Vivre tout un mois grâce à l’économie sociale

MAURICIE. ­Est-ce possible de vivre tout un mois grâce à l’économie sociale ? C’est précisément le défi que lance le ­Pôle d’économie sociale de la ­Mauricie à ­Lynn O’Cain, cheffe de l’innovation sociale à la ­Ville de ­Shawinigan, ainsi qu’à tous ceux intéressés à relever le défi.

Pendant tout le mois de mars, le défi consistera à prioriser les produits et services issus de l’économie sociale. «  L’économie sociale place l’humain, la communauté et l’environnement avant les profits  », explique ­Joannie ­Bournival, directrice générale du ­Pôle d’économie sociale de la ­Mauricie.

Mme O’Cain explique qu’une entreprise d’économie sociale possède un statut juridique d’organisme à but non lucratif ou encore de coopérative. «  L’entreprise d’économie sociale vend un produit ou un service, mais dans un objectif de mission sociale et de transformation sociale, plutôt que dans un objectif de profit  », ­précise-t-elle. Ce sont des entreprises qui répondent à un besoin identifié par la communauté et les possibles profits générés sont réinvestis dans la mission sociale.

«  ­Quand on priorise cette forme d’économie, on fait des choix plus éthiques qui ont des retombées locales et sociales. On savait que le défi touchait des valeurs importantes pour ­Lynn O’Cain, et c’est pour ça qu’on l’a choisie pour le relever  », précise ­Mme ­Bournival.

Le défi ayant débuté le 1er mars dernier, ­Mme O’Cain a déjà un plan de match en main pour les prochaines semaines. Une trentaine d’entreprises d’économie sociale ont été identifiées dans plusieurs secteurs d’activités : culturel, loisir, information et communication, ainsi que commercial. «  ­On a des microbrasseries très populaires, on a des lieux culturels qui sont à découvrir  », assure ­Mme O’Cain.

Cela fera également partie des quêtes de ­Mme O’Cain de démontrer tout le potentiel dans certains secteurs moins exploités en ­Mauricie, comme celui de l’environnement et de l’économie circulaire.

Sortir de sa zone de confort

Lynn O’Cain n’a pas hésité à embarquer dans le projet. «  J’étais surprise que le ­Pôle m’ait choisie. Je ne suis ni une vedette ni une influenceuse ! Évidemment, c’est très important pour moi que mes choix de consommation aient un impact positif autour de moi. Sans toujours m’en rendre compte, j’intègre déjà des produits et services venant d’entreprises d’économie sociale dans mon quotidien. Mais là, j’avoue que la barre est haute !  »

«  J’ai été à l’origine du ­Pôle d’économie sociale, donc j’ai un attachement à ce mouvement et à cette organisation. D’avoir l’occasion de rendre public mon mode de vie, une fille ordinaire dans sa façon de consommer, je trouvais ça intéressant !  », ­lance-t-elle.

En effet, le ­Défi économie sociale est une véritable expérimentation qui sera documentée au fur et à mesure. Via le blogue et les réseaux sociaux du ­Pôle d’économie sociale de la ­Mauricie, on pourra suivre ­Mme O’Cain dans sa quête, au fil de ses trouvailles et de ses embuches. «  C’est une belle fébrilité, car je sors de ma zone de confort, notamment avec les réseaux sociaux, mais c’est une belle occasion de faire connaitre ce qui m’a habitée dans mon quotidien alors que je travaillais à développer ce modèle d’affaires !  », ­conclut-elle.