L’Assemblée nationale adopte un projet de loi libéral sur le deuil périnatal

QUÉBEC — Le 15 octobre a été proclamé Journée québécoise de sensibilisation au deuil périnatal. L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, jeudi, le projet de loi de la députée libérale de Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw. 

En mêlée de presse tout de suite après le vote, Mme McGraw a confié que l’enjeu la touchait personnellement.

«Notre famille, on a vécu plusieurs deuils périnataux, a-t-elle expliqué. On a perdu notre bébé, Catherine, à 35 semaines de grossesse, quelques jours avant que j’étais « cédulée » pour avoir ma césarienne. 

«Pour moi et ma famille, c’est la loi de Catherine», a-t-elle ajouté, en soulignant qu’il est rare qu’un parti d’opposition réussisse à faire adopter un de ses projets de loi. 

Le projet de loi 595 rappelle que chaque année, près de 23 000 familles québécoises sont touchées par la perte d’un enfant survenue pendant la grossesse, l’accouchement ou le début de la période postnatale. 

Il souligne que malgré la prévalence de ce type de décès et ses répercussions psychosociales, le deuil périnatal demeure largement méconnu au sein de la société québécoise. 

La députée McGraw a dit vouloir sensibiliser la population à cette cause et à ses répercussions psychosociales. 

«C’est un premier pas, a-t-elle déclaré en mêlée de presse, jeudi. Il y a beaucoup de travail à faire pour sensibiliser les gens, changer les lois, supporter les familles, avoir plus de recherche, de soutien au niveau du système de santé, de la santé mentale.» 

La veille, le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, avait déploré que lorsqu’une grossesse prend fin après la 20e semaine, le parent n’ayant pas porté l’enfant ne bénéficie d’aucun congé couvert par le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP).

«À l’heure actuelle, ce qui est en place ne suffit pas, a-t-il déclaré. La personne qui n’a pas porté l’enfant, le plus souvent un père, bien, lui, il doit retourner au travail assez rapidement, comme si de rien n’était, comme si c’était possible.»

Le leader parlementaire adjoint du gouvernement, Mathieu Lévesque, a affirmé que le gouvernement allait déposer un plan d’action 2023-2028 en périnatalité et petite enfance.

Il a rappelé qu’en décembre dernier, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé un financement de 5 millions $ pour «prendre soin de la santé mentale des nouveaux parents».

Cette somme doit notamment servir à offrir un soutien «tout particulier» aux parents ayant vécu un deuil périnatal, a-t-il dit.

«Notre gouvernement reconnaît l’importance des défis (auxquels) peuvent faire face les parents qui ont à vivre avec la perte d’un enfant. Nous agissons (pour) mettre tous les efforts en place afin de leur venir en aide», a déclaré M. Lévesque.