Baylis se lance officiellement dans la course à la chefferie du Parti libéral fédéral

OTTAWA — Frank Baylis a officiellement lancé sa campagne pour succéder à Justin Trudeau à la tête du Parti libéral du Canada lors d’un événement à Montréal jeudi soir.

À cette occasion, il a annoncé qu’il avait un «programme de prospérité». M. Baylis a déclaré que ses priorités étaient de s’attaquer au coût de la vie en investissant dans les entreprises et les universités canadiennes et en mettant de l’ordre dans les finances du gouvernement, d’améliorer le système de santé en tirant parti des infirmières praticiennes et de moderniser le gouvernement en retirant «le pouvoir du premier ministre» et en le rendant aux députés et aux citoyens.

M. Baylis a également déclaré que la façon dont la taxe sur le carbone est actuellement mise en place ne fonctionne pas et nuit aux mauvaises personnes. Il a déclaré qu’il corrigerait la taxe sur le carbone et s’orienterait vers un air plus propre, sans toutefois préciser comment.

Parlant des tarifs douaniers potentiels des États-Unis, le candidat a déclaré que «nous devons répondre au feu par le feu» et utiliser des tarifs dollar pour dollar. Il a déclaré que son expérience d’homme d’affaires lui permettrait de négocier avec Donald Trump.

«Vous êtes frappé, vous répondez. Vous êtes frappé deux fois, vous répondez deux fois. Il impose un tarif d’un dollar, très bien, nous imposons un tarif d’un dollar», a martelé M. Baylis. «Il comprendra qu’il ne nous bouscule pas.»

Gould baisserait la TPS pendant un an

Plus tôt jeudi, la candidate à la direction du Parti libéral Karina Gould a annoncé que si elle est élue, elle réduirait pendant un an le taux de la TPS d’un point de pourcentage, à 4 %, afin d’offrir aux Canadiens en difficulté un certain allègement fiscal.

Mme Gould a participé jeudi à un événement de campagne dans une librairie indépendante d’Ottawa. La députée de Burlington, en Ontario, a également promis de faire passer de 15 % à 17 % le taux d’imposition sur le revenu des sociétés pour les entreprises qui dégagent plus de 500 millions $ de profits annuellement.

«En ce qui concerne les produits d’épicerie, par exemple, les grandes entreprises qui détiennent une part de marché trop importante augmentent le prix des produits d’épicerie, ce qui entraîne une inflation des prix et rend tout simplement plus difficile pour les Canadiens d’obtenir les produits de base dont ils ont besoin», a soutenu Mme Gould. «Je pense qu’il est temps que ces sociétés très riches paient leur juste part.»

Retrait de Battiste

Le député de Sydney—Victoria, Jaime Battiste, a annoncé jeudi après-midi son retrait de la course à la succession de Justin Trudeau pour donner son appui à l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

Il a confirmé jeudi sa décision en publiant un communiqué sur les réseaux sociaux.

«Après mûre réflexion et de nombreuses discussions, je pense que la meilleure façon de défendre et de faire avancer les priorités que j’ai exposées plus tôt cette semaine (…) est de soutenir Mark Carney dans sa candidature», a-t-il écrit dans une déclaration publiée sur X. «En soutenant Mark, mon combat n’est pas terminé, il ne fait que commencer!»

M. Battiste était le seul candidat autochtone dans la course, comme il l’a souligné dans sa déclaration: «Cette campagne est entrée dans l’histoire du Canada en présentant le premier candidat autochtone à la direction du Parti libéral du Canada. Je suis fier d’avoir pu ouvrir la voie pour les générations futures pour qu’elles poursuivent sur cette lancée.»

Il ne reste plus que cinq candidats: outre M. Carney, on retrouve l’ex-ministre des Finances Chrystia Freeland, les ex-députés Ruby Dhalla et Frank Baylis.

Un sondage Léger réalisé il y a moins d’une semaine a révélé que Mark Carney, qui concentre sa candidature à la direction du Parti libéral sur ses compétences économiques, obtient 34 % des appuis parmi les Canadiens, l’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland arrivant en deuxième position avec 14 %.

M. Carney, qui a accumulé de nombreux appuis de haut niveau au sein du Cabinet et du caucus, obtient 57 % des appuis parmi les électeurs libéraux, contre 17 % pour Mme Freeland.

Karina Gould obtient 4 % des voix auprès des Canadiens en général et des électeurs libéraux en particulier.

Leger a interrogé 1527 adultes canadiens et 336 électeurs libéraux du 24 au 26 janvier. Le sondage n’a pas de marge d’erreur car il s’agit d’un sondage en ligne.

Dans un communiqué de presse publié jeudi, le Parti libéral du Canada a déclaré que près de 400 000 libéraux enregistrés s’étaient inscrits pour voter lors de la prochaine course à la direction. Il a précisé que ce nombre était préliminaire, car le parti continue d’examiner les demandes et les campagnes à la direction pourront contester le statut de ceux qui sont inscrits pour voter.

Le communiqué de presse a indiqué que le parti avait connu «son meilleur mois de janvier» en matière de collecte de fonds auprès des citoyens et qu’au cours du dernier mois, plus de 100 Canadiens avaient proposé de devenir candidats libéraux aux prochaines élections.

Les candidats avaient jusqu’à jeudi pour verser au parti la première tranche de 50 000 $ afin de rester dans la course. Ils devront chacun verser progressivement au parti une somme totale de 350 000 $ d’ici le 17 février pour couvrir les frais d’inscription à la course.

Les libéraux choisiront leur prochain chef le 9 mars.