2018, pas d’Internet, pas de cellulaire…

TECHNOLOGIE. Comment les petites municipalités peuvent espérer rivaliser avec les grands centres pour attirer des jeunes si, en 2018, l’accès à internet haute vitesse et à un réseau cellulaire est toujours difficile? Le sujet irrite plusieurs maires du territoire de la MRC de Mékinac.

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«Tous les gouvernements nous disent qu’il faut occuper le territoire et aller en région. C’est bien beau, mais ils devront comprendre que si nous n’avons pas d’Internet et de cellulaire des années 2018, on ne peut rien faire. C’est la base de développement d’une municipalité et d’une région», souligne Paul Labranche, maire de Saint-Adelphe.

«Même les agriculteurs ont besoin d’Internet aujourd’hui. Si le gouvernement ne force pas les compagnies à venir ici, en leur donnant des subventions, je me demande quand ça va arriver», poursuit-il.

«C’est épouvantable! Je ne peux pas croire qu’en 2018, on en soit encore là», appuie la mairesse de Saint-Tite, Annie Pronovost. «Les jeunes sont nés avec ça, ça ne se peut pas que dans nos rangs ils ne peuvent pas y avoir accès! Il y a des jeunes ici qui doivent faire des travaux pour le cégep, mais Internet n’arrête pas de planter. On veut garder des jeunes dans notre coin, on pourrait avoir peut-être du télétravail, mais parce qu’on n’a pas Internet, on empêche ça. C’est un gros irritant dans toutes nos municipalités», confirme-t-elle.

«On peut aller avec des robots sur la planète Mars, mais on n’est pas capable, sur Terre, d’interrelier tout le monde avec les technologies de l’information. Je comprends que ce sont de grosses sommes, mais c’est une question de priorités», ajoute le maire de Notre-Dame-de-Montauban, Serge Deraspe. «Si nous avions Internet, les villégiateurs pourraient rester des journées de plus à leur chalet pour travailler. Des journées de plus, ça fait des gens qui consomment localement, ça fait de l’achalandage, qui crée une synergie.»

«Les touristes qui viennent ici ne sont même pas capable de parler sur leur cellulaire en 2018. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Il faut trouver une réponse rapidement. Ça ne fait aucun sens», corrobore le maire de Grandes-Piles, Michel Germain.

À Sainte-Thècle, qui a désormais la fibre optique et de nouvelles antennes pour le réseau cellulaire, le maire observe une différence incroyable, notamment en ce qui concerne le télétravail. «C’est ce qui va faire en sorte que nous allons garder les jeunes. Autour de certains lacs, certains ont pensé à vendre parce que leurs enfants ne veulent plus venir parce qu’Internet ne se rend pas», explique le maire Alain Vallée.

À Lac-aux-Sables, en périmètre urbain, Internet et le réseau cellulaire sont désormais facilement accessibles, mais moins en-dehors. «Les gens veulent faire du télétravail pour profiter de leur chalet, ils s’attendent à avoir les mêmes services qu’en ville», confirme la directrice générale Valérie Cloutier.

«Des incitatifs doivent voir le jour de façon à attirer les travailleurs en région. (…) Il est donc impératif que l’internet haute vitesse ne soit plus un enjeu dans nos régions», estime le préfet de la MRC et maire de Hérouxville, Bernard Thompson.