Il a troqué le banc de scie pour la guitare

SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN. Chez les Masson, la musique, c’est une histoire de famille. Son grand-père a chanté dans la chorale de Saint-Maurice pendant 70 ans, son père lui a appris à jouer de la guitare et, lui, il roule sa bosse comme chansonnier depuis 15 ans.

Originaire de Saint-Maurice, Éric Masson y avait ouvert son atelier d’ébénisterie après ses études au Cégep de Victoriaville. Mais en 2002, un concours de circonstances a fait en sorte que sa passion pour la musique est devenue son gagne-pain.

«Je suis parti en vacances avec un ami d’enfance. On avait décidé de faire le tour de la Gaspésie. Un soir, on s’est arrêté au resto-bar Le Matelot pour souper, raconte M. Masson. C’est un endroit qui propose une formule souper-spectacle. Pendant que j’étais à la salle de bain, mon ami est allé voir le propriétaire pour lui dire que je pouvais faire quelques chansons. Je me suis ramassé sur la scène.»

«En sortant du resto-bar, il y a un petit cahier dans lequel on pouvait laisser nos commentaires, poursuit ce dernier. J’ai écrit que s’ils avaient besoin d’un musicien un jour, j’étais intéressé. Je ne savais pas ce que je faisais là allait changer le cours de ma vie.»

L’hiver suivant, il a reçu un appel du propriétaire de l’endroit lui proposant un contrat de 60 spectacles en autant de jours. «Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai décidé d’y aller, mentionne M. Masson. Je suis parti avec mon vieux camion, mon sac de vêtements et ma guitare. J’ai fermé mon atelier et je me suis lancé. Je ne sais pas si, à l’époque, c’était du cran ou l’insouciance, mais je suis content de l’avoir fait.»

De retour à Saint-Maurice, il s’est mis à recevoir des appels, si bien qu’il a pris la décision de fermer son atelier six mois plus tard. Depuis l’été 2003, il a offert entre 120 et 130 spectacles par année, à raison de deux à trois par semaine. Dans un coin de sa demeure, à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, il a entassé ses outils d’ébénisterie. «C’est mon plan B», dit-il.

Un gars de région

Son métier de chansonnier l’a mené aux quatre coins du Québec, en compagnie de la violoniste Marie-Josée Richard, du trompettiste Stéphane Bédard et du batteur Frédérick Marcotte.

«On fait le tour des régions. On va vraiment partout et je me rends compte que c’est dans les régions que je me sens vraiment chez moi. Je me rends compte que je suis vraiment un gars de région, confie-t-il. On n’a pas eu la commercialisation des artistes qu’on entend à la radio, mais on a vraiment été adoptés par les gens partout. On a créé des liens, une demande spéciale à la fois. C’est beau ce qu’on a réussi à créer.»

Depuis 15 ans, Éric Masson commence chaque spectacle en se présentant et en disant qu’il est originaire de Saint-Maurice. «C’est une fierté pour moi. J’essaie de faire connaître mon village natal et faire rayonner ma région à ma façon», conclut-il.

Une collaboration avec David Jalbert

Éric Masson sortira cet automne un mini-album de quatre chansons coécrites avec David Jalbert. «L’écriture est commencée, on s’envoie des ébauches, précise M. Masson. On a pour objectif que les chansons soient jouées à la radio. On a même prévu faire des apparitions ensemble lors de soirées.» Le lancement de l’album devrait avoir lieu à Saint-Tite.