Le ministre Mendicino veut renforcer la supervision externe de la GRC

OTTAWA — Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, veut renforcer le rôle du Conseil consultatif de gestion de la GRC.

M. Mendicino a exprimé le vœu de donner à l’organisme «l’indépendance et l’autonomie nécessaires», sans doute par des modifications à la loi. L’objectif est d’assurer une supervision adéquate de la GRC.

Il a aussi souligné le besoin d’une meilleure communication entre le conseil et son cabinet afin d’aider à établir une plus grande confiance entre les Canadiens et la GRC.

Cette mesure permettrait de répondre aux nombreuses voix qui réclament une meilleure supervision externe de la police nationale.

Au cours de la dernière campagne électorale, les libéraux s’étaient engagés à «élargir les pouvoirs du Conseil consultatif de gestion afin qu’il exerce une surveillance complète sur la GRC, à l’image des autres services de police canadiens».

Cet engagement figure dans la lettre de mandat du ministre Mendicino. Celui-ci a récemment ordonné à la commissaire de la GRC Brenda Lucki de s’assurer de donner un appui total au conseil.

Présidé par Douglas Moen, le conseil compte huit membres. Son mandat lui prescrit de fournir à la commissaire «une expertise externe et des conseils sur la transformation, les ressources humaines, les pratiques de gestion moderne, la technologie de l’information et autres domaines spécialisés».

Ce conseil a été créé en 2019. Aux yeux du gouvernement, son objectif était de favoriser la modernisation de la GRC.

M. Mendicino dit qu’il veut établir une ligne de communication nette et transparente entre le conseil et lui. Il souhaite recevoir des rapports qui pourront servir «à faire avancer le débat public» sur les forces policières.

Le ministre veut aussi que le conseil formule des recommandations sur la diversification de la GRC, la formation, la discipline et la réconciliation avec les peuples autochtones.

Il compte sur le conseil pour renforcer le Centre indépendant de résolution du harcèlement mis en place pour améliorer le traitement des cas de harcèlement et de violence en milieu de travail. Il n’est pas subordonné à la hiérarchie et doit être exempt de préjugés et de conflits d’intérêts.

«Toutes les options sont sur la table sur la possibilité ou non d’imposer ces changements par la voie législatives», dit M. Mendicino.

Peu de temps après l’entrevue accordée par le ministre à La Presse Canadienne, une controverse politique a vu le jour concernant une possible ingérence du cabinet du premier ministre dans l’enquête sur la tuerie survenue en Nouvelle-Écosse en avril 2020. La commissaire Lucki aurait promis au cabinet de Justin Trudeau de révéler des renseignements précis sur les armes employés par le tueur.

Une commission d’enquête examine d’ailleurs le rôle de la GRC au cours du déroulement de la tragédie.

«Je me concentre sur une chose: m’assurer que nous protégerons la santé et la sûreté des Canadiens», lance M. Mendicino.