Produits Chimiques Citadel poursuit sa croissance à Notre-Dame-du-Mont-Carmel

NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL. Produits Chimiques Citadel se fait construire une toute nouvelle usine dans le parc industriel de Notre-Dame-du-Mont-Carmel. L’entreprise, qui a pignon sur rue sur la route 157 depuis quatre décennies, a choisi de poursuivre sa croissance dans la municipalité qui l’a vu naître. Cette nouvelle usine est pour le moment le plus gros bâtiment du parc industriel.

Depuis sa fondation en 1978, Produits Chimiques Citadel se spécialise dans la fabrication de produits connexes à la fibre de verre tels que les résines polyester, les gelcoats, les époxys, le polyuréthane et une vaste gamme de produits chimiques.

Il s’agit de l’une des rares industries de la municipalité. L’entreprise emploie une vingtaine de personnes et vend ses produits partout au Canada, majoritairement au Québec, en Ontario et dans les Maritimes.

L’an dernier, les propriétaires, Caroline Forget et son conjoint Pierre Bougie, ont saisi l’opportunité d’acheter un terrain dans le parc industriel de Notre-Dame-du-Mont-Carmel pour agrandir leurs locaux qui étaient devenus beaucoup trop petits. Ce terrain devait initialement accueillir une usine de cannabis, mais le projet n’aura finalement pas lieu à cet endroit. Le couple d’entrepreneurs a donc décidé d’acquérir l’emplacement. 

« La préparation du terrain a commencé avant les vacances de la construction et la construction comme telle du bâtiment a débuté au mois d’août dernier, indique M. Bougie. Ici, l’usine qu’on a présentement fait 60 pieds par 100 pieds et on a une plus une partie de 12 par 85. On a aussi un entrepôt de 60 par 100, un de 30 par 40 et un autre de 60 par 60. »

« Dans le parc industriel, la nouvelle usine aura 80 pieds par 180 pieds et on aura 90 pieds par 150 pieds d’entrepôt, compare M. Bougie. Présentement, on a des conteneurs dehors et on loue des entrepôts. On a une personne qui ne fait que des voyages entre les deux places pour transporter les produits. Dans la nouvelle usine, on va avoir de la place pour agrandir au besoin. Ce sera possible de doubler l’entrepôt si c’est nécessaire. On aura beaucoup plus d’espace pour les camions de transport. »

Les propriétaires envisagent un déménagement au mois de mai. « Une fois là-bas, il y a plusieurs contrats qu’on pourra essayer de décrocher, soutient M. Bougie. Ici, comme on est installé présentement, c’est impensable. La capacité de production ne sera vraiment pas la même. »

Un départ inattendu

L’entreprise a été fondée en 1978 par Rémi Forget, le père de Caroline Forget. « Ma mère, Suzanne Marceau, était infirmière auxiliaire et mon père a parti l’usine, raconte-t-elle. Un moment donné, ma mère a lâché l’hôpital pour venir travailler avec mon père. Ils sont partis de rien et ils ont bâti tout ça. »

Dix ans plus tard, en 1988, l’entreprise a été la proie d’un incendie criminel. « C’était une perte totale, se souvient Mme Forget, qui a commencé à travailler avec ses parents à l’âge de 8 ans. On a rebâti et agrandi l’entreprise. »

Au fil du temps, Produits Chimiques Citadel a développé sa notoriété et n’a jamais cessé de croître. Et puis, en 2017, le fondateur de l’entreprise est décédé rapidement d’un cancer. 

« Il a su qu’il avait un cancer en septembre et il est décédé le mois d’après, en octobre, mentionne sa fille. Ça nous est tombé dessus. On a été saisi. C’était certain pour moi que je continuais l’entreprise à mon père. On travaillait déjà tous les deux ici, alors c’était une suite logique. On s’est reviré de bord, on s’est retroussé les manches. Mon père était chimiste de métier et pas nous, alors il a fallu qu’on apprenne à la dure, mais on est très fier parce que, malgré tout, l’entreprise a toujours continué d’évoluer chaque année. »

Le rêve de son père

Mme Forget et son conjoint auraient pu décider d’installer leur nouvelle usine dans une ville voisine ou même ailleurs au Québec, mais c’était important pour eux de demeurer à Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

« Mon père avait le rêve de construire une nouvelle usine, mais il n’avait pas la santé pour le faire. C’était son rêve d’aller dans le parc industriel à Mont-Carmel, affirme Mme Forget. On a donc décidé de poursuivre son rêve malgré les complications qu’il peut y avoir avec le fait d’être dans une municipalité. Pour nous, c’était certain qu’on restait à Mont-Carmel. Mon père a parti ça ici et il voulait que ça reste ici. »

D’ailleurs, une phrase en son honneur sera présente sur l’un des murs de la nouvelle usine. « Un journaliste en entrevue lui a déjà demandé quel était le secret de son succès et il a répondu Quand la chimie opère. C’est une phrase qui m’est restée et c’est un clin d’oeil à mon papa, une phrase qu’on va afficher dans la nouvelle usine pour lui rendre hommage », conclut la copropriétaire.