David Gélinas, le p’tit nouveau devenu entrepreneur social

SAINT-NARCISSE. Il n’a que deux bras et deux jambes et pourtant, David Gélinas réussit à être partout en même temps. Travailleur autonome et papa de trois enfants, il fait partie de plusieurs comités et offre même des conférences et ateliers.

Définitivement, il carbure aux projets. Designer de marque, il est dans le domaine depuis 20 ans. Il a travaillé pour différentes agences à Trois-Rivières, dont Egzakt et Acolyte, avant d’être entrepreneur.

C’est par amour qu’il a quitté Trois-Rivières, sa ville natale, pour s’établir à Saint-Narcisse. «J’ai rencontré Marie-Ève, une fille d’ici, et j’ai choisi de la suivre, raconte-t-il. Je suis tombé en amour avec la fille, mais aussi avec le coin de pays. Quand je suis arrivé, j’ai vu qu’il y avait un besoin sur le territoire. C’est à partir de ce constat que j’ai décidé de partir à mon compte, il y a cinq ans.»

Il a travaillé quelque temps depuis son sous-sol avant de s’installer dans l’ancienne école primaire de la municipalité. Sitôt arrivé, il a approché le maire en lui disant qu’il allait lui présenter un projet pour revitaliser l’endroit. De là est né l’ÉTAB, un espace de «coworking» en milieu rural.

En cinq ans, David Gélinas est passé du «p’tit nouveau» à une référence en marketing et image de marque. Il s’est fait connaître pour son travail, mais aussi pour ses nombreuses implications, notamment au sein de La Ruche, du Pôle d’économie sociale, du Gala Artisan des Chenaux et de la campagne d’achat local.

«J’essaie de mettre la MRC des Chenaux sur la carte pour qu’on se mobilise et qu’on sorte du lot, mentionne-t-il. C’est drôle parce qu’au début, je pensais avoir un ou deux clients du coin. Maintenant, les clients locaux représentent presque 90 % de mon chiffre d’affaires. La réception a été plus que bonne. Je ne m’attendais pas à ça.»

Il travaille, entre autres, avec la Microbrasserie À la Fût de Saint-Tite, avec PranaSens à Sainte-Geneviève-de-Batiscan et avec la microbrasserie Le Presbytère à Saint-Stanislas. «J’ai des clients de Trois-Rivières et de Montréal, mais ma fierté, c’est d’aider des entreprises d’ici à rayonner», admet-il.

Conférencier à ses heures

Plusieurs fois par année, David Gélinas se rend dans les écoles de la région pour parler de son métier. Il offre des conférences à l’Université du Québec à Trois-Rivières et des ateliers à l’école secondaire Le Tremplin.

«Même si je bégaie, je me suis toujours dit que rien n’allait m’arrêter, confie-t-il. Je me suis toujours dit de croire en moi et de foncer. Et c’est ce que je fais. Je me souviens d’une fois, à la fin d’un atelier au Tremplin, une jeune fille est venue me voir pour me dire que je lui avais donné du courage et que j’étais pour elle un exemple parce qu’elle bégaie, elle aussi.»

«Ça m’a beaucoup touché et ça m’a fait réaliser que je peux faire une différence, même si elle est toute petite, dans la vie de certains jeunes que je rencontre. Et ça, c’est génial. C’est la plus belle marque de reconnaissance que je peux recevoir», conclut-il.