11 ans au service des tout-petits

Nouvellement retraitée, Sylvie Courchesne a consacré les onze dernières années de sa carrière aux tout-petits de la MRC des Chenaux. En tant que directrice générale du CPE Flocons de rêve, elle a complètement revu les façons de faire de cette entreprise d’économie sociale. Son travail lui a même valu plusieurs prix.

Mme Courchesne a été embauchée en octobre 2007 avec le mandat bien précis de procéder au redressement financier de l’entreprise. Ce qu’elle a fait, en plus d’augmenter le nombre de places à contribution réduite sur le territoire, d’ajouter une installation et d’améliorer les services offerts aux enfants ayant des besoins particuliers.

Avant son arrivée au CPE, Mme Courchesne avait souvent travaillé à contrat dans des situations d’urgence et de redressement financier. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une firme de ressources humaines l’avait approchée pour le poste de directrice générale.

«Une dame m’avait contactée à trois reprises pour que j’aille passer l’entrevue. À l’époque, ça n’allait pas bien au Flocons de rêve. C’était un cas de gros redressement. Ça faisait déjà quelques mois qu’ils cherchaient une personne pour le poste. Je ne connaissais pas du tout ce type d’organisation, je n’avais jamais travaillé pour des CPE. Mais j’ai finalement accepté de passer l’entrevue juste pour qu’elle arrête de m’appeler», raconte-t-elle en riant.

Avant son entretien d’embauche, Mme Courchesne n’avait même jamais mis les pieds à Sainte-Geneviève-de-Batiscan et ne connaissait pas la MRC des Chenaux. «Le matin de mon entrevue, j’ai dû regarder sur la carte pour savoir où était située Sainte-Geneviève-de-Batiscan, se souvient-elle. J’allais là pour me débarrasser. Mais une fois là-bas, j’ai vu l’immense défi que ça représentait et je me suis dit que ce travail, au final, c’était pour les enfants. C’est surtout ça qui m’a plu.»

Nouveau défi

Choisie par le conseil d’administration du CPE, elle a débuté son nouvel emploi le 15 octobre 2007. «Je ne connaissais pas l’ampleur de la situation, dit-elle. Quand je suis arrivée au bureau, j’ai constaté à quel point c’était gros comme redressement. Mais ça m’allait. J’ai toujours aimé les défis et celui-là en était un beau.»

Elle s’est d’abord attaquée à mettre à jour la comptabilité et refaire toutes les politiques de gestion. Puis, au fil du temps, elle a instauré des changements. «Je l’ai fait par passion et pour les enfants, confie-t-elle. Je disais tout le temps que ce n’est pas le CPE qui est à notre service, mais nous qui sommes au service du CPE. Notre clientèle, c’est ces petits-là. Les besoins des enfants passent avant tout le reste. Et pour moi, ça veut dire que les besoins des enfants passent avant les besoins des parents.»

Au cours de son mandat, Mme Courchesne a plus que doublé le nombre de places à contribution réduite sur le territoire de la MRC des Chenaux. Elle et son équipe ont agrandi deux fois l’installation de Saint-Maurice. Ils ont aussi ouvert une quatrième installation, en 2014, à Saint-Narcisse.

Fière du travail accompli

Le jour de son départ à la retraite, le 12 avril dernier, on dénombrait 101 places : 16 à Sainte-Anne-de-la-Pérade, 16 à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, 24 à Saint-Narcisse et 45 à Saint-Maurice. À cela s’ajoutent les 246 places en milieu familial que le bureau coordonnateur doit gérer. De plus, entre 2007 et 2019, le nombre d’employés est passé de 13 à 33.

«Ma plus grande fierté dans tout ça, c’est quand je regarde la notoriété du CPE maintenant, admet Sylvie Courchesne. Quand je suis partie, les finances étaient en très bonne santé. On avait même réussi à réaliser des travaux sans aucune aide gouvernementale.»

«On a aussi beaucoup travaillé pour les enfants à besoins particuliers et on a fait de petits miracles, ajoute-t-elle. Quand un enfant avait un besoin en orthophonie ou autre,  je n’hésitais jamais à mettre une éducatrice de plus dans le groupe pour travailler avec l’enfant en question. On a vu tellement de progrès. On a eu, par exemple, un enfant autiste qui avait beaucoup de difficulté à faire partie d’un groupe et qui s’est finalement intégré.»

Maintenant, Mme Courchesne prend du temps pour elle et pour les siens. Elle a quitté son poste avec le sentiment du devoir accompli et depuis, elle se consacre pleinement à son rôle de grand-maman. «Je veux être là pour ma petite Alice et je veux me gâter en jouant mon rôle de mamie. Un matin par semaine, je vais chez Alice, j’attends qu’elle se lève, on déjeune ensemble et je vais la porter à la garderie plus tard dans la journée. Ce sont des moments précieux pour moi», conclut-elle.

Plusieurs distinctions

L’engagement et le travail de Sylvie Courchesne a été souligné à plusieurs reprises. Elle a notamment remporté le prix «Artisan de l’année» au tout premier Gala Artisan de la MRC des Chenaux, en 2015. Deux ans plus tard, au même gala, le CPE Flocons de rêve a gagné le prix «Entreprise d’économie sociale». L’an dernier, le CPE s’est également mérité deux prix au Gala Florilège, soit un pour ses initiatives de lecture et le prix «Employeur de choix».