SFPQ: 27 000 fonctionnaires seront consultés sur un mandat de grève

MONTRÉAL — Les 27 000 fonctionnaires membres du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) seront appelés à se prononcer sur un mandat de moyens de pression lourds pouvant aller jusqu’à la grève illimitée.

Il s’agit d’un fait rarissime pour ce grand syndicat indépendant, qui représente des fonctionnaires à l’emploi des différents ministères québécois.

«Il y a déjà eu des mandats de grève qui ont été donnés dans le passé; il faudrait que je retourne dans les années 1980, peut-être, s’il y a eu un mandat de grève générale illimitée», a admis en entrevue lundi le président général du SFPQ, Christian Daigle.

Ces 27 000 membres de l’unité fonctionnaires du SFPQ seront appelés à se prononcer sur ce mandat de la mi-mai jusqu’à la mi-juin.

Pour ne pas être pris de court au moment de prendre une décision, le SFPQ s’est préparé: il a instauré, il y a plusieurs mois, une cotisation spéciale pour constituer un fonds de grève. Une somme d’environ 10 millions $ est déjà amassée dans ce fonds, a précisé M. Daigle.

Comment le SFPQ en est venu à ce stade? «On est tannés d’être traités comme des employés de second ordre, que la santé et l’éducation passent avant nous, que la santé et l’éducation réussissent à avoir des ententes de principe rapidement, parce qu’on leur donne une priorité, et que nous, après, on reste sur notre faim, puis on n’a pas de retour sérieux de la part de l’employeur sur nos demandes à nous qui, pourtant, n’ont pas de gros impacts monétaires nécessairement pour 27 000 personnes», répond M. Daigle.

Le SFPQ avait entrepris un «blitz de négociation» avec le Conseil du trésor, mais s’en est retiré, mardi soir dernier, devant le peu de progrès — sans rompre définitivement les pourparlers, prend soin de préciser M. Daigle. Le syndicat dit attendre maintenant des nouvelles du Conseil du trésor.

Ce sont les délégués d’une instance, vendredi, qui ont jugé qu’il valait mieux consulter les 27 000 membres sur un mandat de moyens de pression plus lourds pouvant aller à la grève illimitée.

L’autre grande unité de négociation du SFPQ, celle des 4000 ouvriers, a toutefois conclu une entente de principe et celle-ci a été entérinée par les membres en avril.

M. Daigle rapporte que son unité des 27 000 fonctionnaires se fait encore offrir 12,7 % d’augmentation sur cinq ans, alors que le front commun intersyndical a réglé pour 17,4 % sur cinq ans.

Dans le cas du SFPQ, la question du télétravail est également en litige, de même que l’accès aux promotions.

Le SFPQ avait déjà demandé la médiation; celle-ci a cours jusqu’au 19 mai. Il s’agit d’une sorte de passage obligé avant l’obtention du droit de grève.