Ce qui s’est passé au Brinadon reste au Brinadon

LAC-AUX-SABLES.  Une véritable institution commerciale de Mékinac a fermé ses portes le 31 mars dernier à Lac-aux-Sables.

Après près de 45 ans à servir de lieu de rassemblement pour se nourrir ou se divertir, le resto-bar Brinadon a éteint ses lumières une fois pour toutes. « J’ai fermé officiellement la cuisine le samedi et dimanche, j’avais invité mes amis-clients, c’est-à-dire presque tout le village, pour prendre un dernier verre », lance la propriétaire Geneviève Morin.

Cette dernière journée lui a permis justement de pouvoir vivre en paix avec sa décision. « Les gens sont venus me voir pour me dire qu’ils comprenaient ma situation. Ça n’a pas viré au drame, au contraire, c’était de la reconnaissance qu’on me témoignait pour les belles années et les beaux moments qui se sont passés ici. »

Avec trois enfants et son emploi à la Chambre de commerce de Mékinac, Geneviève Morin songeait déjà depuis quelques mois à vendre son commerce. « Je n’ai pas trouvé d’acheteurs et je ne me voyais pas à tenir ça à bout de bras un autre été. La dernière saison de motoneige a été désastreuse et d’habitude, c’est la période où je fais un peu d’argent pour faire les paiements. Financièrement parlant, c’était impossible pour moi de rester ouvert en avril et en mai », poursuit Geneviève Morin, unique propriétaire des lieux depuis 2016.

En 2008, avec sa sœur Marie-Pierre et deux de leurs cousines, elle l’avait acquis de sa mère Liette Genest. Construit en 1979 par un dénommé Pierre Bédard, l’établissement est vendu deux ans plus tard à Noël Grondin qui lui donne le nom qu’on lui connaît encore aujourd’hui. Le Brinadon passe ensuite aux mains d’Hélène Ricard qui le vendra par la suite à Liette Genest en 1995. C’est elle qui fera installer en 1999 le four à bois qui contribuera à la renommée des lieux.

Geneviève Morin a officiellement mis en vente le bâtiment et ses équipements aux mains d’un agent au cours des derniers mois. « J’espère toujours que la vocation de rassemblement demeure, mais je ne sais pas si ça sera le cas. De mon côté, je voyais un projet communautaire dans ce bâtiment-là. Quelque chose dédiée à la sécurité alimentaire par exemple, mais moi, en tant que propriétaire d’entreprise, je n’ai pas accès à des subventions comme un organisme par exemple. »

Geneviève Morin tourne en tout cas avec sérénité la dernière page d’un livre qui aurait beaucoup d’histoires à raconter si tout pouvait se dire. « Il y aurait une série à faire avec ce qui s’est passé ici », sourit la femme entrepreneure sans toutefois révéler de secrets.

Car comme le veut la formule consacrée : ce qui s’est passé au Brinadon reste au Brinadon…