Courte piste: Dandjinou, Dubois et le relais féminin en or à l’aréna Maurice-Richard

MONTRÉAL — Même s’il refuse de le reconnaître, le Québécois William Dandjinou s’impose peu à peu comme l’homme à battre sur le Circuit mondial de patinage de vitesse courte piste, peu importe la distance.

Dandjinou a remporté le 1500 mètres pour une deuxième semaine d’affilée, samedi à l’aréna Maurice-Richard, avant de monter sur la deuxième marche du podium au 500 m, derrière son coéquipier Steven Dubois.

Le «Canadien volant» a contribué à une autre excellente journée du Canada, qui s’est conclue avec la médaille d’or du relais féminin, composé de Kim Boutin, Florence Brunelle, Danaé Blais et Rikki Doak. L’unifolié a maintenant remporté 10 médailles depuis le début de la saison, dont six d’or.

Pour Dandjinou, il s’agit d’une cinquième victoire au 1500 m sur le circuit, auparavant nommé Coupe du monde. Il compte trois triomphes et quatre médailles en cinq épreuves individuelles cette saison.

«J’ai un travail à faire et j’essaie de le faire du mieux que je peux, a lancé Dandjinou. C’est sûr que ça aide beaucoup pour la confiance, autant mes résultats personnels que ceux de l’équipe.»

Dandjinou a amorcé la fin de semaine de compétition bien installé en première place du classement provisoire du globe de cristal individuel. Avec ses deux médailles supplémentaires, le patineur de 23 ans a considérablement accru son avance devant l’Italien Pietro Sighel, avec 400 points contre 296.

Mais Dandjinou n’est pas dupe: il sait qu’il suffit d’un faux pas pour que la course au globe prenne un tout autre tournant.

«Même avec une avance importante, ça peut se rattraper rapidement, a-t-il fait valoir. Il suffit que quelqu’un fasse une distance de plus que moi et ait de bons résultats dans cette distance. Rien n’est joué pour le globe, donc on va faire beaucoup d’efforts pour rester là.»

Il n’y a plus que l’épreuve du 1000 mètres qui manque à Dandjinou cette saison sur le Circuit mondial. Champion du monde en titre de la distance, il compte bien remédier à la situation dès dimanche.

Dubois, pour sa part, a enfilé une quatrième médaille d’or en carrière au 500 m sur le circuit, tandis que Dandjinou a gagné sa deuxième breloque, toutes couleurs confondues, après celle d’or la semaine dernière. Les deux hommes avaient alors également réussi un doublé, mais dans l’ordre inverse.

Partant du premier couloir en finale du 500 m, Dubois a rapidement pris les devants. Aidé par un coussin que lui a procuré Dandjinou, il n’a jamais été inquiété jusqu’au fil d’arrivée.

«Ç’a été planifié et bien exécuté, s’est félicité Dubois. [Premier et deuxième] devant notre foule, ça ne sert à rien de faire des folies. C’est sûr qu’on va essayer de s’aider le plus possible, parce que si on arrive dans une course comme ça aux Jeux olympiques, tu ne veux pas faire n’importe quoi et te nuire.»

Rapidement deuxième, Dandjinou a jeté plusieurs regards derrière lui au cours de la course, cherchant à protéger le doublé canadien plutôt qu’à se battre pour la victoire.

«Je pense que c’est la médaille d’argent la plus dorée que j’ai jamais eue, s’est-il exclamé. Connaissant les capacités de Steven, je savais que la course était pas mal gagnée d’avance. Donc en deuxième place, j’ai défendu, j’ai gardé ma position et on a fait un doublé.»

Gagnant de la médaille de bronze au 1500 m la semaine dernière, Dubois a cette fois été impliqué dans un accrochage en demi-finale, un incident pour lequel les officiels n’ont pas eu recours à la révision vidéo. Il a terminé au septième rang.

«Je m’attendais à voir un petit point jaune [indiquant une révision à venir], a reconnu Dubois. Il m’a tiré vers l’arrière et j’ai perdu une seconde. Ce sont des choses qui arrivent.

«Ce n’est pas la fin du monde. Ça m’a donné des jambes pour le 500 m», a-t-il relativisé.

Le relais féminin a traversé le fil d’arrivée en première position pour une deuxième semaine de suite. Le quatuor avait toutefois écopé d’une pénalité qui l’a relégué en quatrième position lors de la dernière fin de semaine.

Les représentantes de l’unifolié ont chuté en demi-finale, mais une pénalité aux Polonaises leur a permis de se qualifier pour la finale. Lors de celle-ci, un excellent départ et un relais spectaculaire avec deux dépassements de Brunelle, entre autres, ont permis à l’équipe de l’emporter.

«C’est peut-être un gros relais pour moi, mais un gros relais pour tout le monde!» s’est exclamée Brunelle au terme de la course, un large sourire au visage.

«Un relais, c’est un truc d’équipe. Après la pénalité qui nous a permis d’avancer à la finale A, je pense que tout le monde était super content d’avoir l’opportunité, parce qu’on sait qu’on mérite notre place. On veut l’or et on a l’équipe pour le faire. On n’a peur de rien.»

Au 1000 m féminin, Danaé Blais et Florence Brunelle ont respectivement terminé aux deuxième et troisième rangs de la finale de consolation. La Sud-Coréenne Choi Minjeong a enfilé la médaille d’or quelques instants plus tard.

Le Canada tente de défendre sa première place provisoire au classement du nouveau globe de cristal par équipes dont il s’est emparé avec une récolte de six médailles, la semaine dernière à Montréal.

Après les courses de samedi, l’unifolié a engrangé 2152 points au total. Son avance est passée de 110 points à 334 points devant la Corée du Sud.

«On sait qu’on est la meilleure équipe, a statué Brunelle. Le globe de cristal par équipe, c’est clairement notre objectif, on n’a pas peur de le dire haut et fort. Amenez-nous le plus de médailles possible, le plus de points possible, on veut finir en haut.»

Dimanche, les finales du 1000 m masculin, des 500 et 1500 m féminins, puis des relais masculin et mixte auront lieu.

La prochaine étape du Circuit mondial aura lieu les 6, 7 et 8 décembre à Pékin, en Chine.