Denis Coderre n’est pas membre du Parti libéral du Québec

THETFORD-MINES, Qc — L’ex-maire de Montréal Denis Coderre, qui lorgne la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), n’est pas membre en règle de la formation politique depuis 2010. Le principal intéressé assure qu’il va remédier à la situation vendredi. 

«C’est une question d’heure», a-t-il écrit à La Presse Canadienne par texto en envoyant une photo du formulaire d’adhésion au parti. 

Selon le PLQ, M. Coderre n’est pas membre depuis 2010. Questionné à savoir pourquoi il n’avait pas repris sa carte de membre plus tôt, il a évoqué son rôle de maire de Montréal. «​​Mais personne ne doute que je suis libéral», a-t-il indiqué, ajoutant qu’il a contribué aux caisses du parti. 

Le président du parti, Rafael Primeau-Ferraro, dit ne pas être surpris de la situation. «Je pourrais comprendre que quelqu’un qui a été maire de Montréal et qui veut sans doute, dans l’intérêt des Montréalais, dans le cadre de ses fonctions, avoir de bonnes relations avec plusieurs partis politiques différents, de ne pas s’impliquer à un autre palier», a-t-il affirmé en marge du caucus du PLQ à Thetford Mines. 

Pour se lancer dans la course à la chefferie libérale, les candidats doivent obligatoirement être membres du parti. 

Tournée médiatique

Malgré son absence au caucus libéral, Denis Coderre a fait beaucoup parler de lui. Quand la députée Marwah Rizqy a été questionnée à savoir s’il avait un bon bilan comme maire de Montréal, elle s’est esclaffée devant les journalistes. «C’est une question difficile à répondre. (…) Son bilan, c’est plus à lui de le défendre», a-t-elle finalement répondu, mardi. 

Piqué au vif, l’ancien ministre libéral fédéral lui a répondu dans une chronique à la radio le lendemain: «Je remercie ceux qui ont parlé de moi durant le caucus, mais un peu moins de rires sur mon bilan de Montréal ça ferait plaisir.»

De Laval, où se tenait le caucus présessionnel de sa formation politique jeudi, le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, n’a pu s’empêcher de mettre son grain de sel.

«Les Montréalais ont parlé sur le bilan de M. Coderre lors des deux dernières élections municipales. Moi, personnellement, je n’en garde pas de très bons souvenirs. Beaucoup de communication, et pas beaucoup de progrès en logement et en transport collectif», a-t-il lancé.

Denis Coderre débutera une tournée médiatique samedi. Il sera à l’émission «Tout le monde en parle» dimanche. 

Le chef libéral intérimaire Marc Tanguay assure que le fait que M. Coderre fasse le tour des médias sans être officiellement candidat ne le place pas dans une situation inconfortable. Il ne pense pas non plus qu’il peut faire dévier les messages du parti. «Nos messages sont clairs. On incarne les valeurs libérales», a-t-il affirmé en point de presse jeudi. 

Denis Coderre a indiqué ne pas vouloir de couronnement et invite d’autres candidats intéressés à faire le saut. Il compte faire le chemin de Compostelle au mois de mai avant de prendre sa décision finale.

L’an dernier, Denis Coderre a été victime d’un AVC qui l’a laissé avec des problèmes d’élocution, notamment. «Je veux vous dire que je suis en pleine santé», a-t-il assuré dans sa chronique à la radio. 

Il n’y a pas encore de candidat officiellement lancé dans la course. Le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, est encore en réflexion. Le député libéral fédéral Joël Lightbound n’a pas exclu de se porter candidat. Marc Tanguay ainsi que les députés Monsef Derraji, Marwah Rizqy et André Fortin ont tous fermé la porte. Le prochain chef libéral sera choisi au printemps 2025.