Notre-Dame-de-Montauban: un projet qui a du plomb dans l’aile

MINES. Le projet de revalorisation des résidus miniers à Notre-Dame-de-Montauban est de nouveau sur la glace alors que Gespeg Copper Resources a mis un terme ces dernières semaines à son partenariat avec DNA Precious Metals.

C’est cette dernière qui avait initié le projet en 2012 en construisant un bâtiment devant servir à faire les opérations de traitement mais celui-ci demeure toujours vide en date d’aujourd’hui. En 2017, Gespeg signait un partenariat avec DNA et réussissait à intéresser le géant Metaux Osisko au projet pour en assurer le financement.

«Osisko a décidé de se retirer 26 avril», mentionne le PDG de Gespeg, Sylvain Laberge, en entrevue avec L’Hebdo. «Et sans lui dans le décor, mon entreprise ne pouvait financer le projet. Alors, on s’est retiré.»

DNA Precious Metals aurait besoin selon Sylvain Laberge d’un premier montant de 2,5 millions$ pour relancer les activités puis d’un autre 6 millions$ pour mettre en marche la production.

Un projet qui demeure rentable

Même s’il n’est plus dans le décor, le PDG de Gespeg demeure convaincu de la rentabilité du projet. En 2014, un rapport de prospection mené sur le site d’Anacon 1 laissait entrevoir la possibilité d’y recueillir 4570 onces d’or et 485 630 onces d’argent. Selon les cours de l’époque, il en aurait coûté 20$ la tonne à traiter les résidus et les exploitants auraient pu tirer des métaux récupérés une moyenne de 31$ la tonne sur le marché.

Il semblerait que c’est le fait que DNA Precious Metals n’aurait pas publié ses états financiers dans les temps requis qui aurait refroidi ses associés. «Selon ce que j’ai entendu, l’entreprise est en train d’éclaircir sa situation financière avec l’AMF (Autorité des marchés financiers) et qu’elle aurait trouvé un autre partenaire qui serait prêt à mettre de 7 à 7,5 millions$ dans le projet de Montauban», ajoute Sylvain Laberge.

Lors du dévoilement du projet en 2012, DNA Precious Metals prévoyait embaucher de 15 à 20 personnes et parlait d’opération qui pourrait durer de 6 à 8 ans si elle obtenait l’autorisation de traiter l’ensemble des résidus minier de la municipalité.

Soulignons que Notre-Dame-de-Montauban regroupe cinq anciennes aires d’accumulation  de résidus miniers dont trois sont inscrites au passif environnemental. Il s’agit des sites Tétreault 1, Tétreault 2  et Montauban United. Ces trois parcs couvrent une superficie d’environ 20 hectares.

Ces sites ont fait l’objet en 2012 d’un plan de restauration par le gouvernement du Québec mais ce plan demeure toujours en suspens tant que le projet de revalorisation des résidus miniers n’est pas totalement abandonné.

Rappelons que l’ancienne municipalité de Montauban-les-Mines a été le théâtre de l’industrie minière du tout début des années 1900 à la fin des années 1980. Pas moins de huit compagnies minières s’y sont succédé, jusqu’à ce que la dernière cesse ses activités en 1990.