Qui refuserait une meilleure santé…mais qui est prêt à risquer la sienne?

CHRONIQUE. Je mange des champignons depuis longtemps mais ce n’est que depuis quelques années que je m’intéresse spécialement à leurs puissantes propriétés médicinales. Il est impossible de couvrir les nombreux effets médicinaux dans une seule chronique. Je vais tout de même glisser quelques composés et leurs effets sur la santé, tirés du livre « «The Fungal Pharmacy » de Robert Rogers

Minéraux bio assimilables, vitamines, composés antioxydants, composés anticancéreux, la liste est très longue. Les bons POLYSACCHARIDES stimulent le système immunitaire. Les Beta-Glucans et autres composés de la même famille activent les cellules tueuses du système immunitaire pour aider à combattre plusieurs cancers.

Les Hydnes Hérisson et H. Corail contiennent de l’héricénone C-H qui promeut la production de NGF (NERVE GROWTH FACTOR) requis pour le maintien de la santé des nerfs. Ces composés réussissent à passer la barrière hémato encéphale pour se rendre directement au cerveau. Ils seraient un atout dans le maintien de la cognition et du système nerveux dans des cas de maladie d’Alzheimer, et autre maladies neurodégénératives.

Malheureusement, certains composés sont moins bons ou carrément mauvais pour l’être humain. Notamment, des HYDRAZINES toxiques sont dégagées pendant la cuisson des morilles. Bien ventiler lors de la cuisson. Ensuite, les hémolysines des morilles crues détruisent nos globules rouges, mais elles sont rendues comestibles après une très bonne cuisson.

Bon pour les animaux, bon pour moi ?

La chercheure mauricienne Véronique Cloutier de l’entreprise « Druide Sylvestre » étudie la consommation de champignons chez les petits animaux de la forêt en faisant des analyses d’ADN de leurs petits dépôts.  Elle retrace l’inventaire des champignons pouvant servir de nourriture à ces petits rongeurs. Dans ses conférences (entreprises, scolaires, privées), il est intéressant de constater que les écureuils peuvent manger certains champignons sans en être malade, alors qu’ils sont très toxiques pour nous. Donc, le fait de voir un animal manger un champignon n’en fait pas un champignon sans danger pour votre santé.

Ce qu’il faut comprendre: NE RIEN MANGER à moins d’être certain à 150%.

L’espèce, la variété, les formes, couleurs, odeur, le type, le chapeau, le pied, le bulbe, le volve, l’anneau, le type de sol, l’écologie de l’endroit, de la région, l’histoire des métaux dans ce sol (usine, engrais-pesticides, dépotoirs…). Ensuite, pour être certain, il faut considérer les sosies. Il faut savoir reconnaître tous les champignons qui ont  des similitudes. Lorsqu’on est certain de son identité, il faut vérifier la qualité, la date de cueillette, le mode de conservation. Les champignons ne se cuisinent pas tous de la même façon, alors il faut connaître la bonne façon de le préparer, de le cuisiner.

Il existe un guide qui pourrait vous intéresser,  «Le Guide Qualité Salubrité Sécurité et Traçabilité (QSST) » publié par la Filière Mycologique de la Mauricie (http://fr.mycomauricie.com/publications-en-vente) propose une démarche de qualité dans tous les aspects, de la cueillette, à la vente, à la transformation des champignons sauvages et cultivés.

Problème de digestion, ou autres désagréments ?

Les champignons sont très puissants et il arrive souvent que des personnes fassent des réactions désagréables après en avoir mangé. Ces personnes pourraient réagir à une espèce ou tout simplement à une certaine quantité dans un repas. La majorité des désagréments proviennent d’un abus dans un même repas ou de plusieurs bonnes portions en peu de jours.

Yvan Perreault, formateur en PFNL du  «Jardin des noix» enseigne « Qu’une portion normale devrait équivaloir au volume de la paume de votre main ». Mais lorsque vous goûtez pour la première fois, n’en consommer qu’une petite portion.

Les champignons peuvent donc améliorer votre santé après plusieurs repas ou la ruiner en une seule ingestion. Ne jouez pas aux téméraires en essayant juste pour voir… Ne vous fiez pas à n’importe qui, qui prétend qu’ils sont bons, je ne laisserais pas ma vie dans les mains que quelqu’un qui n’est pas un spécialiste. Les épiceries et les établissements spécialisés mettent plusieurs espèces à votre disposition.

Si vous mangez des champignons sauvages, tenez-vous en aux espèces faciles à identifier, provenant d’un commerçant accrédité ou reconnu.

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Stéphane Lamanna est un mycologue amateur de Grandes-Piles et membre du Cercle des mycologues de Lanaudière et la Mauricie.  Au fil de ses chroniques, il souhaite partager sa passion de l’étude des champignons et de leurs propriétés insoupçonnées.