La Fédération québécoise des municipalités fait ses demandes aux partis politiques

MONTRÉAL — À l’aube du déclenchement des élections provinciales au Québec, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) présente ses demandes concernant les principaux enjeux dans les régions de la province. Elle espère que le prochain gouvernement prendra en considération ses besoins importants pour leur développement.  

La FQM a fait part de neuf demandes – issues d’une consultation à laquelle plus de 1000 personnes ont participé – aux différents partis politiques dans l’espoir que certains points se retrouvent sur leur plateforme électorale. 

«C’est la demande de leurs citoyens, de leurs (électeurs) de l’ensemble du Québec, indique le président de la FQM, Jacques Demers. Ce n’est pas une liste d’épicerie avec des montants exigeants très élevés (…) c’est pour cela que je pense que chacun des partis devrait être capable d’en prendre de grands bouts.»

«Maintenant qu’on a de la fibre partout, il faut compléter le cellulaire», dit-il. Le président soutient «qu’il n’y a pas une région» qui ne possède pas une zone où le réseau cellulaire rentre difficilement. 

Il estime qu’avoir un réseau cellulaire fiable et étendue est important pour la sécurité de la population. «On n’a plus de pagette, nos pompiers, nos ambulanciers ont besoin d’avoir des cellulaires qui fonctionnent», fait valoir M. Demers. Il ajoute que les gens ont aussi besoin de pouvoir communiqué lorsqu’ils ont une panne automobile ou un accident sur une route. 

L’une des neuf demandes de la FQM touche l’habitation. Selon un document de la fédération, «les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais réalisé leurs promesses en matière de logements sociaux, communautaires et abordables.» 

Jacques Demers, qui est également maire de Sainte-Catherine-de-Hatley, dénonce qu’on parle toujours de logements abordables, mais que ce terme n’est pas défini. «Le marché a pris en feu dans les régions dans les dernières années», affirme-t-il, ajoutant qu’il est très difficile, en particulier pour les jeunes, d’acquérir une maison ou un logement.

Il soutient aussi que les régions risquent de perdre des entreprises, car des personnes qui seraient prêtes à venir travailler n’ont pas de logement. «C’est un dossier d’urgence», souligne le président. 

Selon la FQM, «le gouvernement doit prévoir un soutien financier important pour permettre la construction de logements abordables dans les régions du Québec en tenant compte des coûts de construction observables localement». De plus, les MRC doivent avoir les moyens législatifs et financiers pour planifier les besoins en matière d’habitation. 

Par ailleurs, bien que la pénurie de main-d’œuvre touche l’ensemble du Québec, M. Demers croit que dans les régions le risque de perdre complètement de nombreuses entreprises enracinées dans la communauté est plus accru. 

Il demande de favoriser l’immigration en région, notamment en assouplissant les règles d’immigration, par exemple en matière de qualification des travailleurs internationaux et en accueillant davantage d’étudiants étrangers. 

Décentraliser l’État

La FQM dénonce le fait que l’administration publique au Québec soit concentrée surtout dans la Capitale-Nationale et la métropole. Elle souhaite voir des dirigeants qui ont des postes décisionnels être établis dans les régions. 

M. Demers pense que plusieurs ministères comme celui de l’Agriculture, des Forêts, des Ressources naturelles devraient être plus près des régions.  «Ça nous prend des gens qui sont sur le terrain, et que ça ne soit pas juste des gens dans des bureaux qui sont situés à des centaines de kilomètres. Ça nous prend des gens qui vivent dans nos collectivités et qui ramènent au niveau des décideurs nos problématiques parce qu’ils les connaissent, parce qu’ils sont sur le terrain», explique-t-il. 

La centralisation de l’État amène aussi un problème par rapport au service de proximité. M. Demers affirme que bien souvent, on ferme de plus petits services, par exemple, par manque d’employés, pour combler des besoins dans d’autres régions. Le président croit qu’il faudrait adopter un principe qui favorise un minimum de services.  

La FQM demande qu’un chantier soit lancé pour la pérennité des services et commerces de proximité entre autres en mettant sur pieds des fonds locaux d’investissement ainsi qu’un programme de soutien pour assurer l’existence des commerces de proximité de base dans les villages.  

Par ailleurs, bien que les municipalités souhaitent mettre la main à la pâte dans la lutte contre les changements climatiques, elles manquent d’outils à leurs dispositions. 

M. Demers croit qu’il faut miser sur les transports collectifs, ce qui comprend le transport offert pour se rendre d’une région à l’autre. Il demande aussi un programme de financement des infrastructures vertes. 

La FQM a transmis l’ensemble de ses demandes aux différents chefs des partis politiques. Ces derniers auront l’occasion de faire part de leurs intentions le 22 septembre dans le cadre du Congrès de la FQM où quelque 2000 personnes issues du monde municipal participeront.