L’appauvrissement dû à l’augmentation du coût de la vie dénoncé
MAURICIE. En cette Journée mondiale de la justice sociale, la Table régionale des organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux du Centre-du-Québec et de la Mauricie (TROC-CQM) a participé à un rassemblement au Parc Champlain, organisé par la Coalition des forces sociales Mauricie et Centre-du-Québec, afin de dénoncer les impacts de la hausse du coût de la vie.
Les Artisans de la Paix servaient du café et de la soupe aux gens venus assister à la manifestation pendant qu’on scandait des slogans revendicateurs.
Les dirigeants d’organismes qui ont pris la parole ont réclamé l’intervention des élus pour que les personnes moins bien nanties puissent retrouver une certaine dignité. La coordonnatrice d’InfoLogis Mauricie, Claude Jalette, a ouvert le bal.
« On est ici pour représenter la population qui a de la difficulté à dire ce qu’elle vit. Le logement, c’est un droit fondamental. C’est le temps de développer une collaboration avec les organismes communautaires. On qualifie cette période de crise et on va continuer à le dire jusqu’à temps qu’on soit invité à développer un vrai plan d’habitation en justice sociale au Canada, au Québec. »
Pour la directrice de la Table de concertation des femmes de la Mauricie, Joanne Blais, la situation des femmes est toujours précaire.
« Il faut se rappeler que le risque d’être pauvre a toujours été plus élevé chez les femmes. Leur autonomie économique est encore fragile. Il y a beaucoup de travail à faire au niveau de l’employabilité des femmes, au niveau de leur revenu annuel qui n’est pas suffisant pour accéder au logement, pour accéder à la nourriture. »
La directrice de BAIL-Mauricie, Julie Hubert, a quant à elle sensibilisé l’auditoire à la situation des personnes handicapées ou à mobilité réduite.
« Ce sont des personnes à faible revenu, très faible revenu, et tout ce qui est accessible présentement n’est pas abordable. La misère est vraiment présente à Trois-Rivières. »
Diane Barrette, des cuisines collectives de Francheville, dit constater depuis longtemps que les gouvernements prennent des mesures ponctuelles timides et ne règlent jamais le fond du problème.
« On n’a pas établi de vraies mesures gouvernementales depuis 25, 30, 40 ans. Au Québec, ça fait des années, voire 50 ans, qu’on dit la même affaire. À chaque crise il y a un investissement minime et on doit se rebattre aux 15, 20 ans. On demande une réelle ouverture, un réel engagement du gouvernement à prendre position avec les OSBL. »
Il en coûte de plus en plus cher pour se loger et pour se nourrir. L’inflation a accéléré l’augmentation du coût de la vie et creusé l’écart entre les riches et les pauvres selon elle.
« On est les premiers observateurs de cette crise-là qui s’intensifie. Les personnes de la classe moyenne vont dans les banques alimentaires. »
La directrice des Cuisines collectives de Francheville, Diane Barrette, a annoncé la concrétisation prochaine d’un projet amorcé l’an dernier.
« Avec le Regroupement des cuisines collectives du Québec, on est à élaborer une loi cadre pour le droit à l’alimentation. On a fait une tournée régionale au printemps dernier et on est en train de travailler sur les suivis. Vous allez bientôt être interpellés. Parce que manger est un droit. »