Un Bernard Thompson serein et sans remords

MÉKINAC.  C’est un Bernard Thompson serein qui est revenu sur les éléments qui l’ont incité à remettre sa démission à titre de maire d’Hérouxville et de préfet de la MRC de Mékinac. C’est le climat au sein du conseil municipal de la petite municipalité qui l’a poussé à prendre cette décision.

M. Thompson était le maire d’Hérouxville depuis les 15 dernières années et le préfet de la MRC de Mékinac depuis huit ans.

Ce n’est pas tant la grogne citoyenne en lien avec le projet d’éoliennes de TES Canada qui a irrité l’ancien maire, mais surtout la dissidence au sein du conseil municipal d’Hérouxville. « Je n’ai jamais émis mon opinion concernant le projet de TES Canada. Je voulais rester le plus neutre possible parce qu’il y a des gens pour et d’autres contre. Le conseil a connu une division tellement forte, ainsi qu’une incompréhension du rôle d’élu, à mon point de vue. Avec quatre dissidents sur six qui ne veulent pas prendre leur rôle d’élu au niveau de l’éthique et de la déontologie, je ne me sentais pas légitime de poursuivre. Ces quatre élus vont à l’extérieur et partagent des documents de caucus, et ils donnent ça à l’UPA notamment, c’est certain que c’est difficile d’accepter ça. »

Âgé de 71 ans, M. Thompson indique qu’il aurait pu poursuivre encore plusieurs années, n’eût été cet épisode.  » Je n’avais jamais pensé être maire pendant 15 ans, alors qui sait quels événements peuvent survenir », opine l’ancien maire.

Parmi les belles réalisations à titre de maire de sa municipalité, M. Thompson cite plusieurs projets, dont l’acquisition du domaine Tavibois. « Hérouxville a beaucoup évolué en 15 ans. On voit aujourd’hui les résultats de la politique familiale mise en place en 2009. On a un parc résidentiel, de plus en plus de familles viennent s’installer. Le centre des loisirs a nécessité de bons investissements. Ce que je retiens, c’est que nous sommes allés vers des immobilisations. Je suis très content de voir notre école primaire en vie. Encore cette année, on a une vingtaine de nouveaux enfants en 1ère année. On a enlevé ce mythe du village pauvre. Il fallait agir pour le domaine Tavibois puisqu’il est l’héritage de l’histoire d’Hérouxville. »

Concernant son poste de préfet de la MRC de Mékinac, M. Thompson évoque surtout les liens qu’il a pu tisser et la façon dont l’harmonie entre les maires s’est établie.

« Il y avait des frictions auparavant entre les maires. C’était extrêmement difficile de travailler dans cette atmosphère. On devait trouver des terrains d’entente. La suite a été 8 ans d’amitié et de participation unique de vouloir aller de l’avant. La première chose qui a été mise en place a été la création du service de développement économique à la suite de la fermeture des CLD. Quand je suis arrivé à la MRC il y a huit ans, on avait 15 employés, alors qu’ on est proche de 30 actuellement. C’est très significatif d’avoir doublé le personnel pour aller dans des créneaux qu’on n’était pas habitué d’aller. »

M. Thompson a eu de bons mots à l’endroit de Caroline Clément, la mairesse de Grandes-Piles qui agira désormais à titre de préfète de la MRC de Mékinac. « Je suis très content parce que je suis persuadé qu’elle fera un bon travail. C’est une femme professionnelle, jeune, dynamique, fonceuse, et ce sont des belles qualités pour être préfet. Elle a décidé de prendre le temps de faire ce travail malgré sa vie de famille. Elle a le goût de la politique et elle incite les gens à avancer. »