La saison des pommes tire presque à sa fin

Même si la saison des pommes est quelque peu hâtive cette année, le Verger Barry prévoit accueillir les cueilleurs et cueilleuses jusqu’au début octobre. Ils sont plus de 20 000 à visiter le verger de Sainte-Anne-de-la-Pérade, un nombre considérable considérant que la période d’autocueillette dure à peine deux mois.

L’autocueillette a débuté le 17 août, ce qui n’est pas inhabituel, selon le propriétaire du verger, Vincent Barry-Vadeboncoeur, même que la saison commence à cette date depuis trois ans.

« Ce sont certaines variétés qui sont prêtes, les pommes d’été qui ont moins besoin de changements de température pour mûrir. On espère que le temps frais arrive bientôt parce que les pommes deviennent prêtes, mais il y a une maturité qui se fait avec les fraîcheurs qui donne un peu plus de goût à certaines variétés. »

Sur les 25 variétés que compte le Verger Barry, 13 sont disponibles à l’autocueillette au cours de la saison. Il s’agit souvent de variétés beaucoup moins communes qu’on risque moins de voir à l’épicerie.

« Dans celles qu’on fait cueillir, une qui est moins connue, c’est la Belmac, une des dernières à être prête. Elle est moins sensible à certaines maladies communes de la pomme, elle est super sucrée, fruitée. Elle vient bien remplir la fin de saison avec la belle diversité de saveurs. »

Parmi les découvertes des visiteurs, la Ginger Gold en a ravi plusieurs qui ont eu envie de l’adopter.

« Elle arrive en mi-saison. Le monde a commencé à capoter, c’était la ruée vers l’or parce que c’est une pomme avec un goût unique, une petite fraîcheur épicée assez intéressante. Il y a aussi la Sunrise et la Red Free, qui sont moins connues, plus sucrées et quand même assez fermes. Beaucoup de gens aiment les pommes bien croquantes. C’est dans cette voie-là qu’on essaie d’aller. »

Plusieurs facteurs influencent le calendrier où les différentes variétés vont être au summum de leur saveur.

« Certaines variétés sont influencées de différentes façons. S’il y a plus de soleil, certaines variétés vont aimer ça, elles vont arriver plus rapidement, mais après c’est toujours pas mal la même suite. On fait cueillir le verger par sections. On identifie les variétés par des rubans de couleur et on oriente les gens vers celles qui sont mûres selon la période. »

Les variétés qui ne sont pas accessibles par autocueillette sont tout de même en vente au verger.

Diversification

On ne cultive pas que des pommes au Verger Barry. Depuis quelques années, on a ajouté une grande panoplie de légumes et d’herbes fraîches.

« On a vraiment une grande variété de légumes: tomates, concombres, courges, courgettes, brocolis, choux, toutes sortes de piments forts. On a beaucoup d’aromates, des herbes médicinales et aromatiques. Tout ça sert à aromatiser nos produits. On a vraiment une grosse diversité de produits transformés. Il y a beaucoup de trucs sucrés, mais de plus en plus de trucs, comme des marinades, des sauces ou des vinaigrettes qu’on fait d’ailleurs avec du vinaigre de cidre fait sur place. Notre façon de voir les choses, c’est vraiment: rien ne se perd, tout se transforme. On évite le gaspillage et on fait aussi affaire avec d’autres cultivateurs qui ont des trucs en surplus. »

La cidrerie et distillerie artisanale L’Oasis perdue fait maintenant partie intégrante du Verger Barry.

« C’est une nouvelle branche que j’ai créée en arrivant il y a quatre ans. En plus d’avoir le côté alcool, cidre et boissons spiritueuses, on a des spiritueux de toutes sortes: des gins, des mistelles, des liqueurs de fruits, des liqueurs d’herbe comme la chartreuse, des liqueurs style rhum. Il y a des trucs comme une liqueur 33 % à la croustade aux pommes, au pain d’épice. Des trucs à la rose, aux plantes, aux fleurs, aux fruits. On va même sortir un gin aux concombres et aux piments forts. »

L’an dernier, l’équipe a planté un nouveau jardin en mode forêt nourricière.

« Il y a toutes sortes d’arbres fruitiers. On a des cerises, des prunes, des poires, des pommes, des nouvelles variétés. Il va y avoir des raisins, des kiwis nordiques, des petits fruits comme l’argousier. On essaie de diversifier le plus possible pour pouvoir faire des recettes de plus en plus complexes et aussi ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Si jamais il arrive des choses aux pommes une année, on va pouvoir pallier avec d’autres fruits, amener des nouvelles saveurs et pouvoir faire de la transformation. On fait plein de produits avec ça. On évite le gaspillage. »

Une entreprise de quatrième génération

Le Verger Barry existe depuis plus d’un siècle. La quatrième génération peut quand même se donner une grande latitude au niveau de la création tout en étant portée par l’histoire des lieux.

« C’est mon arrière-grand-père qui a planté les premiers pommiers. Je ne l’ai pas connu, j’avais un an quand il est décédé, mais on a encore des pommiers qu’il a plantés. Il continue à vivre au travers des arbres. Encore aujourd’hui, mon grand-père vient travailler avec nous parfois, même à 89 ans. Ça reste vraiment familial. Mes frères et ma mère sont là aussi. C’est la famille et la famille élargie. J’amène de mes amis et beaucoup de nouvelles personnes viennent se joindre à l’équipe. »

L’apport de tout ce beau monde amène la rencontre de plusieurs idées qui pousse encore plus loin la diversification.

« Ces gens ont leur spécialité, on est en mode coopératif tout le temps. Ma copine, avec l’entreprise Rytuel, est aussi au cœur du verger. Elle a fait des tisanes, des huiles à massage, des sels aromatiques, des produits santé. On se dirige vers quelque chose de vraiment plus diversifié. Chaque personne a sa spécialité dans laquelle elle exerce sa passion. On travaille ensemble, on se donne des trucs, on goûte à tout. Ça fait une belle panoplie de gens passionnés. »