Vers le retour de l’abattage de volailles à Saint-Luc

SAINT-LUC-DE-VINCENNES. La Coopérative de solidarité Abattoir Massicotte, à Saint-Luc-de-Vincennes, a pour projet d’offrir de nouveau le service d’abattage de volailles. Mais pour ce faire, elle doit investir près de 600 000 $ pour se doter d’un système de traitement des eaux usées.

«Si tout va bien, on serait prêt pour septembre, indique Luc Beaudoin de la Coop. Au départ, le projet était de ramener le service d’abattage, d’accumuler les eaux usées dans des réservoirs et de les faire traiter à l’extérieur, mais il n’y a pas d’endroit où on peut aller pour faire ça. La Municipalité de Saint-Luc ne peut pas non plus parce que l’usine d’épuration a déjà presque atteint son maximum. Il faut donc s’équiper pour traiter nos eaux usées sur place.»

Rappelons que le service d’abattage de volailles n’est plus offert depuis 2006. À l’époque, l’ancien propriétaire, André Massicotte, avait pris la décision de mettre fin à cette opération au moment où les normes environnementales ont changé. Pour répondre aux nouvelles exigences, il lui aurait fallu apporter d’importantes modifications à son entreprise, modifications qu’il n’avait pas les moyens de payer.

«C’est pour ça qu’il a décidé de cesser l’abattage et qu’il a transformé l’entreprise en centre de découpe comme c’est le cas maintenant, précise M. Beaudoin. Par contre, quand la Coop a été fondée et qu’elle est devenue propriétaire de l’endroit, l’un de ses objectifs était de ramener le service.»

«Actuellement, les producteurs doivent faire abattre leurs volailles à l’île d’Orléans ou à Drummondville, ajoute ce dernier. Ils doivent ensuite faire transporter les bêtes abattues à Saint-Luc. C’est beaucoup de temps et de transport, donc beaucoup d’argent aussi. Le fait de pouvoir tout faire au même endroit va leur faire économiser temps et argent, en plus de leur simplifier la vie.»

Petits et gros volumes

Le service d’abattage de volailles à Saint-Luc-de-Vincennes permettrait également aux producteurs de faire transformer de petites quantités. «Présentement, s’ils vont à Drummondville, ils doivent faire abattre au-delà de 1 000 poulets à la fois. Ça oblige les producteurs qui ont de petits volumes à congeler leur production. En faisant de petites quantités ici, ils vont pouvoir vendre du poulet frais au consommateur», explique M. Beaudoin.

La Coopérative de solidarité Abattoir Massicotte est aussi le seul centre de découpe multiespèces du coin. On y retrouve de tout, dont du porc, veau, agneau, bœuf, dinde, poulet et canard. «On fait de tout, sauf la viande sauvage de chasseurs, mentionne Luc Beaudoin. On fait la découpe, la préparation et l’emballage et les producteurs font ensuite la vente dans leur réseau. On a l’espace et les équipements pour faire de gros volumes, mais en même temps, c’est artisanal parce que rien n’est automatisé.»

À terme, le projet d’abattage de volailles permettrait la création de trois à cinq emplois. On compte présentement 35 membres dans la Coopérative. Ce sont pratiquement tous des producteurs de la Mauricie.