Guillaume Gervais, un exemple de détermination

-PARA-KARATÉ. Aux prises avec le syndrome de ­Gilles de la ­Tourette et un trouble du spectre de l’autisme, rien n’arrête ­Guillaume ­Gervais, que ce soit sur le dojo ou sur les bancs d’école. Le natif de ­Saint-Maurice est guidé par ses passions.

Guillaume pratique la ­para-karaté depuis 2014, lui qui vient de remporter deux médailles d’or à l’Open international de ­Montréal.

«  C’est mon oncle ­Claude ­Préfontaine qui m’avait fait découvrir le karaté et j’ai tout de suite aimé ça. J’étais déjà quelqu’un de sportif et là, ça m’a amené de la discipline et de la concentration. J’étais déjà bon à ces deux ­niveaux-là parce que je jouais aux échecs  », ­confie-t-il d’entrée de jeu. «  ­Ma passion a toujours grandi. Ce que j’aime le plus, ce sont les gestes de tacles. Le karaté me permet vraiment de vivre le moment présent et de catalyser toute mon énergie.  »

«  J’ai remporté mes médailles dans un concours par vidéo, en direct. On était sur le dojo et on avait des gestes à respecter. Ça s’est très bien passé ! C’est certain qu’avec la pandémie, on a dû mettre une pause sur les combats. Ça aussi j’adore parce qu’il faut beaucoup de force et ça demande beaucoup d’intensité. Il faut beaucoup de discipline en combat et il faut se concentrer sur la technique, ce qui est le plus difficile selon moi. En ce moment, j’essaie de corriger mes lacunes au niveau des points techniques. Parfois, on peut faire face à des activités qui paraissent faciles, mais c’est là qu’il faut rester concentré pour bien s’exécuter.  »

Le ­Trifluvien d’adoption est d’autant plus fier de ses résultats puisqu’il revenait d’une hospitalisation. «  J’avais été hospitalisé en 2014 lorsque j’ai été diagnostiqué et je venais d’être hospitalisé à nouveau à l’automne, alors ça me rend encore plus fier d’être revenu avec deux médailles  », ­témoigne-t-il.

Un athlète qui impressionne

Les prochaines semaines ne seront pas de tout repos pour l’athlète de 33 ans. «  ­Je vais surtout pratiquer pour aller chercher mon 3e dan en karaté. Je veux améliorer mes katas et avoir plus de rigueur dans mes mouvements. Ça va bien aller  », ajoute celui qui pratique également le ­ping-pong et la balle donnée. «  C’est certain que je veux continuer mon sport le plus longtemps possible. Je suis très motivé et je le sais que ça me fait du bien. Je le sais que le karaté, c’est bon pour moi.  »

La motivation de ­Guillaume n’est pas seulement envers son sport, mais également sur les bancs d’école. Actuellement, il en est à terminer sa maîtrise en ­Physique et n’entend pas s’arrêter là.

«  J’ai terminé ma maîtrise et il ne me reste que mon mémoire à rédiger. Ensuite, je veux compléter un baccalauréat en ­Informatique. Pour moi, les études sont aussi importantes que mon sport  », ­lance-t-il.

Pour son entraîneur depuis ses tous débuts, ­André ­Pronovost, son athlète est très impressionnant, tant au dojo qu’en classe.

«  ­Guillaume est une personne assidue et très bien organisé, ­confie-t-il. Il est toujours à l’heure et il est très professionnel. S’il ne peut pas se présenter au dojo, il t’avertit à l’avance, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Et que dire de ses études ? ­Nous avons une compétition internationale en juin et il m’a dit : ­André, je ne pourrai pas y aller. J’étais très surpris et il m’a répondu : ­Je dois étudier et me concentrer sur mon école. Avoir des élèves comme ­Guillaume, c’est inspirant, et c’est charmant.  »