De nouveaux objectifs de recyclage jusqu’en 2030
MAURICIE. D’ici 2030, les MRC de Maskinongé, des Chenaux et de Mékinac, ainsi que les villes de Trois-Rivières et Shawinigan visent à recycler 75% du papier, du plastique, du carton, du verre et du métal, à recycler 60% des matières organiques putrescibles et à recycler et valoriser 70% des résidus provenant du secteur de la construction, rénovation et démolition.
C’est ce qui ressort de la proposition de Plan de gestion conjoint des matières résiduelles 2023-2030 (PCGMR) de la Mauricie, rédigé en concordance avec les objectifs de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et du Plan d’action 2019-2024.
L’un des gros morceaux du nouveau PCGMR sera l’implantation de la collecte du bac brun en 2023. « C’est une mesure importante qui permettra de réduire significativement les déchets générés sur le territoire, car les matières organiques représentent une bonne quantité des déchets que l’on retrouve dans le bac noir », souligne Sylvie Gamache, responsable des communications chez Énercycle.
« Il y a aussi encore beaucoup de matières dans le bac noir qui pourraient être récupérées, remarque-t-elle. On constate qu’il y a des efforts à faire là aussi et en ce qui a trait aux encombrants. Il faut également récupérer davantage le matériel électronique et le bois, ce dernier étant particulièrement facile à valoriser. »
En 2019, plus de 350 000 tonnes de matières résiduelles ont été générées en Mauricie, dont la moitié provenant du secteur résidentiel. Des 350 000 tonnes, plus de 173 000 tonnes ont été éliminées dans les lieux d’enfouissement technique, tandis qu’environ 177 000 tonnes ont été récupérées ou valorisées. Le taux de récupération du secteur résidentiel est de 53%.
Dans la MRC de Mékinac, on espère faire passer la quantité de matières résiduelles générées de 593 kg par habitant chaque année à 475. Du côté de la MRC des Chenaux, l’objectif est de passer de 474 kg de matières résiduelles par habitant à 400.
L’un des autres enjeux des prochaines années consiste en la réduction des matières résiduelles à la source.
« Ça a un coût quand on doit aménager une nouvelle cellule d’enfouissement dans un lieu d’enfouissement technique. Si on veut optimiser nos pratiques, il faut réduire la quantité de déchets générés. C’est en amont qu’il faut que ça se fasse. Quand les matières résiduelles se retrouvent compressées dans le camion, c’est plus difficile à valoriser, d’où l’importance de faire un premier tri à la maison, de réduire à la source et de favoriser le réemploi », précise Mme Gamache.
Des demandes à Québec
Énercycle profite également de l’élaboration de ce nouveau Plan conjoint de gestion des matières résiduelles pour adresser des demandes au gouvernement du Québec, entre autres en ce qui concerne la méthode de calcul du Programme sur la redistribution aux municipalités des redevances pour l’élimination de matières résiduelles.
Puisque le calcul est établi en fonction de la population, cela engendre des iniquités chez les municipalités caractérisées par une importance villégiature.
« On a plusieurs municipalités dans la région qui comptent un haut pourcentage de chalets. Comme ce sont des saisonniers, ils ne sont pas comptabilisés dans la population de ces municipalités, mais ils génèrent des déchets, eux aussi. Le calcul gagnerait à être amélioré », explique Sylvie Gamache.
Vous avez votre mot à dire
Énercycle tiendra une consultation virtuelle au sujet du nouveau Plan de gestion conjoint des matières résiduelles 2023-2030 le 26 janvier à 19h. Ce sera l’occasion pour toutes les personnes de la Mauricie intéressées de donner leurs commentaires sur la proposition de projet, qui inclut également un plan d’action.
Le plan d’action inclut une vingtaine d’actions, dont réaliser une campagne d’information sur la récupération des matières organiques, favoriser l’utilisation de proximité des matières organiques et du compost, inciter le secteur des industries, commerces et institutions à mettre en place un système de gestion responsable des matières résiduelles, améliorer la collecte spécifique et la gestion des encombrants, favoriser la récupération lors de la tenue d’événements et promouvoir les démarches d’économie circulaire sur le territoire.
Le document complet et son sommaire sont disponibles sur le site web d’Énercycle au www.enercycle.ca/plan-de-gestion-des-matieres-residuelles. Les inscriptions à la consultation s’y font également.
Le rapport de la consultation sera ensuite soumis au conseil d’administration d’Énercycle qui pourra ensuite bonifier le plan avec les recommandations reçues.
« Par expérience, quand on avait fait les consultations publiques du le précédent plan de gestion en 2015, presque la totalité des recommandations du rapport avaient été prises en compte et le plan a été ajusté en conséquence, raconte Sylvie Gamache. On cherche à faire la proposition d’un plan d’action qui nous apparait tenir la route et atteindre les objectifs visés et le bonifier. »
Les personnes qui ne pourront pas participer à la consultation virtuelle du 26 janvier peuvent contribuer en répondant au sondage disponible sur le site d’Énercycle. Il y est notamment question des habitudes des citoyens en matière de gestion des déchets et des matières recyclables, de la fréquence de la collecte des déchets, de l’arrivée du bac brun, l’utilisation des services des écocentres, ainsi que des mesures pour favoriser la réduction des déchets à la source.
Il est également possible de transmettre un commentaire à la suite de la lecture de la proposition de plan ou de déposer un mémoire à partir du site web d’Énercycle jusqu’au 4 février.