Portrait économique relativement positif malgré la pandémie

MÉKINAC. Quel est le portrait économique de la MRC de Mékinac avec la pandémie? Quels secteurs d’activités se sont le mieux tirés d’affaire, et à l’opposé, quels champs d’activités ont vécu plus de difficultés? L’Hebdo s’est entretenu avec deux intervenants économiques du milieu afin d’obtenir les réponses.

Comme d’autres régions au Québec, le secteur de la restauration a été grandement touché au cours de la dernière année, et le cœur du problème demeure la pénurie de main-d’œuvre. «Il y avait une pénurie de main-d’œuvre avant la Covid, et on dirait qu’on l’a un peu oublié, commente Mélanie Thiffeault, directrice générale de la Chambre de commerce de Mékinac. Depuis l’annonce de la réouverture des restaurants en zone orange, c’est fou comment on voit des offres d’emploi passer pour les serveurs, cuisiniers, plongeurs… C’est encore plus difficile à certains égards puisque certaines personnes ont décidé de changer de carrière.»

Sous réservation, les restaurateurs devront tenir un registre de la clientèle. «Ça peut devenir compliqué pour certain c’est pourquoi À la fût! a décidé d’ouvrir seulement en juin prochain. Malgré la possibilité de le faire certains ont décider de rester fermer et d’attendre que la situation soit mieux», ajoute Mme Thiffeault.

Tout le secteur événementiel et touristique a aussi fortement été touché. Certaines entreprises pouvaient obtenir de l’aide financière, mais ce ne sont pas tous les entrepreneurs qui ont pu en profiter. «Tout ce qui touche l’événementiel n’était pas éligible aux prêts pardons. Par exemple, un entrepreneur qui loue des chapiteaux et des jeux gonflables tout en réalisant de l’animation n’était pas éligible. Il y a eu beaucoup d’aide financière du gouvernement, mais ça ne touche pas tout le monde», exprime la directrice.

D’un autre côté, la pandémie a pu être profitable pour certains commerces comme l’épicerie Éco & Bio granoVrac. «La propriétaire a mis de l’avant un site web transactionnel, s’est acheté un camion de livraison, et beaucoup de gens ont découvert leurs produits. C’était dans leurs projets, mais la pandémie a fait accélérer tout ça», ajoute Mme Thiffeault.

La directrice indique également que beaucoup d’employeurs et d’employés ont frappé à la porte de la Chambre concernant la santé mentale. «J’ai eu beaucoup de demandes de référencement pour des formations qui touchent la santé mentale et le stress.»

D’un autre côté, les gens quittent les grands centres pour se diriger vers les régions, et les maisons dans la MRC de Mékinac se vendent très rapidement. «C’est bon parce que ça assure la vitalité des petits milieux et ça emmène des entrepreneurs et des enfants dans nos écoles.»

90 entreprises font appel à de l’aide financière

Si d’un côté, la Chambre de commerce de Mékinac s’avérait être une courroie de transmission de l’information pendant la pandémie, le service économique de la MRC de Mékinac agissait comme accompagnateur pour les entreprises pour les mesures financières.

La MRC de Mékinac détient plusieurs entreprises agricoles sur son territoire. «On a entendu parler des agriculteurs au début de la pandémie, mais ça s’est estompé par la suite, indique Nadia Moreau, directrice du service économique de la MRC de Mékinac. Il y a eu des surplus de lait, des surplus d’animaux, et le manque de main-d’œuvre étrangère. Les agriculteurs disaient avoir reçu un coup de massue au printemps dernier, mais actuellement, ils s’en tirent relativement bien. Mais le recrutement de main-d’œuvre étrangère demeure un défi de tous les jours.»

Mme Moreau tient un discours positif en regard des Fonds d’investissement de la MRC pour les projets d’innovation. «On a environ 400 000$ qui ont été investis dans nos fonds réguliers malgré la pandémie. De ce nombre, une dizaine d’entreprises en ont profité, et 8 proviennent du secteur industriel/manufacturier. Ce sont des industries qui ont continué de mettre des projets en place. 90 entreprises qui ont fait appel aux aides financières, pour une somme de 700 000$, et 80% proviennent du secteur commercial, restauration et commerces de détail.»

«Mais si on dresse un portrait aujourd’hui, comparativement à ce que à quoi on s’attendait au printemps dernier, il y a encore des entrepreneurs qui ont du rattrapage à faire, le portrait est relativement positif. Ce n’est pas tout noir», opine Mme Moreau.

La directrice indique aussi que 12 nouvelles entreprises ont démarré sur le territoire pendant la pandémie qui est venue compléter l’offre dans Mékinac. «C’est une de nos bonnes années au cours des cinq dernières années», ajoute-t-elle.

Comment accélérer la relance économique pour la MRC? «Le défi est de s’adapter aux technologies numériques. On s’est aperçu qu’il y avait beaucoup d’entreprises qui ont un pas en arrière pour l’achat en ligne. Ça va nous aider de faire un pas en avant. Nous avons d’ailleurs un programme qui paye à 50% un entrepreneur qui veut se tourner vers un site transactionnel. Il y a des entreprises qui ont accéléré leurs projets pendant la pandémie, mais on a encore du travail à faire», conclut Mme Moreau.