Éliminer le déficit anticipé de 1,5 G$ en santé, c’est «non négociable», dit Dubé

QUÉBEC — Éliminer 1,5 milliard $ de dépenses pour retrouver l’équilibre budgétaire dans le réseau de la santé cette année, c’est «non négociable».

C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Santé, Christian Dubé, en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, jeudi.

Il est revenu sur sa déclaration faite à «La Presse», comme quoi il allait être «beaucoup plus conciliant» avec les établissements de santé qui dépassent leur budget en raison d’une augmentation de la demande pour des soins.

En revanche, il sera moins flexible avec les établissements qui ont un problème de gestion administrative, a-t-il laissé entendre au quotidien.

«Non, non, ce que j’ai dit, c’est qu’il faut trouver tous les moyens nécessaires pour respecter l’engagement qu’on a pris», a-t-il corrigé en mêlée de presse.

«On comprend que c’est difficile avec l’augmentation de la demande, (…) mais on va respecter nos budgets. C’est non négociable, et c’est ça depuis le début», a-t-il ajouté.

Jeudi, les partis d’opposition ont dit craindre les impacts du grand ménage qui sera effectué dans les dépenses des établissements.

«Le bilan en santé à la Coalition avenir Québec, c’est un désastre. Et qu’est-ce qu'(elle) annonce? Des coupures», s’est indigné le député libéral André Fortin à la période des questions.

Il a déploré notamment la réduction des heures de travail en CHSLD et la suspension des affichages de postes d’infirmières.

«Comment couper des postes pour des infirmières, ça va l’aider à faire du rattrapage au niveau des chirurgies?» a-t-il demandé.

Vincent Marissal, de Québec solidaire, a signalé l’abolition de «330 postes dans Chaudière-Appalaches, 565 postes au CISSS de Laval et 500 au CISSS Montérégie-Est».

«Les postes qui ont été mis de côté (…) étaient vacants. On n’a pas mis du personnel à pied», a soutenu M. Dubé lors de leur échange au Salon rouge.

Les critiques sont aussi venues des syndicats.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a déploré, jeudi, un gel d’embauche dans l’équipe volante publique, qui vient en aide aux régions en grave pénurie de personnel de santé.

Elle a accusé le gouvernement Legault de «mettre à risque» des régions comme la Côte-Nord, l’Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue.

«Des infirmières (…) découvrent que les postes affichés pour se joindre aux équipes volantes publiques ont disparu du site Web du gouvernement», a dénoncé par communiqué le président de la FSSS-CSN, Réjean Leclerc.

«En stoppant net l’essor des équipes volantes publiques, la CAQ abandonne sans préavis la population des régions en difficulté à son triste sort», a-t-il poursuivi.

Selon lui, cette décision du gouvernement est «totalement improvisée et déconnectée de la réalité du terrain».

«On nage en pleine improvisation», a renchéri Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine-CSN.

«De nombreuses volontaires attendent pour faire leur part. La CAQ leur dit quoi? Qu’elles doivent cesser de cultiver le souhait de venir en aide aux gens des régions?» a-t-elle pesté.

Le ministre Dubé a immédiatement réfuté cette information sur la plateforme X.

«Soyons très clairs: les équipes volantes sont là pour rester. Il n’y a pas de gel d’embauche pour les équipes volantes», a-t-il déclaré, sans toutefois fournir d’explications.