Les micropousses à l’honneur à Batiscan

BATISCAN. Trois jeunes entrepreneurs ont choisi ­Batiscan pour leur projet entrepreneurial. Ils ont fait l’acquisition de ­Micro ­Plants ­Robert en février dernier. Après s’être familiarisés avec le quotidien de la gestion d’une entreprise, ils s’apprêtent maintenant à tripler leur production.

Alexis ­Caron-Fournier et les frères ­Samuel et ­Cédrik ­Guillemette, trois jeunes passionnés âgés entre 22 et 26 ans, ont vu leur vie complètement changer il y a un peu plus de six mois lorsqu’ils se sont portés acquéreurs d’une entreprise de micropousses établie à ­Batiscan, ­Micro ­Plants ­Robert, qui avait cessé ses activités quelques mois auparavant.

Depuis, les trois nouveaux propriétaires produisent plus d’une vingtaine de micropousses colorées qu’ils proposent surtout à travers trois mélanges, ou en produit unique pour certaines variétés, qu’on peut se procurer dans plusieurs supermarchés au ­Québec. Le ­Maraîcher de ­Batiscan offre aussi leurs produits qui garnissent également les plats de restaurants haut de gamme de la région de ­Québec.

L’entrepreneuriat a toujours attiré les trois amis. «  C’est un objectif qu’on a depuis qu’on est jeunes d’avoir une entreprise. On s’est dit : le plus vite on va se lancer le plus vite on va être heureux  », explique ­Alexis. Cédrik ajoute : «  ­On voulait tous être entrepreneurs. On se cherchait un projet dans lequel investir et ça correspond exactement à toutes nos valeurs.  »

De leur propre aveu, ils ne connaissaient pratiquement rien aux micropousses avant d’en produire. «  C’est fou parce qu’avant d’acheter la compagnie, on savait plus ou moins c’était quoi, en tout cas on n’en avait jamais mangé, ça c’est sûr. Mais là, ça fait partie de notre alimentation chaque jour  », s’étonne ­Samuel. Cédrik abonde dans le même sens. «  ­On ne connaissait même pas ça ! J’en avais entendu parler, je voyais que ça se passait plus aux ­États-Unis. Ici c’est vraiment moins populaire, c’est d’ailleurs pour ça qu’on a pris la décision d’achat parce qu’il n’y a presque pas de compétition sur le marché. Nos produits, les mélanges, il n’y en a pratiquement pas.  »

Le financement accélère 

le développement

Comme ils ont toujours eu l’ambition de se lancer en affaires, ils ont économisé et étaient prêts à investir lorsque l’opportunité s’est présentée. Ils ont pu bénéficier d’aide financière sous forme de prêts de la part du ­Fonds stratégique jeunesse de la ­SADC de la ­Vallée de la ­Batiscan et de subventions du ­Fonds ­Jeunes promoteurs de la ­MRC ­Des ­Chenaux.

«  ­On a acheté l’entreprise, la marque de commerce et tout l’équipement de production. Le projet était viable, mais le prêt nous permet d’évoluer extrêmement rapidement  », explique ­Cédrik. Le développement se fera plus vite selon ­Samuel. «  ­Au lieu d’être sur cinq ans, on va le faire en un an.  »

Un agrandissement avec un deuxième local est en voie de se concrétiser ce qui permettra aux associés de tripler, voire quadrupler, la production. On séparera alors la zone de pousse de celle de récolte et d’emballage.

Les compétences des trois entrepreneurs sont variées et complémentaires. Alexis se charge de la représentation et des ventes, ­Cédrik est diplômé en gestion de commerce et ­Samuel a étudié en génie mécanique. Il a mis au point un système d’automation pour l’éclairage et l’arrosage.

«  ­On sauve à peu près 12 à 15 heures par semaine juste en arrosage. On contrôle la quantité d’eau. Chaque étage, chaque rangée, c’est une programmation différente, précise ­Samuel. Le tournesol prend moins d’éclairage sinon il pousse trop haut : on l’éclaire un peu moins. Mais l’amarante c’est une plante d’Amérique du ­Sud, elle a besoin de plus d’éclairage et d’humidité.  »

Alexis ne tarit pas d’éloges à propos de l’ingéniosité de ­Samuel. «  C’est vraiment à cause du système que ­Sam a fait qu’on a une qualité exceptionnelle parce qu’on calcule au millilitre près la quantité d’eau.  »

Un souci constant de qualité semble animer sincèrement les entrepreneurs. Ils souhaitent en conserver un haut niveau chaque fois qu’ils augmenteront la quantité de production.

L’entreprise doit retrouver sa certification bio, perdue par l’interruption des opérations par les anciens propriétaires. Dans les faits, la production reste totalement biologique.

Les idées ne manquent pas

De nombreux projets trottent dans la tête des trois associés, qui s’apprêtent à lancer un quatrième mélange de micropousses, le mélange «  ­Fraîcheur  » avec kale noir, aneth, coriandre, tournesol et betterave rouge.

Alexis, qui se passionne pour la cuisine, souhaite ajouter un tout nouveau produit complémentaire. «  ­Je travaille sur une vinaigrette signature pour faire vraiment une salade prête à manger.  »

Outre l’agrandissement qui permettra l’accroissement de la production, les entrepreneurs viennent de procéder à une première embauche pour les épauler notamment au niveau de l’administration.

Leur défi demeure de faire connaître les micropousses au grand public, comme l’explique ­Alexis. «  C’est un marché en pleine croissance, un superaliment de 9 à 40 fois plus nutritif qu’un légume à maturité. C’est un produit d’ici, frais, à longueur d’année. On sait qu’on a un bon produit : il faut juste le faire connaitre.  »