Mazda CX-50 2023 essai à long-terme, 6e partie
Auto123 a mis à l’essai le Mazda CX-50 2023 à long-terme. Aujourd’hui, la 6e partie de 6, alors que nous devons dire adieu au VUS passe-partout.
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Après trois mois de cohabitation quotidienne avec « ma » Mazda CX-50 GT Turbo, il est temps de conclure. Et de poser les grandes questions (et y répondre). Par exemple,
Où est fabriqué le Mazda CX-50 ?
Dans l’usine que Mazda et Toyota opèrent conjointement depuis 2021 à Huntsville, en Alabama. La Mazda Toyota Manufacturing prévoit une production combinée de 300 000 véhicules par année. Pendant que les CX-50 sortent de la ligne d’assemblage Discovery, Toyota en fait autant avec sa Corolla Cross sur la ligne Apollo. Pour le moment, il n’y a pas d’échange de pièces entre les deux modèles. En revanche, la version hybride du CX-50, qu’on espère d’ici la fin de l’année en tant que modèle 2024, tirera profit du savoir-faire vert qu’a développé Toyota depuis le lancement de la Prius en 1997.
La dernière fois que Mazda a assemblé un véhicule en Amérique du Nord, c’était la Mazda6 en 2012.
Pour leur part, les plus gros CX-70 et CX-90 verront le jour à l’usine de Hofu, au Japon.
Qui sont les rivaux du CX-50 ?
Le Mazda CX-5, le Toyota RAV4, le Subaru Outback, le Subaru Forester, le Hyundai Tucson, le Kia Sportage et le Honda CR-V. Alors que les versions Wilderness de Subaru et Trail de Toyota jouent fort la carte de la carrosserie cuirassée, la version Meridian du CX-50 les imitent tout en y allant un peu plus mollo sur l’armure.
Peut-on parler d’une Mazda connectée ?
Pendant deux ans après votre achat, vous pourrez faire plus ample connaissance gratuitement avec MyMazda, l’application de votre téléphone qui permet de multiplier les tours de magie à distance, comme vérifier l’huile, démarrer le moteur, verrouiller les portières, et j’en passe.
Est-ce que le CX-50 peut être considéré comme un véhicule de luxe ?
Oh la question ! Répondez d’abord à celle-ci : à partir de quel montant peut-on dire d’une automobile qu’elle est luxueuse ? En cette époque où la facture d’un panier d’épicerie n’en finit plus de grimper, le même phénomène s’est emparé de l’industrie automobile.
Je me suis tourné vers Yves Varin, le directeur national du data chez Canadian Black Book, qui passe ses journées la tête plongée dans les valeurs des véhicules neufs et d’occasion.
« Selon JD Power (PIN Network), explique Yves, le prix moyen demandé pour un véhicule neuf au Québec s’est établi aux alentours de 49 000 $ en décembre 2022 pour une moyenne annuelle de 48 000 $. On parle ici du prix affiché par les marchands.
« Quant à la somme réelle dépensée au moment des transactions, sa moyenne annuelle en 2022 s’est située à 44 000 $. Autrement dit, 4 000 $ de moins que le prix suggéré, ce qui est tout à fait normal une fois déduits les escomptes consentis par le concessionnaire. »
Regardons maintenant les PDSF (sans les taxes, frais de préparation, etc.) demandés par version pour le Mazda CX-50 :
CX-50 GS-L : 38 250 $
CX-50 GT : 43 200 $
CX-50 GT Turbo : 45 700 $
CX-50 Meridian : 48 200 $
« En voyant ces prix et pour répondre à ta question, on se rend compte que le CX-50 est tout à fait dans la moyenne des 44 000 $ (en fait, environ 775 $ de moins selon l’équation 38 250 $ + 48 200 $ = 86 450 $ / 2 = 43 225 $), confirme Yves Varin. En conséquence, dès que vous signez un contrat dont la facture totale s’étire au nord de la moyenne, vous pouvez considérer que vous vous offrez du luxe. »
Et mon ami Yves de conclure avec un commentaire digne d’un chroniqueur automobile : « Tu pourrais dire que le CX-50 est un choix très compétitif dans ce segment considérant son nouveau de garniture luxueux et son comportement routier très dynamique. »
Pourquoi choisir le Mazda CX-50 ?
Ses points forts sautent aux yeux : le design fluide et équilibré, la conduite agile et performante (avec le turbo), le sentiment d’espace à bord, la qualité des matériaux et le soin apporté à leur assemblage.
Côté bémols, j’ai seulement noté sa consommation et son système d’infodivertissement perfectible.
Une fois plein, le réservoir d’essence du CX-50 contient 60 litres alors que ceux du Toyota RAV4 et du Honda CR-V, par exemple, peuvent tenir respectivement 55 et 53 litres. Mais comme ces deux rivaux consomment légèrement moins que le Mazda (même sans inclure leurs versions hybrides), j’ai trouvé que je visitais un peu trop souvent les stations-services. Heureusement que le moteur Skyactiv se contente de carburant régulier sans ronchonner.
J’ai aussi été étonné de ne pas pouvoir profiter d’une certaine conduite semi-autonome. Que l’auto m’avertisse quand je quitte le centre de la voie, c’est bien. En fait, de nos jours, c’est un minimum. Mais que je ne puisse pas me fier à un système plus sophistiqué qui me guiderait de manière à la fois peinarde et sécuritaire jusque dans les virages, ne m’obligeant qu’à garder une paume relaxe sur le volant et les yeux sur la route, c’est dommage.
D’un autre côté, j’entends les partisans de la marque argumenter qu’on ne laisse pas une Mazda nous conduire mais bien qu’on se réjouisse de faire équipe avec elle.
Ça se défend quand on sait que la philosophie Jinba-Ittai, que Mazda a adopté depuis des lunes, implique que le conducteur et son véhicule ne fassent qu’un. Qui plus est, son design KODO suggère « l’âme du mouvement ». Combinez les deux et on débouche sur un constructeur qui préfère donner les rênes au pilote plutôt que le contraire.
D’ailleurs, Ahura Mazda est considéré dans la civilisation nipponne comme le dieu de la lumière, de la sagesse, de l’intelligence et de l’harmonie. Bref, il doit avoir raison.
Le mot de la fin
Plusieurs constructeurs espèrent évoquer leur véhicule dans l’esprit des consommateurs en inventant une expression poético-matérialiste. Dans le cas du CX-50, Mazda a choisi de le voir comme une « utilité vibrante ».
Hé oui.
Ça laisse entendre que le véhicule est pratico-pratique, comme on s’y attend d’un utilitaire-aux-allures-de-multisegment, mais que son utilisation quotidienne doit aussi nous titiller les hormones du bonheur.
Dit autrement, le CX-50 serait un organisme qui envoie des phéromones à son conducteur pour qu’il prenne son pied pendant qu’il déménage le bahut de la belle-mère.
Plaisir fonctionnel.
Ou pour que lui et ses passagers s’émerveillent du vert du feuillage de la forêt pendant que le CX-50 s’ébroue dans des sentiers difficiles.
Expédition bucolique.
Je l’affirme sans détours, le CX-50 GT Turbo 2023 peut faire vivre ces émotions, et plus encore. J’espère maintenant de Mazda qu’elle adressera la question de la consommation (oui, elle le fera avec une prochaine version hybride du CX-50), ainsi que l’ergonomie et la présentation du tableau de bord. Tant qu’à viser la perfection et qu’on sait comment y parvenir, il ne faut pas se gêner.
Contenu original de auto123.