Une œuvre d’art intergénérationnelle à Saint-Luc-de-Vincennes

Le vernissage d’une murale collective a eu lieu dimanche au Centre communautaire Georges-Sévigny à Saint-Luc-de-Vincennes en présence de plusieurs des artistes qui ont participé à la création de cette œuvre intergénérationnelle. Un court métrage tourné pendant leur travail rend compte des bienfaits de jumeler les enfants et les aînés.

L’artiste et médiatrice culturelle Ani Müller a accompagné les sept enfants et six aînés qui ont eu envie de se lancer dans ce projet de créer une œuvre collective. Six rencontres de création se sont déroulées en juillet et en août dernier.

L’historien René Beaudoin a prononcé une conférence sur l’histoire de Saint-Luc-de-Vincennes pour inspirer les artistes en herbe.

La démarche visait à tisser des liens entre les générations autour de l’histoire de la localité.

« On dit souvent que les adultes s’intéressent plus à l’histoire et que ça vient plus tard pour les enfants. Mais on a semé une graine avec René Beaudoin qui a fait une conférence accessible, avec des images », explique Mme Müller.

Six œuvres distinctes composent la murale et l’eau, en particulier, sert à les lier entre elles.

« Chaque duo avait sa planche. À la fin je les ai harmonisés et j’ai commencé à faire un petit coup de pinceau ici et là. Le bleu, le ciel, l’eau déborde pour faire le lien. La nature nous a inspiré. L’église est en plein milieu parce qu’elle est au cœur du village. »

Mme Müller a observé les échanges entre les aînés et les enfants pendant tout le processus créatif.

« Les personnes âgées, ça les a motivées, ça les stimulait à venir de savoir que l’enfant les attendait. Ce lien-là a fait du bien à tous. »

Lors du dévoilement de l’œuvre collective, des enfants ont décrit ce qu’ils avaient créé, comme Julia qui signe la peinture en haut à droite.

« Lise et moi on voulait créer quelque chose de paisible. On a décidé de faire un beau coucher de soleil avec une petite maison comme dans l’ancien temps. Pour l’arbre, on ne savait pas vraiment comment faire les feuilles, alors on a décidé de mettre des boutons pour utiliser notre créativité. Et on a mis un cheval à côté et un sapin avec le ruisseau. »

L’œuvre en bas à droite, est une composition des sœurs Eléonor et Sienna.

« On a fait des arbres avec des branches d’arbres qu’Yvette a cueillies. On a fait une maison avec un petit lac. On s’est inspirées d’une photo. On a des carottes, un chemin et des fleurs. »

« Ce sont des vraies fleurs qui ont été collées », spécifie Ani. On a collé les fleurs sur la toile. »

Une plaque accompagnant l’œuvre d’art répertorie les 13 artistes qui ont créé la murale qui sera d’abord installée à la salle du conseil de la MRC des Chenaux. Il ne serait pas surprenant de l’apercevoir à l’entrée du centre communautaire lors de certaines activités pour la montrer au plus grand nombre.

Court métrage

Un court métrage d’environ cinq minutes, réalisé par Vincent Bonin-Arena, nous montre les artistes en plein travail. On y voit aussi la médiatrice culturelle parler de la démarche artistique.

« Les personnes âgées ont une énorme capacité de création. Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on n’a plus d’imagination, au contraire, il y a une libération qui se fait. Ce qu’on voulait c’est de tisser des liens entre les aînés et les enfants de la MRC des Chenaux. Quand on travaille en création en dyade il peut se créer des beaux liens d’amitié. »

De son côté, l’historien René Beaudoin y décrit sa contribution pour favoriser l’émergence des idées.

« Ce qu’on peut apporter à un projet comme celui-là, c’est d’arriver à donner, à déclencher certaines inspirations. Tantôt je montrais une photographie d’une dame qui a une belle dentelle sur les épaules. Ça devient une texture qui peut servir d’inspiration pour faire une œuvre, la sinuosité de la rivière Champlain, par exemple. »

Une des participantes aînées, Lise, raconte pourquoi elle a eu envie de se joindre au projet.

« J’ai vu l’annonce dans l’Écho de Saint-Luc et ça m’intéressait. Je fais un peu de peinture, je suis loin d’être experte, mais l’expérience avec des enfants m’intéressait beaucoup. Julia, c’est une enfant très active, très joyeuse. Il y avait beaucoup de respect entre nous deux. C’était vraiment de l’échange. J’ai vu tellement de belles choses avec des gens qui n’ont jamais peint de leur vie. »

Le court métrage peut être vu sur la chaîne YouTube d’Ani Müller.

La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce à la démarche « Être mieux ensemble » du CIUSSS MCQ, de la députée de Champlain, Sonia LeBel, du comité des loisirs et la municipalité de Saint-Luc-de-Vincennes.