L’ami des animaux sauvages blessés

ANIMAUX. C’est en pleine forêt que Maxime Descôteaux a relâché l’épervier de Cooper dont il prenait soin depuis quelques semaines chez Cécropia, le centre de réhabilitation de la faune qu’il a ouvert au printemps. Ce n’est pas d’hier que le passionné des animaux originaire de Saint-Joseph-de-Mékinac est surnommé… Dr Doolittle!

Après avoir sorti l’oiseau de proie de la cage utilisée pour l’amener au fond des bois, Maxime Descôteaux, détenteur d’un permis de fauconnerie, manipule l’animal avec délicatesse avant d’étendre ses bras pour le relâcher. L’oiseau s’envole avant de se percher sur une paroi rocheuse pour observer son nouvel environnement.

«C’est une belle réussite», sourit-il en regardant l’animal s’éloigner. «C’est ça ma paie. L’envol était beau, il n’a pas cherché à revenir vers nous. Sa nouvelle vie commence dans son nouveau territoire», se réjouit-il.

Plus tôt cet été, un vendredi soir de juillet, vers 21h, Maxime Descôteaux a reçu un appel d’un homme de Shawinigan-Sud qui venait de voir cet imposant oiseau frapper la fenêtre de son salon. L’animal semblait paralysé. Après avoir contacté la clinique vétérinaire, fermée à cette heure, l’homme en question a joint le refuge Cécropia. Maxime Descôteaux n’a pas hésité à aller porter secours à l’animal qui ne nécessitait pas de soins d’urgence ou de chirurgie.

Dans les dernières semaines, il s’est assuré que l’oiseau pouvait voler, qu’il arrivait à nouveau à s’agripper à une branche et qu’il pouvait chasser. «Il faut limiter les contacts avec l’animal pour ne pas trop s’attacher ou l’habituer aux humains.» Chez Cécropia, on ne donne pas de noms aux animaux.

La remise en liberté de cet épervier de Cooper n’est qu’un exemple de réhabilitation parmi tant d’autres.

Un refuge guidé par la passion

Depuis son ouverture en avril, le refuge basé à Saint-Alexis-des-Monts a accueilli des dizaines d’écureuils, de ratons-laveurs, de marmottes, de bébé lièvres, de moufettes, de renards et d’oiseaux de proie. «Parfois on reçoit dix appels par jour», explique-t-il.

«Nous relâchons les animaux principalement dans le bassin de Mékinac. C’est loin de tout centre urbain, la nature est immense et ils sont loin des humains. Nous allons au lac Mékinac, dans la réserve faunique du Saint-Maurice, dans le parc national de la Mauricie, dans la réserve faunique Mastigouche, à Saint-Mathieu-du-Parc, à Saint-Tite aussi.»

Le financement du refuge repose uniquement sur des dons. Les propriétaires paient de leur poche les soins du vétérinaire lorsque nécessaire, la nourriture, le lait, les vaccins, etc. Cet été, les coûts frôlent déjà les 5000$.

Pour l’avenir, Maxime Descôteaux et son copropriétaire Steve Richard souhaitent déménager le centre de réhabilitation dans un endroit plus approprié, en nature. Ils aimeraient aussi demander les permis nécessaires pour ajouter un volet d’interprétation de la nature et d’éducation avec les animaux.

Amoureux des animaux depuis toujours

Plus jeune, Maxime Descôteaux était le genre de petit garçon à traîner des grenouilles dans ses poches pour aller à l’école.

«La passion me vient de mes parents qui étaient des chasseurs, trappeurs, taxidermistes. Ils gardaient des animaux blessés. Les gens venaient nous porter des corbeaux, des marmottes, des ratons-laveurs», raconte-t-il. «Dans le village j’étais un peu le Dr Doolittle.» On lui a même apporté un bébé loutre dont il a pris soin pendant plusieurs années.

Après avoir entamé une carrière en tant qu’infirmier auxiliaire, il travaille maintenant au Zoo de Saint-Édouard comme gardien. La rumeur de la vente dans la dernière année l’a poussé à lancer officiellement son refuge, avec les permis nécessaires. Ce refuge c’est donc l’aboutissement d’une passion qu’il entretient depuis de nombreuses années.

Les personnes intéressées à faire des dons à l’organisme à but non lucratif Cécropia, le seul centre de réhabilitation de la faune en Mauricie, peuvent le faire sur la plateforme web de sociofinancement GoFundMe, sous le nom Refuge Cécropia. Les gens qui trouvent un animal sauvage orphelin ou blessé peuvent contacter le refuge au 819-852-3266.