Les œuvres éphémères de Mariane Lachance

SAINTE-THÈCLE. Quiconque est allé faire un tour au café-boutique Aux Cinq Sœurs de Sainte-Thècle a été séduit par le charme vieillot des lieux. Et depuis quelques années, le flamboyant tableau affichant le menu derrière le comptoir contribue à la magie de la visite.

C’est à l’artiste Mariane Lachance qu’on doit les magnifiques dessins qui accompagnent le menu du café-boutique. Résidente de Sainte-Thècle, la jeune femme est intervenante au centre de pédiatrie sociale Coude à Coude à Shawinigan.

« J’ai toujours eu un côté artistique en moi. Ça vient de ma grand-mère qui est artiste », confie Mariane Lachance qui s’est établi en Mauricie en 2017 après avoir grandi à Montréal. « Les familles de mes parents viennent de Mékinac. C’est une région que je connaissais depuis que j’étais petite. »

Voilà déjà six ans que l’artiste dessine des œuvres éphémères sur le tableau des Cinq Sœurs, à raison de cinq fois par année : printemps, été, automne, Noël et hiver. « J’ai travaillé quatre ans ici au café et une fois à l’automne, j’avais décidé d’ajouter des citrouilles sur le tableau. Puis petit à petit, je me suis mis à dessiner sur le petit tableau qu’on met à l’extérieur. Et c’est comme ça qu’on a décidé de continuer », raconte Mariane Lachance.

Lorsqu’elle travaillait au café-boutique, l’artiste s’exécutait en direct, entre deux services. « Il y en a qui venait ici juste pour me voir dessiner. Ça attirait les clients, sourit-elle. Je prenais même leur suggestion. Une fois, un Monsieur m’avait demandé d’ajouter une vieille motoneige au paysage d’hiver »

(Photo Bernard Lepage)

Mariane Lachance met de six à huit heures de travail pour confectionner le tableau principal. « J’ai une petite idée en débutant mais il y a une part d’improvisation. J’essaie toujours de me renouveler et ne pas remettre les mêmes éléments que j’ai utilisés l’année précédente », souligne celle qui utilise une boîte de crayons de pastel gras pour dessiner sur l’ardoise.

Ses œuvres éphémères font tellement jaser dans la communauté que la pharmacie de Sainte-Thècle lui a demandé récemment de faire la même chose sur un tableau dans le département des cosmétiques.

Et ne pensez pas que Mariane Lachance est une artiste frustrée de voir ses œuvres disparaître à tout jamais à chaque nouvelle saison. « Non, pas du tout. Ça me permet de me renouveler comme artiste. L’art pour moi, c’est ma deuxième famille », conclut-elle.