Projet TES Canada: dépôt d’une pétition contre les éoliennes à Saint-Maurice

Saint-Maurice Une centaine de citoyens a assisté à la séance du conseil municipal lundi soir à Saint-Maurice. Parmi eux, plusieurs ont fait connaître leurs inquiétudes au sujet du projet de TES Canada qui prévoit la possible implantation d’éoliennes dans leur village.

Une pétition de 165 signatures a été déposée lors de la séance. Les résidents veulent ainsi manifester leur opposition à la présence d’éolienne sur le territoire de Saint-Maurice.

« C’est un cri du cœur de vos citoyens. On veut garder notre campagne. C’est notre paradis, ne venez pas changer notre paradis. On a une pétition, elle est partielle. Ça démontre quand même qu’il n’y a pas juste cinq ou six personnes qui n’en veulent pas de ce projet-là. »

« La démarche qu’on fait présentement, c’est de s’assurer de savoir tout ce qu’il faut connaître, a réagi le maire Gérard Bruneau en prenant acte de la pétition. Présentement, c’est pour ça qu’il n’y a pas de décision de prise: on étudie, on évalue et on écoute ce que les gens nous disent. Le message que vous livrez, on le reçoit. Merci de nous présenter une preuve de vos témoignages. »

Le maire avait choisi de devancer la période de questions et de débuter la séance avec celle-ci, le temps d’installer un micro, constatant que l’affluence inhabituelle au conseil municipal était causée par la présence de nombreux opposants au projet de TES Canada.

« On est devant un projet qui divise la population. Le conseil municipal a été élu par la population en général. On représente toute la population de Saint-Maurice autant ceux qui sont favorables que ceux qui ne sont pas favorables, autant ceux qui sont neutres. Qu’est-ce qu’il nous reste à faire? Il nous reste à vous écouter. »

D’entrée de jeu, M. Bruneau a indiqué que les conseillers municipaux et lui n’avaient pas pris position au sujet du projet de TES Canada, faute d’informations. Une rencontre est prévue prochainement où les élus pourront en apprendre plus sur les intentions de TES Canada par rapport à ce qui concerne Saint-Maurice.

« Nous allons prendre les mesures nécessaires pour vérifier. Ils vont venir nous rencontrer. Je veux savoir les choses que je ne sais pas. On va leur poser des questions. »

Parmi les nombreux citoyens qui ont pris la parole pendant la période de questions qui a duré plus de 90 minutes, M. Jean Guilbert, un producteur laitier très impliqué dans le comité des citoyens, a fait valoir que l’opposition aux éoliennes à Saint-Maurice est claire selon lui.

« C’en est presque un référendum ce soir au nombre qu’on est, à part les signatures papier et les signatures électroniques qui sont rentrées. À Saint-Maurice, l’acceptabilité sociale n’est pas là. »

Les élus se sont fait reprocher par quelques citoyens de ne pas avoir assisté à une rencontre d’information organisée par le regroupement de citoyens opposés à la présence d’éoliennes, qui avait lieu à l’église de Saint-Maurice le dimanche 4 février et à laquelle plus de 200 personnes ont pris part.

Le maire a expliqué qu’il ne voulait pas être associé à un camp ni à l’autre dans ce dossier puisqu’il représente tous les résidents de sa municipalité.

Ce dernier a pris l’engagement d’écouter ses citoyens avant de voter toute résolution.

« Avant de prendre position, vous serez informés et consultés. Le conseil est là pour travailler avec la population et dans le sens de la loi et de la réglementation. Ça prend une règlementation en bonne et due forme pour permettre à la municipalité de travailler ce dossier-là en zonant les choses et avec toutes les distances séparatrices que ça prend. On ne peut pas faire des choses semblables sans passer par le schéma d’aménagement, par les plans d’urbanisme et les règlements municipaux. »

Après plus de 90 minutes de discussions respectueuses de part et d’autre, des citoyens ont félicité le maire et le conseil de leur ouverture à entendre et à répondre aux questions et commentaires de la population.

La pétition reste en circulation. Une campagne de porte-à-porte n’est pas exclue par le comité de citoyens qui souhaite démontrer à la municipalité que les résidents s’opposent majoritairement au projet.