Les bines de luxe de Maxime Tessier

SAINT-TITE.  Des haricots blancs, une British d’À La Fût, du sirop d’érable et surtout, beaucoup de viande de lapin. Voilà avec quoi Maxime Tessier a réinventé les traditionnelles fèves au lard, plat emblématique par excellence du Québec avec la tourtière. 

Commercialisées depuis le printemps en Mauricie et depuis peu dans Lanaudière, les Bines au lapin du Lapin de Saint-Tite sont en voie de conquérir le Québec en entier. Avec Métro Beaumier Saint-Tite, Maxime Tessier a remporté le 4 novembre dernier le 1er prix dans la catégorie Produit régional lors du concours Les Aliments du Québec dans mon panier.  

L’improbable mariage entre des fèves au lard et le lapin vient tout d’abord de Philippe Dumais. Le cofondateur de la microbrasserie À La Fût avait réuni il y a quelques années un groupe d’amis, dont Maxime Tessier, autour d’un chaudron de bines réconfortantes, dans lequel il avait glissé de la viande de lapin, et d’une ou deux bonnes pintes de bière.  

« Elles sont malades tes bines », raconte le producteur cunicole en évoquant ce repas. Le cuisinier du dimanche lui donne alors approximativement les ingrédients et quantités de ce plat improvisé.  « J’ai reproduit la recette une fois chez nous et je l’ai améliorée au fil du temps. J’en amenais toujours dans les partys avec les amis ou les rencontres de famille. Tout le monde capotait sur mes bines », se rappelle Maxime Tessier.

Certain de tenir le bon filon qui permettra au Lapin de Saint-Tite de faire rayonner sa marque, il fait alors une confidence à sa blonde : « Je viens de trouver mon premier produit à grand volume. Ça va être les bines de lapin! T’es sûr de ton coup?, qu’elle m’a répondu », sourit Maxime Tessier, fier d’avoir convaincu tous les sceptiques, y compris sa conjointe.

Cinquième au vote populaire

Au concours Les Aliments du Québec dans mon panier, sur les 163 produits en lice, Les bines au lapin ont recueilli le 5e plus grand nombre de votes, un des éléments pris en compte par le jury. « Il y avait plusieurs produits réputés en compétition, dont les huiles Signé Caméline qui a remporté plusieurs prix dans le passé », raconte avec fierté Maxime Tessier.

Lors de cette soirée qui se tenait à Gatineau, le Saint-Titien s’est même fait demander par un dirigeant de Métro sa capacité de production pour soutenir un marché de plus grande envergure. Alors qu’il s’occupait au départ lui-même de la production, il en confie maintenant la sous-traitance à Maxime Normandin, des restaurants Le Villageois.

« Au départ, mon plan d’affaires était basé sur une distribution régionale, mais là, je réfléchis à augmenter la production. Je mène des tests pour une cuisson sous vide qui permettrait de prolonger la durée de vie du produit et ainsi, d’avoir une distribution à la grandeur de la province », souligne le propriétaire du Lapin de Saint-Tite qui n’entend pas donner l’exclusivité de ses bines à une bannière en particulier.

Fournisseur exclusif pour Gibier Canabec, Maxime Tessier a fait le choix plus simple d’acheter sa viande de lapin auprès de son client. « Je fais virer la roue tout simplement », indique-t-il. « C’est vraiment un produit à valeur ajouté qui n’existait pas sur le marché et qui coûte assez cher à produire. Je ne le fais pas à court terme pour faire de l’argent, mais plus dans un processus de valorisation de la marque Lapin de Saint-Tte. Il n’y a rien de comparable sur le marché comme goût. Avec ces bines-là, on est complètement ailleurs. Ce sont des bines de luxe », termine Maxime Tessier avec un large sourire.