Mékinac: le conseil des maires longuement interrompu…et des sujets bannis

La préfète et les maires et mairesses de la MRC de Mékinac se sont retirés en ajournant la séance publique du conseil des maires pendant plus de 25 minutes mercredi soir après un incident survenu au début de la période de questions.

Stéphanie Marineau, une résidente de Notre-Dame-de-Montauban et propriétaire d’un commerce à Sainte-Thècle, a voulu appuyer ses propos en faisant parader plusieurs enfants peu après le début de son intervention.

« Je vous présente une petite partie des enfants qui vivront avec des éoliennes à proximité de chez eux, peut-être même à 600 mètres de chez eux. Ce sont des enfants qui font confiance aux adultes car nous avons la responsabilité collective de leur bien-être et leur santé. »

D’un côté, une partie de l’assistance applaudissait la présence des enfants, de l’autre, l’indignation se faisait sentir par des commentaires d’étonnement comme: « Instrumentaliser des enfants! », « C’est pas correct! ».

Des questionnements sur l’utilisation de l’image des enfants ont brièvement été débattues puisque les séances publiques du conseil des maires de la MRC de Mékinac sont depuis peu filmées et rendues disponibles sur le web le lendemain. Un règlement avait d’ailleurs été adopté en début de séance sans que les détails en soient dévoilés.

« C’est ajourné! », a annoncé la préfète Caroline Clément, en se levant, suivie des autres maires et mairesses vers la sortie adjacente de l’enceinte.

Le public présent dans la salle s’est d’abord demandé si la séance était levée ou si les élus reviendraient poursuivre la période de questions. Ce fut le cas après une suspension de plus de 25 minutes qui n’a pas été expliquée à la reprise de la séance.

Des sujets dorénavant bannis

Depuis quelques mois, le projet d’implantation d’éoliennes de TES Canada sur le territoire de la MRC occupe la majeure partie de la période des questions. Des citoyens interrogent les élus et livrent leurs états d’âme. En présidant sa première séance complète depuis son élection le mois dernier, la nouvelle préfète Caroline Clément a voulu établir de nouvelles règles.

« Avant qu’on débute cette période de questions, je veux mettre quelques détails au clair. Les questions, à partir de maintenant, ça va être sur le RCI (règlement de contrôle intérimaire) et sur les éoliennes et non pas concernant TES précisément. J’ai relu toutes les notes que j’ai prises des dernières séances. J’ai constaté qu’il y avait souvent une grande, grande, grande histoire qui accompagnait une toute petite question à la fin. Je veux juste qu’on essaie d’être concis. »

Mme Clément a poursuivi en énumérant les sujets qui ne pourraient maintenant plus être abordés au conseil des maires.

« On n’est pas là pour parler de la rentabilité du projet, on n’est pas là pour parler des propriétaires de l’entreprise, ni des pertes énergétiques, ni de la privatisation de l’électricité. Ça, je veux juste que ce soit bien clair entre nous et je crois qu’à partir de maintenant, le mot d’ordre ce serait ceci pour toutes les municipalités, si vous êtes d’accord avec moi: on va rester dans notre terrain de jeu. »

L’avenir nous dira si d’autres municipalités adopteront la même ligne de conduite aux séances publiques de leur conseil, mais on peut présumer que ce sera le cas à Grandes-Piles où la préfète est mairesse.

Elle a ensuite invité l’assistance à adresser directement à TES Canada les questions les concernant.

« Ça ne me dérange pas de leur relayer. Passez directement par eux s’il y a des questions qu’on n’est pas capable de répondre. »

Cette séance survient à quelques heures du dépôt très attendu de nouvelles cartes que TES dévoilera aux médias jeudi matin. Selon ce qu’il a été permis d’apprendre au conseil des maires de la MRC des Chenaux en début de soirée, les cartes mises à jour verraient les zones potentielles d’implantation d’éoliennes réduites de moitié en superficie, les emplacements possibles étant identifiés plus précisément et tenant compte de critères que TES n’avait pas inclus dans l’élaboration de ses premières cartes. Des indications plus précises seront données quant au nombre potentiel d’éoliennes dans chaque municipalité ainsi que la distance minimale et moyenne entre les éoliennes et les zones urbaines ou les résidences.