Une logistique complexe le jour de l’élection

ÉLECTIONS. La plupart des citoyens se déplaceront le 3 octobre prochain dans leur bureau de vote respectif afin d’élire leur prochain député et ainsi, le parti qui formera le prochain gouvernement pour les quatre prochaines années. Ce simple geste peut prendre quelques minutes. Toutefois, une large logistique se prépare depuis de nombreuses semaines dans le deuxième plus grand comté de la province pour permettre à tous les citoyens de réaliser leur devoir.

Le ­Montcarmelois ­Guy-Luc ­Beaupré est le directeur du scrutin des élections pour le comté de ­Laviolette-Saint-Maurice pour une deuxième élection consécutive. En 2018, il était le directeur adjoint et il a pris la relève à la suite de la démission du directeur qui était en place. «  ­En 2018, le bateau vacillait, alors j’ai pris un bateau qui prenait l’eau. Ç’a été très difficile avec beaucoup d’embûches. Beaucoup d’employés démissionnaient et c’est la raison pour laquelle le directeur du scrutin a quitté. J’ai dû rebâtir l’équipe. Le toit du bureau du secteur de ­Parent s’est effondré le jour de l’élection.  »

Cette fois, M. Beaupré est bien en place depuis plusieurs semaines avec une équipe solide. «  J’ai une équipe de rêve avec moi. La préparation des élections est un gros travail d’équipe et j’ai choisi les gens pour bien m’entourer. Il faut une confiance dans ton équipe et chacun avec ses responsabilités. Mon réseau de contacts a fait que j’ai pu m’appuyer sur des gens solides en qui j’ai confiance.  »

Le 3 octobre, pas moins de 600 personnes seront sur le terrain dans le comté pour assurer le bon fonctionnement du scrutin. «  ­On doit former toutes ces personnes en l’espace de 4 ou 5 semaines. Une majorité des employés sont des retraités avec de l’expérience, mais comme partout ailleurs il faut penser à la relève en formant des gens plus jeunes.  »

­Laviolette-Saint-Maurice offre toutes les gammes de moyens de voter sauf un : le vote en milieu carcéral. La circonscription est notamment l’une des rares à offrir le vote en région éloignée. Entre le 23 et le 28 septembre, des équipes de vote et de révision de la liste électorale sont allées à la rencontre des électrices et des électeurs qui se trouvent dans quatre municipalités et deux communautés autochtones. Elles sont amenées à se déplacer, parfois même en hydravion, à ­Lac-Édouard, ­Obedjiwan, ­Wemotaci, ­Trois-Rives et ­Saint-Roch-­de-Mékinac. Des équipes de vote retourneront également sur place le 3 octobre, jour des élections.

«  ­Ce qui rend ­Laviolette-Saint-Maurice distincte comparativement aux autres circonscriptions, c’est qu’on est un milieu urbain, un milieu rural et un milieu éloigné. On a tous les types de votes, le seul qu’on n’a pas c’est le vote du détenu parce qu’on n’a pas de centre de détention. On a du vote par correspondance pour les milieux éloignés ce qui comprend toute une logistique. On prend des moyens importants pour faire voter ces communautés éloignées qui bénéficient du même service qu’un électeur dans le bas de la ville à ­Shawinigan. La date limite pour demander le matériel était le 19 septembre.  »

Outre ­Laviolette-Saint-Maurice, ­Ungava et ­Duplessis sur la ­Côte-Nord sont les comtés avec le plus de votes itinérants en milieu éloigné.

Il existe d’ailleurs une dérogation pour ramener l’urne le lendemain plutôt que le soir même. «  ­Compte tenu de la particularité du territoire, on a des mesures particulières. L’employé va coucher avec l’urne dans un hôtel de brousse et il reviendra avec l’urne le lendemain parce que c’est impossible de voler en avion le soir. Les résultats nous parviennent le soir même puisque l’employé a un téléphone satellite. C’est fort différent d’un comté comme ­Hochelaga-Maisonneuve où le trajet peut se faire en vélo  », lance M. Beaupré.

Le directeur du scrutin a pris une pause de son emploi aux communications de ­Notre-Dame-­du-Mont-Carmel pour réaliser son travail de directeur.

Pour tout savoir sur la journée de l’élection le 3 octobre : https://www.electionsquebec.qc.ca/