La grève des scénaristes et acteurs hollywoodiens affecte l’industrie au Canada

TORONTO — Les travailleurs canadiens du cinéma et de la télévision sont affectés par la grève des scénaristes et des acteurs à Hollywood.

Derek Baskerville, un travailleur de Vancouver qui loue des costumes principalement pour des tournages de films américains, a dû licencier un employé à temps partiel la semaine dernière et réduire les heures d’autres employés à mesure que le travail se tarissait.

L’agente de Toronto, Karin Martin, affirme que bon nombre de ses clients n’ont pas travaillé depuis l’hiver parce que les studios américains ont anticipé le conflit de travail et réduit les commandes.

Elle représente des directeurs artistiques, des directeurs de la photographie, des producteurs exécutifs et d’autres personnes qui travaillent en coulisses. Elle dit que beaucoup sont maintenant «effrayés et à risque».

La guilde des scénaristes a entamé une grève le 2 mai et le syndicat des acteurs lui a emboîté le pas vendredi dernier.

Même s’il s’agit d’un conflit de travail aux États-Unis, les grèves ont touché des séries et des films américains qui tournent au Canada et emploient des dizaines de milliers d’équipes et de talents locaux.

«C’est ma famille, tous ces gens que je représente et ils ont peur», a témoigné Mme Martin.

«Tous les jours, mes appels ne concernent pas des producteurs qui essaient de réserver des gens. Mes appels concernent mes clients que j’aime et que j’adore, qui ont peur et qui sont à risque. C’est affreux.»

À Vancouver, Baskerville dit qu’il a dû laisser partir un de ses employés à temps partiel parce qu’il n’avait pas les moyens de le payer. Il a réduit deux autres travailleurs à temps partiel à un jour par semaine et deux travailleurs à temps plein à quatre jours par semaine au lieu de cinq. L’un d’eux est sur une journée de six heures au lieu de huit.

«Ça a été vraiment mauvais pour nous tous, les travailleurs de l’industrie du spectacle, au cours des quatre dernières années. Et certaines personnes n’ont pas survécu, avec la COVID et maintenant cela», a soutenu Baskerville.

Il dit qu’il a de la chance d’avoir remboursé son hypothèque et d’avoir des économies personnelles.

«Trois de mes collègues reportent leurs paiements hypothécaires… Et deux d’entre eux ont également parlé à la ville pour reporter leurs taxes foncières d’un an», a expliqué M. Baskerville.

«Une de mes collègues, elle a dû retirer ses enfants de la garderie et du camp d’été parce qu’elle n’en avait pas les moyens. C’est l’été. Les enfants veulent aller au camp. Pas cette année.»