Oblats: les victimes de la Mauricie invitées à se manifester

JUSTICE. Une course contre la montre est enclenchée afin de retracer en Mauricie d’éventuelles victimes d’agressions sexuelles commises par des Oblats de Marie-Immaculée (O.M.I.)

Un recours collectif a été lancé contre la congrégation religieuse en mars 2018 mais dès l’automne dernier, les Oblats ont manifesté le désir de procéder à un règlement à l’amiable.

Présidée par un juge de la Cour supérieure, une conférence de règlement à l’amiable a donc été mise sur pied afin d’arriver à une entente entre les O.M.I. et Arsenault, Dufresne, Wee Avocats, la firme légale représentant les victimes.

La congrégation religieuse a œuvré dans l’enseignement au sein de différentes localités de la région, soit Champlain, Saint-Tite, Saint-Ubalde, Saint-Roch-de-Mékinac, Yamachiche et Trois-Rivières.

«La probabilité qu’il y ait eu des victimes en Mauricie est au moins aussi élevée que n’importe où ailleurs au Québec, estime Sébastien Richard, porte-parole des victimes. On le voit partout dans le monde où le catholicisme a été pratiqué. Il y a eu tellement d’agressions sexuelles qu’on ne peut pas sérieusement penser qu’à un endroit spécifique, ils se sont tous abstenus malheureusement.»

Actuellement, une centaine de victimes sont inscrites au recours collectif. Lorsqu’une entente aura été convenue, il sera trop tard pour sortir de l’ombre.

«Nous savons très bien que les Oblats veulent une entente rapide, car plus vite ils vont régler, moins ils vont payer», poursuit M. Richard, lui-même victime d’agression sexuelle dans son enfance par des membres de la Congrégation de la Sainte-Croix. En 2011, la justice avait condamné cet ordre religieux à verser 18 millions $ aux 206 victimes recensées dans le cadre d’un règlement à l’amiable.

Le recours collectif contre les O.M.I. a été lancé à l’intention des victimes de 1950 à aujourd’hui mais Sébastien Richard souligne qu’une personne prétendant avoir été agressée à une date antérieure pourra être inscrite.

Pour être reconnue comme une victime, la personne doit remplir un questionnaire exhaustif où l’agresseur doit être identifié; l’endroit où le crime a été commis; le nombre de reprises; quel impact cette agression a-t-elle eu plus tard; etc. «On doit malheureusement entrer dans les détails, explique Sébastien Richard.  Généralement, quand ces gens racontent leur histoire, c’est assez facile de voir si elles sont sérieuses ou pas.»

Advenant qu’un nombre significatif de personnes se manifeste, le cabinet d’avocats se dit disposé à venir en région tenir une assemblée publique d’information.

Les personnes qui auraient été agressées sont donc invitées à communiquer auprès de Me Alain Arsenault au 514 527-8903 ou par courriel à arsenault.lemieux@qc.aira.com