Des bonnets de joie pour retrouver l’estime de soi

Deux grandes amies d’enfance issues du domaine de la coiffure et de la mise en marché s’associent pour venir en aide aux femmes qui perdent leurs cheveux.

Manon Lebel, coiffeuse et propriétaire de la Halte Beauté santé de Saint-Tite et Jacinthe Ayotte, directrice des opérations au GP3R ont lancé Les Bonnets Joy, le 24 janvier dernier. On ne parle pas ici de chapeaux ou de perruques, mais bien d’une combinaison des deux. De bonnets et de foulards auxquels les deux complices ont intégré des franges ajustables de vrais cheveux donnant l’impression qu’on en a encore.

Manon Lebel avait elle-même récemment perdu ses cheveux souffrant non pas d’un cancer, mais d’une maladie appelée la pelade.

«C’est une maladie auto-immune et en l’espace de deux semaines, j’ai perdu 80% de mes cheveux. Je me faisais déjà des chapeaux ou des foulards ou me mettais des bonnets. Et comme je suis coiffeuse, j’y ai intégré des extensions de cheveux. Une journée blonde, une journée brune!»

L’idée des Bonnets Joy (bonnets de joie) naît ainsi en 2018. «C’est quelque chose d’unique, de qualité, de confortable et qui tient bien. Il n’y a pas beaucoup de concurrence sur le marché, mais il y en a quand même», avoue Mme Lebel. Les Bonnets Joy viennent ainsi avec ou sans cheveux, c’est selon. «En ayant un bonnet avec une frange, ni vu ni connu».

Les Bonnets Joy, ce sont des bonnets et des foulards auxquels on a intégré des franges ajustables de vrais cheveux donnant l’impression qu’on en a encoreSon concept sert d’abord à la mère de son amie de toujours, Jacinthe Ayotte. Puis, à Anne-Lise Nadeau, son amie comédienne et chanteuse et qui est comme Manon atteinte de la pelade depuis qu’elle est toute petite.

«C’était ma meilleure testeuse pour essayer le produit. On a vraiment essayé de le peaufiner.» D’autant que les prothèses capillaires coûtent une fortune et semblent moins stables sous le vent! dit-elle. «Tu ne veux pas investir 1000$ pour quelques mois», le temps des traitements de chimiothérapie par exemple. Même si elle a aujourd’hui retrouvé sa riche crinière d’antan, Manon Lebel demeure à risque d’une rechute.

Une nouvelle ligne pour chaque saison

«On a d’autres modèles qui s’en viennent pour le printemps et l’été, femmes et enfants», affirme Manon Lebel. Le concept n’a pas encore inondé le marché, d’autant que les salons étaient jusqu’à tout récemment encore fermés en raison du confinement. Leur réouverture récente fait croire à Mme Lebel qu’elle est sur une bonne piste. C’est du moins ce que semble lui confirmer en partie Annie Hardy, propriétaire de la clinique Ajustez-moi, Belles de nuit Belles de jour de Trois-Rivières et créatrice de la fondation Mastectomie du Québec qui en a eu des échos, nous dit Manon Lebel.

Des couturières en sous-traitance se chargent de la production, les deux amies de la conception et de la mise en marché et Luc Vincent des ventes au Canada et à l’étranger. «Luc Vincent y a cru tout de suite. On n’a pas de site transactionnel et Luc Vincent est devenu notre distributeur. C’est quand même une grosse machine, il vend partout.»

Et lui de dire: «Manon est une femme qui a beaucoup d’idées et un bon sens des affaires. C’est un projet qui est humain, c’est un beau projet. C’est moi qui lui ai dit que je voulais le distribuer. L’alopécie temporaire ou permanente touche une femme sur trois», précise Luc Vincent.

«Le bonnet, c’est sûr que c’est très niché, mais c’est dans notre créneau», souligne Luc Vincent homme de la Renaissance, lui qui est à la fois coiffeur, entrepreneur et chroniqueur télé.

Manon Lebel se dit fière d’avoir développé ce produit-là. «On a juste hâte que les rassemblements reprennent. Je me suis toujours investie pour la Société canadienne du cancer, Leucan, j’ai toujours dit que je ferais le défi Têtes rasées. Je vais m’impliquer encore plus. Ça me tient à coeur.»