Jérémy Pagé remporte le Championnat national de trottinette

NOTRE-DAME-DU-MONT-CARMEL. Il y a quatre ans, Jérémy Pagé choisissait un sport peu connu encore à ce jour, la trottinette. Ce fut le bon choix puisqu’il vient de remporter le Championnat national de Trottinette, en Alberta, ce qui lui ouvrira les portes du Championnat nord-américain, présenté en Californie, ce mois-ci.

Le Montcarmelois d’adoption ne cesse d’impressionner, lui qui en était à sa troisième qualification américaine cette année déjà. « Au début de la saison, j’avais réussi la cinquième place au niveau Intermédiaire et là, j’ai remporté la première place dans la catégorie Avancé. Je savais que j’avais fait une très bonne course et que j’allais avoir une très bonne note. Étant donné que j’avais été parfait à mon premier parcours, j’ai essayé des trucs plus poussés à mon deuxième essai pour en mettre plus, sachant que j’avais déjà un bon parcours de sécurisé », confie-t-il d’emblée.

« Je suis content et ça fait en sorte que je vais aller au Championnat national. À partir de là, je vais tenter de me classer pour les mondiaux dans ma catégorie d’âge. Il faut réussir un Top-10 pour se qualifier. »

Le jeune sportif de 16 ans était également athlète de BMX de 8 à 15 ans, ce qui l’a aussi conduit au Championnat mondial de Belgique. Il tente maintenant de réaliser à nouveau cet exploit, cette fois en trottinette.

« Pendant deux ans, j’ai pratiqué les deux sports avant de me consacrer à la trottinette seulement. En Belgique, j’ai vécu une belle expérience. Le calibre était vraiment fort là-bas, alors je n’y allais pas vraiment pour performer, mais plus pour m’amuser », se souvient celui qui réussit deux tours sur lui-même une fois dans les airs, ce que peu d’athlètes parviennent à maîtriser à cet âge.

« Ça fait quatre ans que je pratique la trottinette. Je fais partie d’une équipe, House of Wheels (basée en Alberta), qui est mon commanditaire principal, mais l’entraînement se fait en solo chacun de notre côté. Au début, j’ai dû mettre beaucoup d’heures de pratique. Je n’ai pas commencé la trottinette avec un backflip (rires)! Il m’a fallu beaucoup de travail. J’ai mis beaucoup d’heures à l’entraînement parce que je trouve que c’est important pour maîtriser une passe, plutôt que d’essayer de l’avoir une seule fois. »

Celui qui amorcera ses études de niveau secondaire 5 à l’automne prochain ne s’en cache pas: son sport est pour lui devenu une véritable passion.

« J’aime l’expérience que ça m’apporte et les rencontres qu’on fait. On se retrouve entre amis et on se donne des défis pour repousser nos limites. J’aime aussi lorsque c’est le temps de performer! C’est certain que ce n’est pas toujours un sport facile. La force, c’est de passer par-dessus les bouts les plus difficiles, comme dans tous les sports. Il y a des fois que ça moins bien et que tu commences à stagner, mais tu dois passer par-dessus et continuer de progresser. »

Sa mère, Jennifer Park, ne ménage pas les efforts pour que le sport puisse se développer davantage au Canada. « On a créé la Fédération canadienne de trottinette cette année parce que si tu n’as pas de fédération, tu ne peux pas aller aux Jeux olympiques. On est trois partenaires, dont deux de Montréal, et on s’est affilié avec la fédération américaine qui nous ont pris sous leur aile pour cette année », explique celle qui travaille sur un gros projet avec une école secondaire la région pour ajouter à l’offre des jeunes sportifs de la région.

« La fédération américaine organise cinq qualifications pendant l’année pour t’offrir la chance de te qualifier à des championnats nationaux. Si tu te qualifies aux nationaux, tu peux ensuite te rendre aux mondiaux. En s’associant avec nous, les États-Unis ont ajouté trois qualifications à leur calendrier, soit la compétition d’Edmonton, celle de Kelowna et celle du TAZ, à Montréal. »

Bref, le jeune Shawiniganais est déjà un artiste quant à la maîtrise de son sport et il peut aspirer à une longue carrière. Dans un skatepark, il attitre déjà les regards des plus jeunes et il s’arrête à chaque fois pour les aider et les conseiller, sans compter les heures.

« Mon but, c’est d’en faire le plus longtemps possible et de me rendre le plus loin possible. Je vais participer à un camp Woodward en Pennsylvanie aussi, avec des pros, alors ça aussi ça va être une belle expérience », conclut-il.