Transfert CLD-MRC Mékinac: «Les services seront les mêmes, voire bonifiés»

Entrevue avec la directrice du nouveau service de développement économique de la MRC de Mékinac

ÉCONOMIE. Si certains entrepreneurs ont pu se montrer inquiets de la disparition du Centre local de développement (CLD) Mékinac, la directrice du tout nouveau service de développement économique de la MRC de Mékinac, Rokya Dossou, se veut rassurante.

«Ce sentiment d’inquiétude s’est fait ressentir dans toutes les régions où il y a eu un processus de transfert CLD-MRC. Je tiens à dire aux entrepreneurs que c’est simplement un changement de nom. Les services seront les mêmes, voire bonifiés», explique celle qui est entrée en poste à la fin du mois de décembre.

«Nous sommes prêts à recevoir les entrepreneurs», invite-t-elle. «Le plus gros changement, c’est que ce sera désormais un guichet unique: tous les services se retrouvent maintenant directement dans les bureaux de la MRC. Il y aura une meilleure synergie des efforts et des équipes.»

Rokya Dossou est fraîchement débarquée dans la MRC de Mékinac, mais elle cumule plusieurs expériences en développement des régions, notamment auprès des CLD du Haut-Saint-Laurent et de celui de la Côte-Nord, d’où elle arrive tout juste. Originaire de la Côte d’Ivoire, elle a fait un baccalauréat en économie et gestion d’entreprise ainsi qu’une maitrise en finances, en France.

Elle a accepté de relever le défi cet automne en pleine période de négociations pour l’ALENA. «J’aime le challenge. J’ai fait une visite et je suis tout de suite tombée en amour avec la région.»

Rokya Dossou en compagnie de son équipe composée de Maxime Hamelin, Nadia Moreau et Josée Beaudoin.

Dans son équipe, Mme Dossou peut compter sur Josée Beaudoin, coordonnatrice au développement de l’offre touristique, sur Nadia Moreau, coordonnatrice au soutien au travail autonome, à l’entrepreneuriat-mentorat et au développement de l’économie sociale, ainsi que sur Maxime Hamelin, analyste financier.

Rappelons qu’en juin dernier, la MRC de Mékinac, a décidé de ne pas renouveler l’entente de développement local et de soutien à l’entreprenariat du CLD Mékinac qui se terminait le 31 décembre 2017.

«L’intégration du développement économique au sein de la structure même de la MRC vise à faciliter le travail, éviter à certains moments le dédoublement, et ce avec le souci d’offrir un service efface et rapide pour le client», rappelle le préfet Bernard Thompson.

Un plan d’action en chantier

Mme Dossou reconnait que la prochaine année en sera une de transition. «C’est un démarrage qui va doucement. On doit prendre le temps d’établir les bases. Il n’y a pas vraiment eu de transition puisque le CLD a été fermé avant notre entrée en poste», souligne-t-elle.

Le principal défi du territoire selon elle? La diversification économique. «C’est un peu le même problème dans plusieurs régions: le territoire est mono industriel. L’économie est vraiment basée sur l’exploitation de la forêt et, actuellement, le conflit du bois d’œuvre avec les négociation de l’ALENA joue beaucoup sur ce secteur d’activité.»

Mme Dossou estime également qu’il faut développer davantage le tourisme. «Nous avons une très belle région, mais nous restons un point de passage, les gens ne s’arrêtent pas vraiment. (…) Nous sommes reconnus internationalement pour le Festival Western de St-Tite, mais ça dure seulement dix jours. Est-ce qu’il y a moyen que le fruit de ce festival puisse continuer tout au long de l’année? Est-ce qu’on se donne, par exemple, la mission d’être LA destination en matière d’équestre?», se questionne-t-elle.

Elle souligne également que l’agriculture est la deuxième activité économique en importance dans la région. «On n’en entend pas beaucoup parler, on doit favoriser ça, encourager l’achat local.» Développer l’agrotourisme, peut-être? Relancer le marché public?

Bref, dans les prochaines semaines, avec son équipe, elle se penchera sur un plan d’action. En somme, ils tenteront de répondre à la question suivante: quelle image la MRC de Mékinac veut-elle se donner?