« Je suis une artiste à l’infini »

SAINT-TITE. L’artiste de Saint-Tite Gizèle Béland enseigne les arts visuels depuis maintenant 25 ans. Proposant de l’accompagnement pour divers médiums, ses cours hebdomadaires sont très convoités.

À l’automne 2023, Gizèle Béland a offert 11 classes par semaine, ce qui totalisait 70 élèves. Sa clientèle allie à la fois de nouvelles personnes et plusieurs élèves de longue date. « Cette année, c’était un record, j’ai neuf nouvelles élèves et il y en a une qui attend une place. C’est sûr que j’ai diminué mes jauges puisqu’avant, je prenais de neuf à dix élèves par cours tandis que là, c’est six, pas plus. J’ai diminué parce que je trouvais ça plus le fun. J’ai plus de temps pour chaque personne », souligne Gizèle Béland.

L’artiste attribue l’achalandage soutenu de son école au bouche-à-oreille entre sa clientèle et leur réseau. « Je n’ai jamais fait de promotion! Jamais. Simplement sur mon Facebook que je mets des choses. C’est vraiment le bouche-à-oreille qui a un impact ». C’est ainsi que les élèves qui fréquentent l’École d’Art Giz’L Béland proviennent d’un peu partout sur le territoire. Que ce soit, de Trois-Rivières, Québec ou des quatre coins de la MRC de Mékinac, sa clientèle est fidèle au rendez-vous.

La professeure d’art à débuter son enseignement par des cours de peinture sur bois. « J’ai fini par trouver ça un peu plate d’enseigner seulement la peinture sur bois et la manière de faire avec un patron où tout le monde fait pareil. Moi, toute la classe qui fait la même affaire, ça m’ennuyait. C’est ça qui a fait que j’ai voulu ouvrir plus grand, donc c’est là que j’ai commencé à enseigner toutes les sortes d’arts », affirme-t-elle.

En effet, Gizèle Béland enseigne aujourd’hui divers médiums, tels que le dessin, la céramique, l’acrylique, l’aquarelle, le cuir, le macramé, le tricot, et plus encore. Dans le but de maitriser ces différentes pratiques, l’artiste suit elle-même régulièrement des formations afin d’actualiser son savoir-faire. « J’aime ça suivre des cours, j’aime ça apprendre. La transmission c’est important puisque ça permet de garder notre cerveau actif aussi dans nos apprentissages. On n’en sait jamais assez ».

Des échanges extraordinaires

Gizèle Béland relève que les cours d’art sont souvent propices à réconforter, offrir du soutien et même donner du courage. « C’est un mélange de ce que l’art réussit à faire, mais c’est aussi l’effet de groupe et l’échange que ça crée. Je trouve ça magnifique. Je pense que la beauté de l’enseignement, c’est ça ».

La professeure d’art raconte que par le passé, un jeune garçon qui s’exprimait très peu a suivi des cours de dessin avec sa grand-mère. À la suite de quelques classes, la femme l’a contactée. « La grand-mère du jeune homme m’a écrit le soir après un cours  »c’est la première fois de ma vie qu’il me parle autant sur la route du retour à la maison ». Elle me dit  »jamais qu’on avait eu des discussions comme ça ». Ça a ouvert quelque chose chez lui j’ai l’impression ».

L’enseignante de Saint-Tite affirme également que parmi sa clientèle, certaines personnes traversent des deuils difficiles et se voient grandement réconforter par l’art et la dynamique d’échange et d’ouverture dans les cours.

« La culture, c’est ce qui embellit les vies de chacun. C’est toujours vers ça qu’on se tourne quand on ne va pas bien, quand on veut embellir nos maisons, quand on veut embellir notre vie », soulève l’artiste.

Le parcours artistique

Gizèle Béland a toujours eu un intérêt marqué pour les arts visuels. « On est une famille d’artistes chez moi. Mes enfants aussi, ils le sont tous un peu… J’ai neuf petits-enfants et sur neuf, il y en a cinq qui ont suivi des cours de dessin ici. Puis parmi mes frères et sœurs, tout le monde quasiment peint ou fait quelque chose soit comme artiste, ou comme artisan ».

À l’époque, une carrière comme artiste n’était pas envisageable. « Moi, j’aime ça me pousser et je sais que ça vient de loin. Ça vient de mes parents. Ils n’ont jamais cru que je pourrais être une artiste parce que dans le temps, ça ne se pouvait pas de vivre de son art ».

Elle eut autrefois un emploi dans une usine de cuir à Saint-Tite. Celui-ci visait d’abord et avant tout à payer ses études en art au cégep, mais lui a finalement ouvert une autre porte. « J’y ai appris mon métier sur le cuir. Il y a des belles opportunités comme ça dans la vie parfois. Puis, j’y ai appris à coudre. J’ai appris à monter, à tailler mes affaires. L’artisanat, ça vient de là ».

« Je me sens à l’âge de donner aux autres, de former les gens, aller encore plus loin pour que les jeunes artistes puissent vivre de leur art. Mettre la culture en lumière, je vais y travailler jusqu’à la fin de mes jours. J’en suis sûre et certaine, même si un jour je ne donne plus de cours ou que je ne suis plus active comme artiste, je vais continuer de travailler avec cette mission-là d’aider les jeunes à propager leur art », témoigne l’artiste de Saint-Tite.

Gizèle Béland élabore actuellement un livre sur son parcours en tant qu’artiste et enseignante d’art. En plus de ses cours hebdomadaires, la Saint-Titienne travaille sur l’affichage de différents campings de la Mauricie. Elle est également en discussion avec la MRC de Mékinac pour un projet de murale mosaïque qui mobiliserait un grand nombre d’artistes de la région. Visitez la page Facebook École d’Art Giz’L Béland pour en connaitre davantage sur l’artiste.