Des citoyens opposés aux éoliennes vont à la rencontre de François-Philippe Champagne

Un groupe de citoyens des MRC de Mékinac et des Chenaux a profité d’une invitation publique de M. Champagne pour aller discuter avec lui et lui demander de convaincre les élus municipaux de tenir un référendum auprès des résidents des deux MRC pour avoir une idée claire du niveau d’acceptabilité sociale du Projet Mauricie de TES Canada.

Le député de Saint-Maurice-Champlain et ministre de l’Innovation, des Science et de l’Industrie donnait rendez-vous à la population pour une épluchette de blé d’Inde à la crèmerie Le Chalet de Saint-Narcisse samedi en début d’après-midi.

Après une discussion de plusieurs minutes, il a été convenu que M. Champagne recevrait le groupe de citoyens à son bureau de circonscription prochainement.

« Je vais vous écouter, je vais prendre des notes, puis ça va me permettre de vous entendre. »

Le porte-parole du groupe, Frédéric Krebs, un résident de Saint-Prosper-de-Champlain, a rapidement exposé au député les revendications des citoyens. Il lui a présenté un tableau calculant le nombre de signatures recueillies par pétition dans six municipalités de la MRC des Chenaux et dans deux de la MRC de Mékinac. Selon ces calculs, une majorité de la population en âge de voter s’opposerait au projet d’éoliennes.

« Aujourd’hui, le but, c’était de vous montrer la synthèse de l’avancement, de vous dire que la majorité de la population locale ne consent pas à ce modèle de transition énergétique, c’est-à-dire trop proche de chez nous. On veut un référendum commun à toutes les municipalités. »

« Je représente tout le monde, a mentionné M. Champagne. Je représente 120 000 personnes. Je vous aime tous et toutes. Mais j’ai aussi des gens de l’autre bord. Il y en a qui ont déjà signé. »

« C’est pour ça qu’on veut un référendum, a répliqué M. Krebs, pour arrêter de laisser des bruits qui courent. Pour nous, les pétitions, c’est déjà une preuve que ça dépasse la majorité. Il y a des gens qui en veulent, c’est bien vrai, mais ils sont minoritaires. Un référendum, c’est la seule façon de vérifier. »

M. Champagne a fait référence au BAPE qui tiendra bientôt une consultation publique sur le projet et a demandé aux citoyens s’ils faisaient confiance à ces experts.

« Oui et non. Il n’y a que le quart des fois que le BAPE a été écouté par le gouvernement. Le trois-quarts des fois, le BAPE a servi tout à fait à rien », a fait valoir René Beaudoin de Sainte-Geneviève-de-Batiscan.

François-Philippe Champagne discute avec René Beaudoin et reçoit des documents de Frédéric Krebs.

Un référendum commun

Un telle consultation formelle a déjà été réclamée à différents conseils municipaux et de MRC. Les élus répondent que le référendum n’aurait alors pas force de loi.

« Il serait consultatif, en effet, convient N. Krebs. Sauf que si les municipalités voient que leur population n’en veut pas, ils ont le droit de faire un règlement, vu que ce sont eux qui ont le contrôle de la production de l’énergie au niveau du droit municipal. Quand on demande un référendum général, ils nous disent qu’il y aura des référendums par zone. Le problème des zones, c’est que ça ne permet pas de prendre en compte la municipalité d’à côté, par exemple. Donc on veut ce référendum commun à tous, en même temps, le même jour, avec la même question. Et là on aura l’opinion une bonne fois pour toutes. »

« C’est juste une poignée de personnes qui ont des redevances, mais c’est toute la population qui va subir toute cette phase-là de construction. Ça va être terrible », s’inquiète France Laliberté de Sainte-Thècle.

« Ce n’est pas sur la rue en se promenant qu’on demande aux gens des questions sur la transition énergétique, ajoute Gaston Rivard de Sainte-Adelphe. Il faut demander aux gens: « Ce projet-là, êtes-vous en accord ou non? » Là vous allez voir que l’acceptabilité sociale est loin d’être au rendez-vous. Nous autres, on ne se promène pas sur le trottoir, on frappe aux portes. Quand on frappe aux portes, une grande majorité, c’est non. Vous le voyez par le nombre de pétitions signées. C’est ça qui est significatif pour la région. »

Le groupe de citoyens compte donc sur sa rencontre avec le député fédéral, François-Philippe Champagne, pour convaincre les élus des MRC de Mékinac et des Chenaux de tenir ce référendum.

« Avec votre crédibilité et l’influence que les gens vous accordent, a dit M. Beaudoin à M. Champagne, il faut qu’on puisse vous expliquer tout ça autrement qu’autour d’un blé d’Inde où on a cinq minutes pour pouvoir le faire. »