TES Canada s’engage à remettre 220 millions$ sur 20 ans

ENVIRONNEMENT.  Le promoteur du projet de 4 milliards$ pour produire de l’hydrogène vert à Shawinigan s’engage à remettre 220 millions$ au cours des 20 prochaines années aux municipalités et aux propriétaires qui accepteront d’accueillir des éoliennes sur leurs propriétés, de même qu’aux voisinages habitant en périphérie des tours.

Cette nouvelle information a été divulguée lors de la première rencontre publique avec les citoyens tenue par TES Canada à Shawinigan le 21 novembre. Au-delà de 150 personnes ont pu discuter du projet avec le directeur général Éric Gauthier, de même qu’avec une douzaine d’experts habilités à parler d’hydrogène, d’éoliennes et d’énergie renouvelable. Deux autres rencontres similaires sont prévues à Saint-Adelphe et Saint-Narcisse les 27 et 28 novembre, entre 16h et 20h dans les édifices municipaux des deux municipalités.

Dans son modèle d’affaires, TES Canada prévoit accorder pour chaque propriétaire et chaque municipalité une compensation monétaire annuelle de 25 000$ par éolienne d’une puissance moyenne de 5,6 mégawatts, ce qui représente actuellement la puissance standard dans l’industrie. Un autre 25 000$ sera remis, toujours sur une base annuelle, aux voisins habitant en périphérie de l’éolienne. Pour déterminer qui y aura droit, Éric Gauthier a expliqué « qu’on va chercher chacune des routes qui sont à 1 km autour d’une éolienne. Puis, sur chacune de ces routes-là, on regarde 500 mètres de chaque côté. Puis, l’ensemble des maisons qui sont là reçoivent une compensation. »

Actuellement, le projet de TES Canada prévoit un parc éolien de 800 mégawatts, c’est-à-dire 140 éoliennes de 5,6 mégawatts. Advenant que des tours soient plus puissantes, il y en aura évidemment moins, mais la compensation remise sera plus importante que les 25 000$ présentés en guise d’exemple. « On n’a pas déterminé le choix de notre turbinier, le choix de notre technologie. Donc, ça, ça peut varier, mais en quelque sorte, on parle d’une hauteur de 100 et 120 mètres au niveau de la tour, puis après ça, il y a les pales. On parle présentement entre 110 et 140 éoliennes », a poursuivi Éric Gauthier.

Selon le type de fondation sur lequel reposera l’équipement, des bases de béton de 10 à 40 mètres carrés devront être construites. « Ce n’est pas un empattement qui est particulièrement grand. Donc, les agriculteurs continuent d’opérer leur champ. Ils continuent de faire de l’agriculture sur leur terrain, sauf pour ce petit morceau qui reçoit, lui, une éolienne. »

Comme dans les projets similaires, le promoteur s’engage une fois que le projet sera arrivé à terme à démanteler les équipements éoliens et à remettre le sol dans son état original. Bien que le modèle présenté prévoie des redevances sur 20 ans, elles se poursuivront tant que le parc éolien sera opérationnel a précisé Éric Gauthier.

L’électrolyseur qui produira l’hydrogène vert – qui sera construit au coût de 2 milliards$ dans le parc industriel Alice-Asselin à Shawinigan – nécessitera une alimentation de 1000 mégawatts (1 GW). Le parc éolien en produira 800, Hydro-Québec en fournira 150 et la balance de 100 mégawatts sera générée par des panneaux solaires qui seront aménagés à proximité de l’électrolyseur, en zone industrielle.

Emplacement des éoliennes

Lors des rencontres d’information, les citoyens ont l’occasion de voir les zones ciblées dans un premier temps pour recevoir les éoliennes. « Ils vont déjà pouvoir voir les endroits où on ne va pas mettre d’éoliennes. Il y a des contraintes très précises qu’on doit respecter. On ne va pas être proche des centres habités. Où Il y a des activités commerciales. On ne sera pas dans les milieux humides. On ne sera pas proche des routes. On doit respecter une certaine distance aussi avec les résidences pour s’assurer qu’à tout moment, le volume sonore est en bas de 40 décibels », a souligné le directeur général de TES Canada. Sur un site du gouvernement du Québec, on compare le bruit de 40 dBA à celui régnant dans une bibliothèque, d’un réfrigérateur ou d’une rue passante la nuit.

Évaluant de « super positif » jusqu’ici  l’accueil réservé au projet par les élus, Éric Gauthier reconnaît que rien n’est gagné. « Nous n’en sommes qu’à la première étape. Donc, aujourd’hui, ce qu’on fait, c’est qu’on vient expliquer le projet aux gens. Dans une deuxième étape, ça va être de les écouter, de les entendre, de recevoir leurs opinions, de comprendre leurs craintes, leurs réticences. Puis, à ce moment-là, on sera capable d’ajuster le projet puis de s’adapter. On veut que ce soit un projet qui est collaboratif. Le but, ce n’est pas de forcer des éoliennes dans la cour des gens. On va écouter les gens, on va être à l’écoute de leurs besoins, de leurs ambitions », a conclu celui qui se prêtera aux questions des citoyens la semaine prochaine à Saint-Adelphe et Saint-Narcisse, dans les communautés directement touchées par le parc éolien.

Parc éolien : municipalités ciblées

  Hérouxville

  Saint-Tite

  Saint-Séverin

  Sainte-Thècle

  Saint-Adelphe

  Saint-Stanislas

  Saint-Narcisse

  Saint-Maurice

  Saint-Luc-de-Vincennes

  Sainte-Geneviève-de-Batiscan

  Saint-Prosper-de-Champlain

  Saint-Ubalde