On attendait 12 appartements supervisés mais on en construira 18

Le projet d’habitation de logements sociaux et abordables destinés à des personnes vivant avec le trouble du spectre de l’autisme, une déficience physique ou intellectuelle dans l’ancienne église de Sainte-Geneviève-de-Batiscan s’est enrichi de six appartements supplémentaires, a dévoilé la députée de Champlain, Sonia LeBel.

Alors que les premiers intervenants au point de presse continuaient de parler de 12 logements, comme le prévoyait le projet de départ, Mme LeBel a annoncé la bonne nouvelle en s’adressant au président de Construction Dumar, Pierre Marcotte.

« C’est un projet de cœur pour votre équipe qui est très ingénieuse, innovatrice, qui sait trouver les meilleures solutions pour que l’on puisse le faire à moindre coût et qui nous a interpellé pour nous faire une belle surprise: la possibilité d’en faire plus. L’enjeu, c’est que le projet d’origine couvrait les frais pour 12 logements. J’ai le bonheur de vous annoncer qu’il y a quelques jours au gouvernement du Québec on a réussi à débloquer la suite pour les six logements supplémentaires. »

M. Marcotte avait vu l’opportunité d’ajouter un étage pour y construire six appartements de plus.

« En développant le projet on a vu que de l’espace était perdu. On a fait la demande puis on a eu le oui aujourd’hui. Ce sont des projets particuliers et j’adore ça, c’est ma passion. »

L’ajout de ces logements ne devrait pas retarder le moment où les locataires pourront emménager selon l’entrepreneur.

« J’avais promis décembre: on va mettre les bouchées doubles. »

Un des futurs locataires, David Trottier-Comeau, était visiblement très content de voir le projet devenir encore plus concret. Il pourra demeurer dans sa communauté, tout près de son emploi au garage du village où il travaille depuis dix ans.

« Je suis heureux. C’est un rêve qui se réalise. »

Un des futurs locataires, David Trottier-Comeau, et sa mère Manon Trottier, membre du conseil d’administration de l’Association des personnes vivant avec un handicap, l’Apevah des Chenaux.

Celle qui porte aussi les chapeaux de présidente du Conseil du Trésor et de ministre responsable de l’administration gouvernementale convient que c’est toute une gymnastique administrative qui a conduit à l’annonce d’aujourd’hui.

« Quand ils nous sont arrivés, ils nous ont dit: « On a une occasion d’en faire six de plus », raconte Mme Lebel. C’est beaucoup de pirouettes administratives mais au cœur de ça c’est une volonté de la SHQ, de ma collègue à l’Habitation et de nous au gouvernement qui trouvons que ce sont des projets extraordinaires. Quand on a l’occasion de maximiser un projet qui est déjà mature, on le fait parce que c’est difficile de mettre des projets en place. C’est une question d’efficience, d’efficacité, puis d’opportunité. »

On a évalué que les coûts seront moindres en bâtissant 18 appartements supervisés sous le même toit.

« Ça va aussi être beaucoup plus efficace en termes de soins, d’entretien de la bâtisse. Ce n’est pas seulement « des portes », c’est un milieu de vie. Ces gens-là, on leur donne pas juste une clé. Au quotidien ils vont avoir de l’assistance pour qu’ils soient capables d’avoir une vie autonome le plus possible. Ça donne aussi beaucoup de liberté et de paix d’esprit à leurs familles. »

Un travail de longue haleine

« Enfin! », a d’abord laissé tomber la présidente du conseil d’administration de l’Association des personnes vivant avec un handicap, l’Apevah des Chenaux, Manon Germain, évoquant les embûches qui se sont dressées sur le chemin des nombreux bénévoles impliqués.

« Dix ans d’encouragement, de découragement, de petites tapes sur l’épaule, de câlins réconfortants, de rires, de pleurs. Chacune des épreuves aura nous aura permis de faire la rencontre de personnes dévouées, empathiques, prêtes à s’impliquer jusqu’au bout pour réaliser notre rêve. Quel travail d’équipe! Ensemble on a travaillé main dans la main à réunir des conditions gagnantes pour qu’un projet de cette envergure, novateur et audacieux, puisse voir le jour chez nous, en milieu rural. »

La municipalité de Sainte-Geneviève-de-Batiscan accorde un crédit de taxe de 25 ans pour favoriser la réalisation de ce projet d’habitation.

« L’édifice va combler les besoins d’hébergement d’une clientèle bien définie où ils et elles pourront trouver une sécurité, une stabilité nécessaire à leur condition afin de pouvoir s’y épanouir, a mentionné le maire de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Christian Gendron. De plus, on conserve l’architecture du bâtiment qui est situé dans le centre du village. Aux résidents: bienvenue dans votre maison. »

Le préfet de la MRC des Chenaux, Guy Veillette, a souligné les efforts de son prédécesseur dans ce dossier.

« C’est un projet de communauté. Quand on décide d’aller de l’avant dans un projet ambitieux comme celui-là, une des plus difficiles étapes c’est d’avoir un premier oui, une première confirmation de financement. Je veux souligner l’apport de Gérard Bruneau. C’est lui qui a réussi à faire tomber le premier domino à la Table des élus de la Mauricie. Je l’ai vu user d’arguments avec les autres collègues maires des villes en disant que c’est un projet dont avait besoin la MRC. »

Le député de Saint-Maurice-Champlain et ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, croit que l’initiative à Sainte-Geneviève-de-Batiscan pourrait en inspirer d’autres.

« C’est peut-être même un modèle qu’on devrait répéter à travers le pays parce que beaucoup de ces églises sont soit moins utilisées, voire abandonnées. Si on peut leur trouver une nouvelle vie puis servir la communauté, je pense qu’on sort gagnant. »

Le projet représente des investissements totalisant plus de 5,9 M$. Le gouvernement du Canada alloue près de 3,2 M$ à ce projet. Le gouvernement du Québec ajoute une contribution totale de près de 2,5 M$.