Iditarod: Martin Massicotte remet ça
SAINT-TITE. Contraint à l’abandon à la mi-course en 2020, Martin Massicotte sera de nouveau sur la ligne de départ d’Iditarod en mars prochain en Alaska, l’une des courses de chiens de traineau les plus exigeantes au monde.
« Disons que ça m’avait laissé un petit goût amer. J’ai eu de la misère, mais cette fois-ci, je suis mieux préparé », explique le musher de Saint-Tite qui n’avait jusque-là jamais abandonné une course avant le fil d’arrivée.
Martin Massicotte dit avoir changé beaucoup de choses pour venir à bout cette fois-ci des 1600 kilomètres (1000 milles) de l’Iditarod. « Je nourris mes chiens avec plus de calories, plus de gras dans la nourriture. Et je suis revenu à mes méthodes d’entraînement du début des années 2000. » En 2003, rappelons-le, le Saint-Titien avait complété le Yukon Quest, une course similaire à celle disputée en Alaska.
L’expérience de 2020 lui a fait prendre conscience qu’il devait amorcer cette compétition comme un marathon. « Je m’entraîne plus lentement cette fois-ci. Dans les dernières années, je participais à des courses de 250 à 300 milles avec des conditions de pistes rapides. Tu complètes 50 milles en cinq heures dans ces courses-là alors qu’à l’Iditarod, ça te prend six à sept heures. »
Une course plus lente donc et avec des pauses plus courtes. « Dans les courses de 300 milles, tu fais des arrêts de six heures. En Alaska, on repart plus vite. Dès qu’on arrête, je mets la paille pour que les chiens mangent et se mettent en mode repos avant de reprendre la route. »
Martin Massicotte a pris les deux dernières années pour pratiquer cette routine avec sa meute. « Je n’ai participé à aucune course en 2021 et non plus cette saison. Je me suis concentré à faire des simulations. Tout mon programme d’entraînement est axé sur l’Iditarod. Je veux la terminer et la terminer avec des chiens en santé. Je ne me suis jamais entraîné aussi dur de toute ma vie », dit-il d’un ton assurée.
Il prendra la route vers l’Alaska à la fin du mois de janvier avec environ cinq nouveaux chiens dans son équipage. « J’en avais quelques-uns en fin de carrière en 2020 et qui sont maintenant à la retraite. » En partant plus tôt, Martin Massicotte estime qu’il arrivera mieux disposé lorsque le signal de départ sera donné le 5 mars. « Je vais m’arrêter au Yukon pour m’entraîner et je vais ensuite continuer en Alaska pour poursuivre l’entraînement et me reposer. »
Le Saint-Titien avoue qu’au départ de son premier Iditarod, il était déjà fatigué. « Le principal défi pour un musher en Alaska, c’est le manque de sommeil. Les bons coureurs vont aller dormir une première fois au bout de 250 à 300 milles, quand tu as deux jours ou deux jours et demi de fait. Il y a deux ans, je n’avais pas dormi deux jours avant la course. Tu ne peux pas être quatre jours sans dormir, surtout pas à mon âge », sourit-il.
Martin Massicotte souhaite aussi éviter l’épisode de 2020 alors que son attelage avait été déconcentré par un attroupement de bisons. « C’est une section que je vais m’organiser cette fois-ci pour traverser en fin d’étape alors que mes chiens seront plus fatigués. Il y a deux ans, je m’étais arrêté quatre heures juste avant de passer près du troupeau et ils étaient trop reposés, trop allumés », termine-t-il.