Mékinac et Des Chenaux: Desjardins ne reviendra pas sur sa décision mais se met en mode solution
Le Centre de services de Saint-Maurice fermera ses portes le 23 février, tel qu’annoncé. Plusieurs guichets automatiques des deux MRC seront retirés d’ici la fin du mois de février à Batiscan, Hérouxville, Saint-Adelphe, Sainte-Geneviève-de-Batiscan, Saint-Séverin-de-Proulxville et Saint-Stanislas.
La MRC Des Chenaux a adopté une résolution demandant à Desjardins de reconsidérer la décision de retirer les guichets automatiques sur son territoire.
Le directeur général de la Caisse Desjardins de Mékinac Des Chenaux, Charles Massicotte-Bourbeau, est catégorique: « On ne reviendra pas sur la décision ».
Ce sont les conseils d’administration des caisses qui prennent ces décisions en se basant sur le niveau d’utilisation des guichets automatiques.
« On ne pouvait pas attendre que la dernière personne arrête d’utiliser un guichet automatique pour le retirer. Il y a quand même une masse critique de transactions. Mais on s’assure que personne n’est mal pris par rapport à ça. »
Les habitudes des clients sont analysées et on contacte ceux qui utilisent exclusivement les services au guichet ou au comptoir afin de leur fournir de l’assistance personnalisée pour une période de transition.
« On est très avancé dans notre accompagnement auprès des membres. On appelle individuellement les utilisateurs des services du guichet. On fait du cas par cas pour cibler les gens qui ont des enjeux spécifiques, par exemple au niveau du transport. On a mis en place une ligne téléphonique avec une ressource dédiée en caisse qui s’occupe de faire les transactions des gens qui seraient mal pris. On veut prendre le temps de trouver des solutions. »
Le déplacement de ces clients vers d’autres guichets ou centres de services pourrait engendrer une augmentation d’utilisation d’autres points de services.
« On doit s’adapter à la baisse d’utilisation. On ne peut peut-être plus se permettre qu’il y ait un guichet à chaque coin de rue parce qu’ils ne sont pas assez utilisés. Ce qu’on croit c’est que nos autres guichets automatiques, nos autres comptoirs, risquent d’être un petit peu plus utilisés parce que les gens vont changer leurs habitudes. Ça va donner une chance à la pérennité de ces services-là. »
Desjardins estime à moins de 3 % les transactions qui sont faites par guichet automatique.
« C’est beaucoup moins qu’avant. Le pari que le conseil d’administration a fait c’était de suivre l’achalandage en se disant que peut-être qu’après la pandémie, dans certains centres de services, les guichets automatiques seraient plus utilisés. Mais force est de constater que durant la pandémie les gens ont pris l’habitude de faire leurs transactions plutôt à distance sans se déplacer. Jumelez à ça les gens qui utilisent de moins en moins d’argent comptant dans les guichets automatiques. »
Saint-Maurice
Le maire de Saint-Maurice, Gérard Bruneau, ne cache pas sa déception de voir le Centre de services de sa municipalité disparaître.
« Pour nous, c’est la fermeture totale. La bâtisse, on s’y attendait depuis plusieurs années, il y a peut-être moins de gens qui allaient au comptoir, mais on aurait aimé garder le guichet. D’un côté je les comprends, mais est-ce qu’ils ne devraient pas laisser au moins un guichet dans chacune des municipalités? Parce qu’il me semble qu’il y a beaucoup de gens qui vont au guichet à Saint-Maurice. Je pense que ça fait partie d’une mesure commune. Il y a peut-être des endroits où c’est plus la réalité du manque de clientèle au guichet. C’est une décision administrative avec laquelle on doit composer. »
M. Bruneau se dit toutefois rassuré par l’accompagnement que Desjardins propose aux membres moins familiers avec internet.
« C’est une démarche qui est humaine. Il y a des gens qui ne sont pas rendus là au niveau de l’évolution de la technologie. C’est quand même un cheminement, peut-être précipité, pour certaines personnes. Heureusement qu’il n’y en a pas un fort pourcentage. Il va falloir que ces gens-là fassent un petit effort pour s’adapter aux moyens techniques. »
Aide au transport
M. Massicotte-Bourbeau confie être en train d’élaborer un projet d’accompagnement en collaboration avec les Centres d’action bénévole des MRC Mékinac et Des Chenaux.
« On est en train de travailler une solution de transport pour les gens plus vulnérables pour les aider à se déplacer, les gens qui n’ont pas d’aide de leur famille ou autre. »
La directrice générale du CAB Des Riverains, Marie-Claude Samuel, confirme que des discussions sont en cours entre Desjardins et les trois CAB couvrant les territoires des deux MRC.
« Ce n’est pas quelque chose de nouveau qu’on va implanter. On a depuis longtemps un service d’accompagnement de transport dans les CAB où on amène des gens soit à des rendez-vous médicaux, soit pour aller faire des commissions. L’entente qu’on veut faire, c’est que la caisse puisse financer les transports pour des gens qui n’auraient pas de voiture ou personne dans leur entourage pour les accompagner pour aller au guichet automatique. »
Desjardins défraierait les coûts du transport.
« Le temps du bénévole qui accompagne la personne, c’est gratuit, c’est son bénévolat, mais on lui donne une compensation pour les frais d’utilisation du véhicule. La personne doit quand même payer un tarif selon le cout de l’essence, présentement on est à peu près à 45 cents du kilomètre. Si j’ai une personne à Sainte-Geneviève-de-Batiscan et qu’elle doit aller au guichet automatique à Sainte-Anne-de-la-Pérade parce qu’il n’y en a plus à Sainte-Geneviève, c’est 30 km aller-retour. C’est un montant qui est quand même important pour des gens à faible revenu pour faire une transaction financière parce qu’ils n’ont pas internet, pas de tablette ou d’ordinateur pour le faire en ligne. La caisse paierait les frais d’utilisation du véhicule. Le client n’aurait rien à payer ou très peu. »
Une autre rencontre est prévue dans deux semaines entre les directrices des trois CAB et le directeur de la Caisse Mékinac Des Chenaux où on mettra possiblement la touche finale à cette entente.