Bernard «Rambo» Gauthier mis à la porte par son syndicat

MONTRÉAL — Le syndicaliste québécois Bernard «Rambo» Gauthier a été congédié de son poste de représentant syndical sur la Côte-Nord.

L’Union des opérateurs de machinerie lourde, local 791, a annoncé avoir mis fin à son emploi mercredi. Le principal intéressé a été informé le jour même, en matinée.

«On a longtemps été très tolérant, mais c’est avec déception qu’on doit vous annoncer la fin d’emploi de Bernard Gauthier avec l’Union des opérateurs», a déclaré le directeur général du local 791, Marc Leclerc, en conférence de presse, mercredi après-midi, à Montréal.

Dans un communiqué, le syndicat affilié à la FTQ-Construction évoque que les principales raisons derrière cette décision «sont liées à une accumulation d’actes d’insubordination, du non-respect envers ses collègues, du non-respect de l’organisation ainsi que des incitations aux menaces et mobilisations illégales à des fins personnelles».

Le local 791 énumère aussi une série d’exemples de ce qui est reproché à M. Gauthier: «des commentaires haineux envers des membres de l’organisation», «refus de collaborer avec des engagements d’équipe», «mesures disciplinaires ignorées» et «raccrochage abrupt du téléphone en pleine conversation», notamment.

«C’est le temps pour le local 791 d’imposer un climat de respect et de collaboration pour continuer d’assurer un service d’excellence et surtout cesser de gérer les crises, les insultes, les propos déplacés, les vidéos personnelles, tout ça sur les heures de travail payées évidemment par les cotisations des membres», a commenté M. Leclerc.

M. Gauthier avait été suspendu sans solde, «mais sans grand succès», mentionne le syndicat. Il a aussi été rencontré à plusieurs reprises et «dans les dernières semaines, il y a eu des discussions assez chaudes», a relaté M. Leclerc.

L’automne dernier, la FTQ-Construction avait confirmé avoir retiré à M. Gauthier sa carte de représentant syndical.

Le local 791 mentionne que les relations entre le syndicaliste controversé et la direction, ses collègues de travail, ainsi que les officiers bénévoles du syndicat, «se sont malheureusement détériorées dans la dernière année et plus particulièrement dans les derniers mois».

Le fait d’avoir ignoré dernièrement une mesure disciplinaire a représenté «une goutte assez importante» à l’égard du comportement de M. Gauthier, a affirmé le directeur général du local 791.

Celui-ci tient d’ailleurs à souligner que le congédiement est une «décision d’équipe» prise par l’ensemble des travailleurs occupant un poste au local 791 et assumée par la direction du syndicat.

«C’est salaud»

M. Gauthier occupait son emploi de représentant syndical au sein du local 791 depuis une vingtaine d’années.

Il n’a pas mis de temps à réagir à la décision de son congédiement. Il a diffusé une vidéo sur Facebook, quelques heures avant la conférence de presse du local 791.

«C’est décevant. (…) J’étais censé être appuyé par mon (syndicat) local. Puis, ça veut dire qu’ils sont d’accord avec ce qui se passe en haut. Je suis sur le choc un peu. On va se virer de bord. On va poser des questions», a-t-il dit.

«C’est salaud en estie, je ne vous le cacherais pas. Avoir donné tant de temps, d’énergie pour le mouvement syndical. (…) Moi, j’ai juste dénoncé. Tout ce que j’ai dit était vrai», a ajouté M. Gauthier.

Le Local 791 compte environ 8000 membres qui oeuvrent dans tous les métiers d’opérateurs de machinerie lourde au Québec, tels que les opérateurs de pelles mécaniques, les opérateurs d’équipements lourds, conducteurs de camions et mécaniciens de machinerie lourde.