Un centre de réhabilitation pour chevaux s’installe à Saint-Séverin

SAINT-SÉVERIN. Un centre équestre peu commun est maintenant en opération à Saint-Séverin. Avec ses différents types de surface, la Ferme Oswald se veut un centre de réhabilitation pour chevaux atteints de fourbure, une pathologie qui se rapproche du diabète de type 2 chez l’humain.

La fourbure est un mal dont souffriraient près de 22% des chevaux aux États-Unis. Cette maladie se caractérise par une inflammation douloureuse des tissus mous du sabot du cheval. Cela peut mener à divers degrés de sévérité qui peut culminer avec l’impossibilité pour le cheval de se lever.

« Les chevaux devraient marcher entre 30 et 40 kilomètres par jour, ce qui est très rare pour les chevaux en captivité. Peu marcher n’est pas bon pour la circulation sanguine dans les sabots. Par ailleurs, le foin est généralement trop riche pour leurs besoins, surtout les races rustiques. Les chevaux travaillent moins de nos jours et on n’a pas toujours le temps de les faire bouger puisque c’est souvent pour des loisirs », explique Sandra Bessette, copropriétaire de la Ferme Oswald.

Elle connaît bien la pathologie. Sandra Bessette avait 11 ans lorsqu’elle a eu sa jument. Quatre ans plus tard, son cheval canadien a commencé à faire de la fourbure. C’est ce qui l’a motivée à suivre, à l’âge de 16 ans, sa première formation en maréchalerie. « Je me suis spécialisée là-dedans. Au même temps, ma jument aurait pu être euthanasiée. C’était un moment très émotif pour toute la famille, confie-t-elle. Finalement, elle est encore avec nous aujourd’hui. »

Sandra Bessette a poursuivi son perfectionnement au fil de formations, de nombreuses lectures et de stages. « J’ai réussi à atteindre un bon niveau de compréhension de la pathologie pour créer un environnement idéal pour les chevaux qui en sont atteints. Grâce à l’utilisation de différents types de sols calqués sur ce que l’on retrouve dans la nature, on arrive à faire en sorte que la fourbure ne paraisse plus au sabot du cheval. Les environnements naturels viennent vraiment beaucoup aider », souligne-t-elle.

Cette piste permet de regagner du confort et de l’agilité en stimulant naturellement le sabot. La surface composée de petites roches donne l’occasion aux chevaux de s’habituer à marcher sur des terrains durs et ainsi renforcer la sol, qui supporte 90% du poids du cheval. « Quand un cheval souffre de fourbure, la sole a tendance à être trop mince. Le cheval devient donc sensible lorsqu’il marche sur une surface dure, mais ça se travaille à force de marche sur ce type de surface », précise Sandra Bessette.

Par ailleurs, pour éviter que les chevaux fassent des ulcères d’estomac en raison d’un manque de nourriture, la Ferme Oswald utilise un dispositif à distribution lente de foin qui permet de fournir de petites quantités de nourriture au cheval à fréquence régulière durant la journée. Ainsi, il ne manque pas de nourriture et cela évite qu’il mange trop, ce qui peut aussi mener à la fourbure.

À la recherche d’un vétérinaire

Les centres de réhabilitation comme celui de la Ferme Oswald sont rares. À sa connaissance, Sandra Bessette en cite un en Ontario et un autre aux Îles-de-la-Madeleine, mais ceux-ci ne sont pas spécialisés en réhabilitation pour la fourbure. À Saint-Séverin, le centre a déjà une jument en réhabilitation qui est suivie par son vétérinaire.

« Il faut savoir qu’on ne travaille pas sans vétérinaire, insiste Mme Bessette. On ne peut pas émettre de diagnostic de fourbure. Ça prend vraiment un diagnostic et un partenariat avec vétérinaire. On a tout ce qu’il nous faut sur place, sauf un vétérinaire. »

La Ferme Oswald en cherche un ardemment. Le lieu est inscrit depuis près d’un an sur une liste d’attente. « Il y a une énorme pénurie de vétérinaires pour chevaux. On continue nos démarches pour en avoir un sur place, ce qui nous permettra d’être pleinement efficace », ajoute-t-elle.

Il est possible de contacter la Ferme Oswald par courriel à LaFermeOswald@outlook.com ou via sa page Facebook.