LPHF: Tapani marque en prolongation et Boston défait Montréal 2-1

LAVAL, Qc — La première expérience de Kori Cheverie, Marie-Philip Poulin, Laura Stacey, Ann-Renée Desbiens et autres Erin Ambrose en matchs éliminatoires de la Ligue professionnelle de hockey féminin ne leur a pas procuré les résultats espérés, jeudi soir. Mais ce n’est certes pas par manque d’effort et de volonté.

Susanna Tapani a trouvé le fond du filet à 14:25 de la première période de prolongation et la formation de Boston a arraché un gain de 2-1 au club de Montréal lors du premier match de la série demi-finale trois de cinq de la LPHF, joué devant 9135 spectateurs à la Place Bell.

Tapani a sauté sur une rondelle libre, qui était tombée derrière Desbiens à la suite d’un tir de Megan Keller, et est parvenue à la pousser dans le fond du filet.

Moins de deux minutes auparavant, Boston avait résisté pendant une punition à Keller.

«Des opportunités comme celles-là, surtout en prolongation, il faut en prendre avantage, et je pense qu’on n’a pas réussi à ce moment-là», a reconnu Poulin.

«Oui, c’est un point tournant dans un sens, mais quand on est revenues à cinq contre cinq, on était dans le match. Ça fait partie du jeu et c’est à nous de nous relever samedi.»

Lexie Adzija a inscrit l’autre but du club de Boston à 1:48 de la troisième période.

Le but de Tapani est venu couronner une remontée des visiteuses et surtout une performance de grande qualité de la gardienne Aerin Frankel, qui a fait face à 54 tirs, dont 18 au troisième vingt et 11 autres en prolongation.

Frankel n’a cédé que devant Kristin O’Neill en deuxième période.

«Montréal a fait du bon travail pour tirer des rondelles au filet et c’est certain que ça vous épuise au fur et à mesure que le match avance. L’important, c’est de bien garder sa concentration», a décrit Frankel, avec modestie.

Desbiens a connu une soirée beaucoup moins chargée que Frankel, ne faisant face qu’à 26 tirs.

«Il ne faut pas s’y attarder trop longtemps. Nous savons que ce sera une longue série», a analysé Cheverie, lorsqu’elle s’est fait demander de décrire ses émotions après cette défaite crève-coeur.

«Nous avons eu des opportunités pour marquer des buts. Évidemment, nous aurions eu besoin d’en marquer d’autres. C’est décevant pour nous, mais en tant qu’entraîneuse, je suis heureuse de l’effort, à l’exception du résultat. Je sais que nous avons besoin de résultats, mais si je regarde le match dans son ensemble, je suis contente de ce que notre groupe a fait. Et je crois que ça nous donne un élan pour la suite.»

Le deuxième match de cette série trois de cinq sera présenté samedi soir à la Place Bell. Un duel que la formation montréalaise doit absolument gagner pour éviter de se retrouver devant un déficit de 0-2 lors du troisième affrontement, mardi prochain au domicile de Boston.

«C’est une série, c’est long, ça va être à nous de faire les choses bien, demain, pour qu’on soit prêtes samedi», a déclaré Poulin.

«C’est une défaite qui fait mal, tu veux toujours gagner la première partie de la série, mais c’est ça qui est le ‘fun’. On peut revenir. Ce n’est pas fini. On va récupérer, on va prendre du temps pour ça et on va revenir fortes samedi», a ajouté la capitaine de la formation montréalaise.

Suprématie montréalaise

On le sait, l’équipe de Montréal — comme les cinq autres de la ligue — a joué sans nom lors de cette première saison de la LPHF. En première période, jeudi soir, la formation montréalaise aurait mérité d’être surnommée les Tornades, tellement elle a entraîné ses rivales dans un tourbillon irrésistible.

Dès les premiers instants du premier vingt et jusqu’aux dernières secondes de la période, les joueuses de Kori Cheverie ont multiplié les incursions dangereuses en zone de Boston et les tirs menaçants.

Douze de ces tirs ont touché la cible, sans aboutir au fond du filet toutefois, mais plusieurs autres ont raté l’objectif.

Pendant ce temps, Desbiens n’a eu qu’à bloquer deux tirs tout à fait inoffensifs de Hilary Knight.

«Quand on se présente à Montréal, on sait qu’il faudra résister à la tempête. L’énergie dans l’édifice était fantastique. C’était bruyant à partir de l’échauffement d’avant-match jusqu’à la fin. Mais nous le savions», a déclaré l’entraîneuse-chef de Boston, Courtney Kessel.

«Est-ce que ç’a duré un peu plus longtemps que nous l’aurions voulu? C’est certain. Mais il faut faire le nécessaire pendant les séries éliminatoires car tout peut arriver. Le fait d’avoir résisté à cette tempête et de rentrer au vestiaire avec un score de 0-0 après une période a été crucial.»

Les Montréalaises n’ont pas eu à attendre trop longtemps au deuxième vingt, toutefois, avant d’ouvrir la marque.

Après seulement 67 secondes de jeu, pendant un avantage numérique qui avait commencé à la fin de la première période, O’Neill a marqué le premier but de l’histoire de la formation montréalaise en matchs éliminatoires.

O’Neill a exploité le retour d’un puissant tir sur réception de Laura Stacey, que Frankel avait bloqué avec son épaule droite, mais qu’elle avait été incapable de maîtriser. La rondelle est tombée derrière Frankel et O’Neill a réussi à la pousser dans le filet même si elle était bousculée par la défenseuse Emily Brown.

Ce fut le coup d’envoi d’une autre période dominée par l’équipe de Montréal. Mais pas aussi nettement que pendant les 20 premières minutes du match, alors que Boston a commencé à montrer les dents en deuxième moitié de l’engagement, particulièrement.

Ce regain d’énergie, combiné à toutes les chances ratées par Montréal au cours des 40 premières minutes, a permis à Boston de revenir dans le match lorsqu’Adzija a fait dévier un tir de Sophie Shirley, à 1:48.