Un parfum de Palerme à Saint-Adelphe

ITALIE. Les Italiens sont reconnus pour leur attachement aux valeurs familiales et depuis le début de l’été,  les habitants du petit village de Saint-Adelphe sont devenus en quelque sorte la grande famiglia du couple De Rosalio-Minnone…   

Accompagnés de leurs trois enfants, Aurora, Francesco et Meredith, Gaetano De Rosalia et Chiara Minnone sont arrivés en Mauricie le 28 juin dernier avec comme seul bagage linguistique, une connaissance sommaire de l’anglais… et aucun mot de français.

Résidant à Palerme, une grande ville sicilienne de 650 000 habitants située au sud de l’Italie, la famille De Rosalio a tout quitté pour venir s’établir au Canada dans l’espoir d’y trouver du travail et de grands espaces verts pour les enfants.

Débarqués à la fin du mois de février en Ontario où résidait un ami, juste avant le déclenchement de la crise sanitaire, ils sont venus s’établir à Saint-Adelphe après que Lina de Rossi, propriétaire de la boulangerie Les Jardins de l’Olympe à Saint-Stanislas, eut accepté de les parrainer tel que la loi canadienne l’exige pour les nouveaux arrivants.

Depuis, une belle histoire de solidarité et d’ouverture se créé chaque jour.

En arrivant à Saint-Adelphe, Chiara Minnone ne pensait pas tomber sur une Québécoise parlant l’italien. Marie-Pierre Morin a appris cette langue en 1999 alors qu’elle avait passé une année là-bas dans le cadre du programme AFS Interculture.

Une interprète à Lac-aux-Sables…

«La belle-mère de ma sœur demeure à Saint-Adelphe et elle m’a demandé de venir voir si ces nouveaux venus avaient besoin de quelque chose», explique Marie-Pierre Morin, une jeune femme de Lac-aux-Sables qui parle… italien.

Depuis, cette agente de bord pour Air Canada agit comme interprète pour faciliter l’intégration du couple De Rosalia-Minnone. «C’est un petit village ici et les gens sont patients poursuit Marie-Pierre. Ils ne sont pas pressés et prennent le temps d’essayer de comprendre et de se faire comprendre.»

Et la présence de cette jeune famille italienne a rapidement fait le tour de la communauté. Les enfants ont eu droit à plusieurs cadeaux; le maire Paul Labranche est venu leur souhaiter la bienvenue; Maude Grenier, responsable de l’accueil aux nouveaux arrivants à la MRC Mékinac, aide pour compléter les documents officiels; une voisine a tenu à payer les frais d’inscription d »Aurora et Francesco à l’école Primadel.

«C’est comme une grande famille ici», raconte Chiara Minnone avec qui nous nous sommes entretenus avec l’aide de Marie-Pierre. «J’aime l’âme des gens. Ils veulent nous aider même s’ils ne nous connaissent pas», poursuit la jeune femme qui agissait comme éducatrice dans une école privée tandis que son conjoint travaillait dans un garage et comme premier secours à Palerme. D’ici à ce qu’ils reçoivent leur visa de travail, ils ne peuvent dénicher un emploi.

Il aurait été plus facile pour Chiara et Gaetano de s’établir à Montréal où se trouve déjà une importante communauté italienne, mais les grands espaces verts de la campagne les ont convaincus de s’installer ici. «Dès que nous sommes arrivés, les enfants étaient super contents et se sont fait des amis», poursuit-elle.

À l’école, ils ont droit à un professeur juste pour eux afin de faciliter leur francisation. Leurs parents assimilent tranquillement quelques notions de notre langue grâce justement aux apprentissages d’Aurora et Francesco. Juste avant de terminer l’entrevue, Chiara s’adresse à Marie-Pierre pour lui transmettre un message. «Elle aimerait que vous écriviez que toute la famille est extrêmement reconnaissante et veut remercier tout le monde qui leur ait venu en aide jusqu’à présent.»

Qui il messaggio viene trasmesso… (Voilà, le message est transmis).