72 colonies de plantes envahissantes identifiées dans la MRC des Chenaux

MRC DES CHENAUX. Le Comité ZIP Les Deux Rives a répertorié 72 colonies de renouée du Japon et de roseau commun (aussi appelé phragmite), deux plantes exotiques envahissantes, dans la MRC des Chenaux.

C’est dans le secteur de Sainte-Anne-de-la-Pérade que l’on retrouve le plus grand nombre de colonies de ces espèces floristiques exotiques.

« On sait qu’il y en a sur le bord des routes, mais on s’est attardé aux milieux humides. Ce sont neuf zones de milieu humide qui ont été analysées. Il n’y en a qu’une seule où on n’a retrouvé ni phragmite ni renouée du Japon », précise Sophie Lacoursière, coordonnatrice de projet au Comité ZIP Les Deux Rives.

Quand elles prolifèrent, ces plantes envahissantes viennent prendre la place des autres espèces indigènes du territoire affecté, ce qui entraîne une grosse diminution de la biodiversité puisque la qualité de la nourriture et la qualité des abris diffèrent de ce à quoi la faune était habituée. « Pendant ce temps, ça devient des monocultures et il n’y a pas de place pour les espèces indigènes », précise Mme Lacoursière.

Entamé en 2022, le projet visait d’abord à localiser les foyers d’implantation de ces deux plantes dans les milieux humides à proximité du fleuve Saint-Laurent dans la MRC des Chenaux. Un plan de lutte a été rédigé par le Comité ZIP Les Deux Rives afin de bien décrire la situation:  description du milieu, causes potentielles de l’implantation, évaluation des risques d’expansion, superficie affectée, capacité à effectuer une intervention et évaluation des coûts associés.

« On ne peut pas intervenir partout. On a donc établi des zones où intervenir en priorité. On a pris en compte la superficie de la colonie, des chances de réussite et de l’accessibilité du site, entre autres. C’est vraiment la zone de Sainte-Anne-de-la-Pérade qui est ressortie comme prioritaire », indique Sophie Lacoursière.

Roseau commun (Photo MELCC)

Les propriétaires des terrains touchés ont été avisés par courrier et un dépliant explicatif leur a été remis pour qu’ils puissent mieux reconnaître ces deux plantes envahissantes et voir leur  emplacement. Des conseils pour éviter leur propagation s’y retrouvaient également.

Par ailleurs, les municipalités riveraines et les citoyens du secteur ont été conviés à des rencontres d’informations dans le but de mieux leur faire connaître ces plantes à risque pour la biodiversité, d’expliquer les méthodes de contrôle possibles et d’offrir des pistes pour prévenir l’envahissement par ces plantes indésirables.

« La mairesse de Sainte-Anne-de-la-Pérade est au courant de la situation et est intéressée à intervenir. Des citoyens se sont aussi montrés intéressés. C’était important de le savoir, car il faut passer par la Fondation de la faune via le programme de lutte contre les plantes envahissantes pour demander du financement pour traiter la zone. Il faut traiter la zone au complet pour obtenir le financement, mentionne la chargée de projet du Comité ZIP Les Deux Rives. Pour y arriver, il faut parfois utiliser différentes techniques. Par exemple, on peut aussi faire des barrières végétales pour freiner la prolifération d’une colonie et la restreindre à une zone. »

La technique du bâchage, c’est-à-dire d’étendre une toile géotextile opaque à la surface du sol pour empêcher la croissance de la plante, fonctionne généralement bien. Toutefois, il s’agit d’un travail à long terme. Quand la toile est bien installée, ça peut prendre environ trois ans pour traiter une colonie de roseau commun, tandis que pour la renouée du Japon, on parle d’une période de sept à dix ans.

« Cette plante a beaucoup d’énergie dans ses rhizomes, dans le sol. C’est long avant d’en venir à bout. Parfois, il s’agit plus d’en freiner la prolifération », note Sophie Lacoursière.

Le Comité ZIP Les Deux Rives est en action depuis plusieurs années avec un plan de lutte contre ces espèces envahissantes dans la MRC de Bécancour. Déjà, des colonies y sont en contrôle.

Si l’organisme obtient un financement suffisant, il est prévu de continuer à élaborer des plans de lutte contre les espèces envahissantes le long du fleuve Saint-Laurent sur le territoire d’opération du Comité ZIP Les Deux Rives.

(Photo Comité ZIP Les Deux Rives)

Roseau commun

Le roseau commun, aussi appelé phragmite, préfère les endroits humides comme les abords de cours d’eau ou de lacs, les fossés, les marais et les prairies humides. Ses tiges mesurent de 1,5 à 2,5 mètres et peuvent atteindre jusqu’à 5 mètres de hauteur. La plante produit aussi des tiges rampantes au sol ou à la surface de l’eau qui peuvent s’allonger de plusieurs mètres par année. (Source: Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs)

Renouée du Japon

La renouée du Japon préfère les endroits ouverts comme les rives, les bords de routes et de voies ferrées, les friches et les jardins. Cette plante peut favoriser l’érosion des rives et modifier la composition chimique du sol. La formation de colonies denses empêche la croissance d’autres espèces végétales. (Source: Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs)