G7: Le Canada veut empêcher le grain ukrainien de pourrir dans les ports

KRÜN, Allemagne — Le Canada s’est engagé à verser 50 millions $ pour empêcher les grains ukrainiens de pourrir dans les ports bloqués par la Russie.

L’argent sera versé dans un fonds du G7 «pour aider les fermiers ukrainiens à relancer leur production, à nourrir les gens et à exporter leurs récoltes, et pour aider l’Ukraine à stocker davantage de céréale», a indiqué le premier ministre Justin Trudeau.

«Le Canada a une précieuse expérience en stockage de céréales. Le savoir et l’expérience de nos agriculteurs seront très utiles. On va continuer de travailler avec des partenaires pour venir en aide à l’Ukraine et atténuer la crise mondiale de la sécurité alimentaire», a-t-il écrit sur Twitter.

M. Trudeau veut aussi travailler de concert avec les autres membres du G7 pour adopter des mesures visant à freiner la famine provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Les répercussions de l’actuelle offensive russe ont dominé les discussions au cours de la première journée du sommet du G7 en Allemagne.

Ces enjeux étaient au premier rang des priorités du Canada à la réunion du Commonwealth et devraient figurer au programme du prochain sommet de l’OTAN à Madrid, en Espagne, qui s’ouvrira mercredi.

Une pénurie mondiale de grain menace de plonger de grandes parties de l’Afrique dans la famine. M. Trudeau et ses homologues du G7 ont reproché aux Russes d’avoir pris comme cibles les silos de grain ukrainiens et d’avoir bloqué les principaux ports du pays.

Au cours de leur première réunion, les dirigeants ont tourné leur attention vers l’économie mondiale affectée par le conflit qui a fait grimper les prix de produits essentiels partout dans le monde.

Le Canada a promis d’envoyer de l’équipement pour aider l’Ukraine à entreposer sa récolte de grains et l’aider à la mettre sur le marché.

Cette aide comprendra l’envoi de silos mobiles, a indiqué la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, lors d’une entrevue qu’elle accordait au Canada.

La semaine dernière, le port de Mykolaïv, où sont situées les installations d’entreposage d’huile végétale de la société canado-néerlandaise Viterra, a été la cible des missiles russes.

«Cette huile végétale est pour consommation humaine, a indiqué un porte-parole de Viterra, Jeff Cockwill. Heureusement, personne n’est mort, mais un de nos employés a souffert de brûlures mineures et a dû être soigné.»

Le Canada espère augmenter de 44 % sa production de blé comparativement à l’an dernier, a déclaré Mme Bibeau. Cette hausse permettra d’améliorer l’approvisionnement pour les pays au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique qui dépendent du grain ukrainien.

Elle a ajouté que les producteurs de grain canadien et le gouvernement fédéral «faisaient tout ce qu’ils pouvaient» pour assurer un approvisionnement aux nations faisant face à une éventuelle famine.

M. Trudeau est arrivé en Allemagne dimanche après avoir passé quatre jours à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Kigali, au Rwanda. Il a été accueilli à l’aéroport de Munich par un groupe d’accueil musical allemand et l’ancien chef libéral et ambassadeur du Canada en Allemagne, Stephan Dion.

M. Trudeau est ensuite monté à bord d’un hélicoptère qui l’a conduit à l’hôtel de luxe Schloss Elmau, situé au pied des montagnes dans les Alpes bavaroises, pour rencontrer ses homologues du G7.

Il a eu sa première rencontre avec le premier ministre britannique Boris Johnson qui s’est félicité de l’unité démontrée par le G7 devant l’agression russe.

Le G7 et d’autres pays se sont unis pour imposer des sanctions à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en février dernier. Ils ont collectivement dépensé des milliards de dollars pour envoyer de l’aide et des armes à l’Ukraine pour se défendre.

Le président russe Vladimir Poutine a riposté en réduisant l’accès à son approvisionnement en gaz naturel à certains pays européens, dont l’Allemagne, la plus grande économie d’Europe. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait aussi s’adresser aux dirigeants au cours du sommet de trois jours.